Vanuatu en passe de rejoindre l’OMC


Sela Molisa, ministre des finances de Vanuatu et Pascal Lamy, Directeur Général de l’OMC lundi à Genève (Source photo : OMC)
GENÈVE, mardi 3 mai 2011 (Flash d'Océanie) – L’archipel de Vanuatu est en passe de rejoindre l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) après avoir franchi lundi l’une des ultimes étapes préliminaires à son accession au statut de membre plein de cette organisation.
Cette phase marque aussi la fin d’une période d’examen pour cet archipel mélanésien, qui dont la première demande en vue de rejoindre l’MMC remonte à juillet 1995.
Un premier dossier avait été approuvé en octobre 2001, mais Vanuatu avait demandé plus de temps pour revoir les conditions attachées.
Les négociations avaient ensuite repris sur de nouvelles bases en 2008, avec comme mots-clés les notions de transparence et de stabilité économique, ainsi que d’abaissement progressif des barrières douanières sur un large éventail de biens et services.
L’accession imminente de Vanuatu à l’OMC a été interprétée par le Directeur Général Pascal Lamy comme un « signe de confiance » en cette organisation « et dans le système de commerce multilatéral, à un moment de turbulences pour le cycle (de Doha) et l’OMC ».
http://www.wto.org/english/news_e/news11_e/acc_vut_02may11_e.htm
Une fois le dossier complet de candidature (qui comprend notamment un important volet concernant les normes d’accès aux marchés de biens et services) approuvé par l’OMC, le Parlement de Vanuatu devra à son tour ratifier au cours des six mois à venir toutes les conditions auxquelles cet État s’engage désormais, pour devenir le 154ème membre de cette organisation.
L’accession de Vanuatu à son statut de membre plein de l’OMC interviendra automatiquement trente jours après ratification par le Parlement local.
Sela Molisa, ministre du commerce, de l’industrie et du tourisme de Vanuatu, s’exprimant lundi à Genève à l’occasion d’une cérémonie, a voulu voir en cette prochaine accession à l’OMC un facteur « de modernisation, de croissance rapide et d’intégration à l’économie mondiale ».
Du point de vue de l’OMC, les principaux atouts de l’économie de Vanuatu sont agricoles : coprah, café, caco et kava, avec un marché émergent pour sa viande de bœuf, réputée de haute qualité.
En-dehors de ce secteur primaire, le tourisme est aussi considéré comme en phase de rapide expansion et l’un des moteurs de l’économie locale en devises avec une part estimée de trois quarts du produit intérieur brut (environ 647.000 dollars US pour environ 240.000 habitants, selon les chiffres de la Banque Mondiale).
Les États océaniens à faire partie de la famille des 153 membres actuels de l’OMC sont peu nombreux : après une première vague d’accessions de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (janvier 1995), vinrent Fidji (janvier 1996), la Papouasie-Nouvelle-Guinée (juin 1996) et les îles Salomon (juillet 1996).
Le dernier état insulaire du Pacifique en date à avoir rejoint cette organisation est le royaume de Tonga, en juillet 2007.
Tonga, avant de franchir le pas, avait, tout comme Vanuatu, jugé nécessaire de faire une pause de douze mois, le temps pour ce royaume océanien d'adapter son arsenal législatif et de passer en revue les implications de cette adhésion, y compris sur les recettes et les frais de fonctionnement de l'État.
Mais l’entrée de Tonga à l’OMC avait été précédée d’une polémique persistante : Oxfam, organisation caritative internationale, s’était déclarée « horrifiée » par cette accession car, selon elle, elle met désormais en péril la petite et fragile économie de ce royaume, déjà confronté à de graves problèmes financiers et budgétaires.
Barry Coates, directeur d’Oxfam Nouvelle-Zélande, estimait alors en substance que cette adhésion coûtait beaucoup plus à Tonga qu’elle ne lui bénéficiera et que les sacrifices demandés à Tonga ont été épargnés à beaucoup d'autres pays membres de l'OMC.
Cet État insulaire a en effet dû réduire de manière significative (de quinze à vingt pour cent) ses recettes en droits à l’importation, qui jusqu’ici finançaient une bonne partie des salaires de sa fonction publique, dans les secteurs de l'éducation et de la santé.
Au plan de ses recettes à l'export, Tonga ne peut compter que sur une faible palette de produits agricoles, ont en tête la citrouille squash (essentiellement destinée au marché japonais), un peu de coprah, de la vanille et es bananes.
Voisin proche de Tonga, la Nouvelle-Zélande, quant à elle, se déclarait à l'époque « consciente des défis auxquels se trouve maintenant confronté Tonga, face à la libéralisation du commerce et à son adhésion à l’OMC » et par conséquent « prête à lui venir en aide », selon les termes du ministre du commerce de l’époque, le travailliste et ancien chef de la diplomatie néo-zélandaise Phil Goff.
Un autre pays océanien à avoir fait avancer son dossier de candidature est Samoa, mais le dossier n’a pas encore abouti.

pad

Rédigé par PaD le Lundi 2 Mai 2011 à 21:57 | Lu 1802 fois