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Vers une exploitation industrielle privée des massifs domaniaux de Pinus


Actuellement, moins de 1 000 m 3 de bois scié sont produits chaque année, alors que les peuplements disponibles pourraient permettre un volume 14 400 m 3 par an, soit 46 % de la consommation annuelle locale en bois de construction.
Actuellement, moins de 1 000 m 3 de bois scié sont produits chaque année, alors que les peuplements disponibles pourraient permettre un volume 14 400 m 3 par an, soit 46 % de la consommation annuelle locale en bois de construction.
PAPEETE, 18 octobre 2016 - Les massifs forestiers domaniaux pourraient être confiés à un opérateur industriel, sélectionné par appel à projet. Celui-ci devra gérer l’intégralité de la filière, depuis la coupe de l’arbre jusqu’à la distribution des produits finis.

Un appel à projets pourrait être lancé prochainement pour l’exploitation de l’important massif forestier domanial de Pinus sur l’île de Nuku Hiva. La question a été évoquée lors du Conseil des ministres décentralisé à Taiohae, ce mardi.

Mais à terme, le Pays envisage de confier l’exploitation des 5900 hectares de massifs forestiers domaniaux de pins des caraïbes à un opérateur industriel privé. Retenu à la suite d’un appel à projet, ce dernier devra intervenir sur l’intégralité de la filière.

La mise en place de la filière complète est, en effet, la condition indispensable pour que de petits porteurs de projets forestiers plus modestes, se limitant à certains segments de la filière qui ne nécessitent que des équipes et des moyens matériels de bien moindre importance, puissent y écouler leurs propres productions.

De nombreuses petites entreprises forestières se consacrant par exemple à la coupe et au débardage y trouveront le débouché indispensable pour leurs grumes. De plus, l’exploitation des massifs domaniaux par l’opérateur industriel principal permettra aussi qu’il fournisse à ces plus petites entreprises les prestations qui leur sont nécessaires telles que l’affûtage, le séchage, le traitement des bois, lesquels nécéssitent, elles aussi, des investissements conséquents. Ces différents points doivent être intégrés parmi les critères de sélection de l’appel à projet relatif à la mise en valeur des peuplements domaniaux de pinus qui sera lancé très prochainement.

Le domaine sylvicole du Pays résulte du très important programme de boisement initié dans les années soixante-dix par le département de la forêt et de la gestion de l’espace rural du SDR. Ce programme visait à couvrir, au moins en partie, les besoins du marché intérieur en bois d’œuvre pour la construction qui, en 2013, a représenté 31 000 m3 d’importations en provenance de Nouvelle-Zélande, des Etats-Unis ou du Chili.

Aujourd’hui parvenus à maturité, les plantations en Pinus caribaea offrent des volumes importants pour la viabilité économique de l’exploitation forestière. Sur les 5 900 ha plantés en vue d'une exploitation, on estime à 3000 ha la surface réellement exploitable car accessible.

Actuellement, moins de 1 000 m 3 de bois scié sont produits chaque année, alors que les peuplements disponibles pourraient permettre un volume 14 400 m 3 par an, soit 46 % de la consommation annuelle locale en bois de construction.

Le programme de politique agricole de la Polynésie pour les années 2011-2020, validé par le comité d’orientation et d’évaluation de la politique agricole, définit en tant qu’objectif général la dynamisation du secteur forestier polynésien dans le respect de l’environnement.

Dans cette optique, ce programme décennal fixe comme orientation l’exploitation et la commercialisation d’au-moins 60% de la ressource disponible des massifs existants, en garantissant la pérennité de la ressource par le renouvellement des parcelles exploitées.

Rédigé par JPV le Mardi 18 Octobre 2016 à 15:26 | Lu 1727 fois