Victor Maitui est passé maître dans l’art de la pêche au poulpe (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 8 avril 2024 - C’est une figure de la plage de Maui, à Taiarapu-Ouest. Harpon à la main, Victor Maitui excelle dans la chasse au poulpe, affûtant sa technique depuis un demi-siècle. Rencontre.
À 58 ans, Victor Maitui connaît chaque recoin du lagon de la plage de Maui, à Toahotu. Depuis l’enfance, il ratisse régulièrement du regard ce bord de mer, entre deux signes de la main aux passants. “Fe’e !”, c’est ainsi que certains ont pris l’habitude de l’appeler.
Et pour cause : Victor Maitui est passé maître dans l’art de la pêche au poulpe. “J’ai appris à pêcher avec mon père adoptif”, confie-t-il. Un demi-siècle plus tard, les différentes techniques de pêche n’ont plus aucun secret pour lui. S’agissant du fe’e, son outil de prédilection reste le harpon. Il l’a fabriqué lui-même avec un bambou et quatre tiges métalliques maintenues en place par un caoutchouc de chambre à air.
“Devant chez nous, face à la grande passe de Vairao, il y a tout ce qu’il faut si on fait bien attention à la lune. Pour les fe’e, il faut attendre la nouvelle lune et la pleine lune, comme en ce moment”, précise l’expert en montrant ses quatre belles prises du jour. Pour débusquer les pieuvres, Victor Maitui privilégie les jours de mer calme, sans trop de vent, ni de houle, qui ont tendance à réduire la visibilité à la surface de l’eau.
À 58 ans, Victor Maitui connaît chaque recoin du lagon de la plage de Maui, à Toahotu. Depuis l’enfance, il ratisse régulièrement du regard ce bord de mer, entre deux signes de la main aux passants. “Fe’e !”, c’est ainsi que certains ont pris l’habitude de l’appeler.
Et pour cause : Victor Maitui est passé maître dans l’art de la pêche au poulpe. “J’ai appris à pêcher avec mon père adoptif”, confie-t-il. Un demi-siècle plus tard, les différentes techniques de pêche n’ont plus aucun secret pour lui. S’agissant du fe’e, son outil de prédilection reste le harpon. Il l’a fabriqué lui-même avec un bambou et quatre tiges métalliques maintenues en place par un caoutchouc de chambre à air.
“Devant chez nous, face à la grande passe de Vairao, il y a tout ce qu’il faut si on fait bien attention à la lune. Pour les fe’e, il faut attendre la nouvelle lune et la pleine lune, comme en ce moment”, précise l’expert en montrant ses quatre belles prises du jour. Pour débusquer les pieuvres, Victor Maitui privilégie les jours de mer calme, sans trop de vent, ni de houle, qui ont tendance à réduire la visibilité à la surface de l’eau.
“Je continuerai jusqu’à ce que je ne puisse plus marcher ou nager”
Son harpon artisanal.
Vendus entre 500 et 2 000 francs la pièce selon leur taille, ses fe’e sont généralement réservés d’avance par des amateurs, des magasins ou des restaurants. Pour Victor Maitui, la meilleure façon de manger le poulpe, c’est agrémenté de curry et de lait de coco… Mais à chacun sa façon de faire. “J’ai des amis bretons qui ne le frappent pas sur le sable pour l’attendrir, et leur préparation est merveilleuse !”, reconnaît-il.
Il arrive au pêcheur de Taiarapu-Ouest de pousser ses recherches jusqu’à Faaone et Hitia’a, sur la côte est de Tahiti, quand les pieuvres se font plus rares. “Avec le temps, il y a de moins en moins de fe’e. Il m’arrive d’ailleurs de faire des pauses de plusieurs mois pour les laisser se reproduire et grandir”, confie-t-il, soucieux de transmettre ce savoir-faire, autant que ce garde-manger à ses enfants et petits-enfants.
D’abord agriculteur spécialisé dans les produits locaux, Victor Maitui considère la pêche comme un “passe-temps” source de revenus complémentaires pour sa famille. Après avoir passé une grande partie de sa vie à l’eau, de jour comme de nuit, il l’avoue volontiers : “Je continuerai jusqu’à ce que je ne puisse plus marcher ou nager.”
Il arrive au pêcheur de Taiarapu-Ouest de pousser ses recherches jusqu’à Faaone et Hitia’a, sur la côte est de Tahiti, quand les pieuvres se font plus rares. “Avec le temps, il y a de moins en moins de fe’e. Il m’arrive d’ailleurs de faire des pauses de plusieurs mois pour les laisser se reproduire et grandir”, confie-t-il, soucieux de transmettre ce savoir-faire, autant que ce garde-manger à ses enfants et petits-enfants.
D’abord agriculteur spécialisé dans les produits locaux, Victor Maitui considère la pêche comme un “passe-temps” source de revenus complémentaires pour sa famille. Après avoir passé une grande partie de sa vie à l’eau, de jour comme de nuit, il l’avoue volontiers : “Je continuerai jusqu’à ce que je ne puisse plus marcher ou nager.”
Les quatre belles prises du jour.