Vendée Globe: Simon renonce, Thomson pose le pied à terre


© Sebastien Simon / Arkea Paprec
Paris, France | AFP | vendredi 04/12/2020 - Accablé par des avaries en chaîne depuis le choc subi par son "bateau volant", Sébastien Simon a abandonné le Vendée Globe, vendredi, quand au même moment, un grand favori de la course, le Gallois Alex Thomson arrivait au port du Cap (Afrique du sud), signifiant la fin de son aventure.

Loin des mésaventures de ces deux skippers, Charlie Dalin (Apivia) poursuit bille en tête sa percée dans l'Océan indien, en affrontant les tempêtes, pour rejoindre d'ici quelques jours le deuxième des trois caps mythiques du Vendée Globe, le cap Leeuwin. Il devrait y passer vers le 11 ou 12 décembre. 

Au classement de vendredi à la mi-journée, il navigue en tête pour la onzième journée consécutive, suivi de Louis Burton (Bureau Vallée 2) à 142 milles nautiques, et Thomas Ruyant (LinkedOut) à 203 nm.

Dalin est à la barre d'un bateau de toute dernière génération, qui, équipé de deux foils (grands appendices latéraux) permet à la coque de sortir de l'eau pour filer à pleine vitesse.

Sur ce Vendée Globe, huit bateaux de ce type ont pris le départ, avec l'assurance que le vainqueur serait parmi eux. Alors que la course en est à son 26e jour, sept de ces voiliers ont subi des dégâts - seul celui de Dalin est indemne - et trois d'entre eux ont abandonné.

"L'aventure s'arrête"

Après Nicolas Troussel (Corum L'Epargne) - démâtage le 16 novembre au large du Cap-Vert - et d'Alex Thomson (Hugo Boss) - le 28 novembre en raison d'une avarie au gouvernail -, c'est au tour de Sébastien Simon (Arkéa Paprec) de devoir renoncer.

"Je pensais bien réussir à faire quelque chose sur ce Vendée ! J’ai donné tout ce que j’avais. J’y ai mis beaucoup de passion et d’énergie, j’avais envie d’y arriver. L’aventure s’arrête là", a regretté le marin de 30 ans. 

Mercredi, son monocoque avait heurté un ofni (objet flottant non identifié). Le bateau avait été endommagé au niveau du foil tribord, du puits du foil et une voie d'eau était ensuite apparue.

Simon, qui participait à son premier tour du monde, s'était dérouté pour trouver une zone plus calme et tenter de réparer, mais son équipe a annoncé vendredi dans un communiqué que "les réparations sont impossibles à réaliser seul".

Le Sablais naviguait en 4e position au moment de l'impact et revenait fort dans la course après avoir été dérouté lundi soir pour aider aux recherches dans le naufrage de Kevin Escoffier.

"Le défi le plus difficile au monde"

Simon était apparu très affecté mercredi dans une vidéo en montrant l'étendue des dégâts sur son bateau, sorti des chantiers en juillet 2019.

Mercredi, il n'était pas le seul à percuter un ofni. La Britannique Samantha Davies a également vécu un accident dans lequel elle a "volé dans le bateau", se blessant aux côtes.

Son bateau, équipé de foils mais de première génération (donc moins rapide), a été endommagé au niveau de la quille, ce qui a entraîné des fissures. Vendredi, elle était toujours en attente de voir si elle pouvait ou non réparer pour poursuivre la course.

Thomson, lui, avait, réparé pendant quelques jours des problèmes structurels importants et il avait réussi à se remettre en mode compétition. L'espace de quelques heures seulement. Le 28 novembre, il constatait une avarie sur son safran tribord (partie du gouvernail) et abandonnait.

Vendredi matin, il est arrivé au port du Cap.

"Je suis soulagé d'être de retour sur la terre ferme, mais j'ai des émotions très partagées aujourd'hui. Je suis encore dans une phase d’acceptation, et je suis évidemment dévasté que la course se termine ainsi pour nous", a souligné le Britannique de 46 ans, cité par son équipe.

"Je l'ai dit et répété, mais il n'y a pas de défi sportif au monde aussi difficile que le Vendée Globe", a-t-il dit. 

le Vendredi 4 Décembre 2020 à 05:45 | Lu 269 fois