Vendée Globe - François Gabart (Macif) vainqueur en un temps record


LES sables-d'olonne (France), 27 jan 2013 (AFP) - Un foule enthousiaste a accueilli dimanche aux Sables-d'Olonne François Gabart (Macif), devenu en un temps record le plus jeune vainqueur du Vendée Globe, tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, baptisé "l'Everest des mers".

Le vent étant bien retombé, Gabart (29 ans) a franchi sous une éclaircie et à petite vitesse la ligne d'arrivée située à l'extérieur du chenal à 15h18 heure française (14h18 GMT), bouclant sa circumnavigation express de quelque 24.000 milles (44.450 km) en 78 j 02 h et 16 min, améliorant de six jours le record établi en 2009 par son mentor Michel Desjoyeaux (84 j 03 h et 09 min).

Son poursuivant immédiat, le Français Armel Le Cléac'h (Banque Populaire), était attendu en fin d'après-midi aux Sables, où des milliers de personnes s'étaient massées dès le début de la matinée sur le bord du chenal pour acclamer les premiers concurrents, vêtues de cirés, armées de parapluies, équipées de toiles imperméables pour s'asseoir.

Desjoyeaux avait embarqué au milieu de la nuit dans un catamaran à moteur pour aller accueillir Gabart, son poulain, qu'il a enlacé au large des côtes vendéennes.

Le mauvais temps qui balayait samedi le golfe de Gascogne avait conduit les autorités à interdire la sortie du chenal aux plaisanciers dimanche à partir de 06h00 GMT.

Un feu d'artifice a marqué l'entrée de Gabart dans le chenal des Sables d'Olonne. Escorté d'une trentaine de vedettes, le skipper, très ému et qui n'a pu retenir quelques larmes, a remonté le chenal pendant une bonne demi-heure, en brandissant des fusées de détresse sous des "François, François" clamés par la foule.

Il a ensuite été félicité par Louis Burton, le benjamin de la course qui a dû abandonner lors de la première semaine après une collision avec un chalutier et présent sur un zodiac de l'organisation, avant d'accoster, de sabrer le champagne et d'être porté en triomphe par son équipe. Ensuite sont venus les embrassades avec ses parents et sa compagne norvégienne, Henriette.

Gabart, blond aux yeux bleus de 1,71 m pour 66 kg, avait assisté en spectateur au départ du dernier Vendée Globe il y a quatre ans et a donc réussi son incroyable pari après une carrière météorique.

Sa course, un modèle d'intelligence

"J'ai énormément appris sur moi, (j'ai appris) qu'on avait des limites qui étaient très, très loin, que le corps humain, l'homme, peuvent faire de belles choses. Je n'ai jamais eu l'impression d'avoir une seconde de pause. Il faut beaucoup d'énergie, beaucoup de boulot et l'envie de bien faire", a déclaré le héros du jour.

"Je suis soulagé et content car jusqu'à la ligne, on ne sait pas ce qui peut se passer", a poursuivi le skipper.

Le secret de Gabart, installé à La Forêt-Fouesnant (Bretagne) avec sa compagne et leur fils de 10 mois Hugo, tient sans doute à sa formation d'ingénieur.

Sa victoire dans le Vendée Globe est un modèle d'intelligence. Toujours aux avant-postes dans la descente de l'Atlantique et l'océan Indien, dessinant des trajectoires impeccables, il est passé en tête de la flotte à la hauteur du cap Leeuwin (sud-ouest de l'Australie), se livrant ensuite à un duel haletant avec Le Cléac'h jusqu'au cap Horn.

Gabart a pris le large dans la remontée de l'Atlantique, son "meilleur ennemi" lui reprenant toutefois quelques milles à la hauteur du Pot au Noir. Mais le skipper de Macif n'a plus jamais quitté la tête de la course et a gardé son sang froid jusqu'au bout. Même lors de la dernière ligne droite dans le golfe de Gascogne, sous la pression d'un Le Cléac'h qui, fidèle à son surnom de "chacal", ne voulait rien lâcher.

La victoire de Gabart ne signe pas la fin de la course. Derrière Le Cléac'h, le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss), 3e, devrait être le prochain concurrent à rallier Les Sables, mardi ou mercredi.

Vingt concurrents avaient pris le départ du Vendée Globe le 10 novembre et 12 étaient encore en course dimanche.

Rédigé par Par Hervé GUILBAUD le Dimanche 27 Janvier 2013 à 08:23 | Lu 252 fois