Guy Stalens, directeur général et Bruno Marty, président du conseil d'administration de la TEP devraient quitter prochainement leurs postes.
PAPEETE, le 18 février 2016. Pour ne pas avoir répondu avec diligence à des objectifs précis listés en conseil d'administration, la direction de cette société d'économie mixte locale sera modifiée prochainement sur décision du Pays. L'actionnaire majoritaire reprend la main.
La TEP devait être le bras armé de la transition énergétique du Pays. C'est de cette façon en tout cas qu'en novembre 2015, le ministre en charge des énergies, Nuihau Laurey, avait mis en avant cette société d'économie mixte locale lors de la présentation de son plan de transition énergétique. L'ambition était ainsi de faire de la TEP "un arbitre neutre du système électrique polynésien".
Dans ce plan stratégique, la TEP devenait le pivot central de la nouvelle politique énergétique du Pays. Sauf que l'action de cette société d'économie mixte détenue à 51% par le Pays ne semble visiblement pas suffisamment pugnace pour le ministre en charge des énergies. "Justement ce n'est pas le bras armé ! J'ai considéré que le travail qui avait été demandé à l'équipe dirigeante actuelle n'a pas été suffisamment productif" déclare Nuihau Laurey. Des courriers ont été adressés par le ministre de tutelle pour convoquer un conseil d'administration afin de pouvoir procéder à un changement de direction.
Ce conseil d'administration aurait dû avoir lieu mardi dernier (le 16 février) mais aucune convocation n'a été lancée. "Nous allons donc maintenant réorganiser le conseil d'administration de la TEP pour changer de direction" poursuit Nuihau Laurey. Le ministre des énergies pointe du doigt des insuffisances de la direction de cette société "dans un contexte sensible puisque nous avons-nous-mêmes choisi d'inscrire l'énergie dans le contrat de projets avec un programme spécifiquement identifié : la boucle nord. Mais les documents de programmation n'ont pas été rendus à ce jour".
CONFLIT D'INTERÊTS ?
Conséquence : il sera procédé prochainement au changement non seulement du président du conseil d'administration, mais aussi du directeur général. Sont visés expressément ici Bruno Marty et Guy Stalens. Le premier avait été nommé président de la TEP depuis la fin août 2014. Le second est en poste depuis trois ans et demi. En tout cas, le torchon brûle désormais entre Nuihau Laurey et Bruno Marty alors que le vice-président avait défendu avec vigueur l'ex ministre de l'Equipement –de l'urbanisme, des énergies et des transports terrestres dans le gouvernement de Flosse- en octobre 2014 devant les élus de l'assemblée de la Polynésie. A cette époque des représentants territoriaux s'étaient interrogés sur un possible conflit d'intérêts visant Bruno Marty, devenu président de la TEP après avoir été un associé de la Spres, une société sous-traitante de la TEP.
Justement, il y a quelques semaines à peine, le siège de la TEP a été perquisitionné par la justice à la recherche de documents prouvant une éventuelle double facturation opérée par la Spres au détriment de la TEP… Et le procureur de la République soulignait alors: "au moment où les travaux sont commandés, Bruno Marty est à la tête de la Spres, et au moment où la facture est payée, Bruno Marty est à la tête de la TEP. Donc nous enquêtons pour déterminer si les travaux ont bien été facturés deux fois, et s'il y a eu conflit d'intérêt."
Nuihau Laurey se défend pour autant de vouloir écarter un président gênant. Il met en avant, des directives claires fournies par son ministère à la TEP avec des objectifs listés en conseils d'administration qui n'ont pas été suivis d'effet. "Maintenant je considère que pour aller de l'avant il faut changer de direction, c'est la prérogative de l'actionnaire majoritaire. Il n'y a rien d'exceptionnel à ça".
La TEP devait être le bras armé de la transition énergétique du Pays. C'est de cette façon en tout cas qu'en novembre 2015, le ministre en charge des énergies, Nuihau Laurey, avait mis en avant cette société d'économie mixte locale lors de la présentation de son plan de transition énergétique. L'ambition était ainsi de faire de la TEP "un arbitre neutre du système électrique polynésien".
Dans ce plan stratégique, la TEP devenait le pivot central de la nouvelle politique énergétique du Pays. Sauf que l'action de cette société d'économie mixte détenue à 51% par le Pays ne semble visiblement pas suffisamment pugnace pour le ministre en charge des énergies. "Justement ce n'est pas le bras armé ! J'ai considéré que le travail qui avait été demandé à l'équipe dirigeante actuelle n'a pas été suffisamment productif" déclare Nuihau Laurey. Des courriers ont été adressés par le ministre de tutelle pour convoquer un conseil d'administration afin de pouvoir procéder à un changement de direction.
Ce conseil d'administration aurait dû avoir lieu mardi dernier (le 16 février) mais aucune convocation n'a été lancée. "Nous allons donc maintenant réorganiser le conseil d'administration de la TEP pour changer de direction" poursuit Nuihau Laurey. Le ministre des énergies pointe du doigt des insuffisances de la direction de cette société "dans un contexte sensible puisque nous avons-nous-mêmes choisi d'inscrire l'énergie dans le contrat de projets avec un programme spécifiquement identifié : la boucle nord. Mais les documents de programmation n'ont pas été rendus à ce jour".
CONFLIT D'INTERÊTS ?
Conséquence : il sera procédé prochainement au changement non seulement du président du conseil d'administration, mais aussi du directeur général. Sont visés expressément ici Bruno Marty et Guy Stalens. Le premier avait été nommé président de la TEP depuis la fin août 2014. Le second est en poste depuis trois ans et demi. En tout cas, le torchon brûle désormais entre Nuihau Laurey et Bruno Marty alors que le vice-président avait défendu avec vigueur l'ex ministre de l'Equipement –de l'urbanisme, des énergies et des transports terrestres dans le gouvernement de Flosse- en octobre 2014 devant les élus de l'assemblée de la Polynésie. A cette époque des représentants territoriaux s'étaient interrogés sur un possible conflit d'intérêts visant Bruno Marty, devenu président de la TEP après avoir été un associé de la Spres, une société sous-traitante de la TEP.
Justement, il y a quelques semaines à peine, le siège de la TEP a été perquisitionné par la justice à la recherche de documents prouvant une éventuelle double facturation opérée par la Spres au détriment de la TEP… Et le procureur de la République soulignait alors: "au moment où les travaux sont commandés, Bruno Marty est à la tête de la Spres, et au moment où la facture est payée, Bruno Marty est à la tête de la TEP. Donc nous enquêtons pour déterminer si les travaux ont bien été facturés deux fois, et s'il y a eu conflit d'intérêt."
Nuihau Laurey se défend pour autant de vouloir écarter un président gênant. Il met en avant, des directives claires fournies par son ministère à la TEP avec des objectifs listés en conseils d'administration qui n'ont pas été suivis d'effet. "Maintenant je considère que pour aller de l'avant il faut changer de direction, c'est la prérogative de l'actionnaire majoritaire. Il n'y a rien d'exceptionnel à ça".
ZOOM
Le capital social de la TEP est de 1,8 milliard de Fcfp détenu à 51% par la Polynésie française et à 49% par des investisseurs privés (EDT : 39%. AFD : 5%. Socredo : 5%). Le Pays dispose de huit représentants au sein de l'assemblée générale de la société. Il s'agit de cinq ministres : Nuihau Laurey, Jean-Christophe Bouissou, Tea Frogier, Tearii Alpha, Albert Solia ; et aussi de Henri Flohr, Bruno Marty et Marc Chapman.
Le capital social de la TEP est de 1,8 milliard de Fcfp détenu à 51% par la Polynésie française et à 49% par des investisseurs privés (EDT : 39%. AFD : 5%. Socredo : 5%). Le Pays dispose de huit représentants au sein de l'assemblée générale de la société. Il s'agit de cinq ministres : Nuihau Laurey, Jean-Christophe Bouissou, Tea Frogier, Tearii Alpha, Albert Solia ; et aussi de Henri Flohr, Bruno Marty et Marc Chapman.