PORT-VILA, lundi 15 février 2016 (Flash d’Océanie) – L’élection, jeudi 11 février 2016, de M. Charlot Salwaï au poste de Premier ministre de Vanuatu, a été plutôt favorablement accueillie localement et dans la région et perçue comme un signe encourageant de renouveau au sein d’une classe politique jusqu’ici considérée comme largement corrompue.
M. Salwaï, qui fut longtemps un apparatchik de l’Union des Partis Modérés (UPM, majoritairement francophonie) y compris, au cours des années 1990, secrétaire particulier du Premier ministre Maxime Carlot, est aussi perçu comme une personnalité en capacité de combler les nombreux clivages politiques, notamment entre francophone et anglophones, de part et d’autre du spectre politique de cet ancien condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides, devenu indépendant en 1980.
Cette capacité à rassemblée a été illustrée par une majorité sans précédent de votes en sa faveur, par 46 sur 52, parmi les députés de la nouvelle assemblée, issue des législatives du 22 janvier 2016, toutes tendances confondues.
Pour se faire élire, M. Salwaï, qui eut en charge les portefeuilles des finances, de l’éducation et de la justice au sein de précédents gouvernements, a aussi su fédérer une classe politique disparate en un « mouvement de réunification pour le changement » (Reunification Movement for Change, RMC).
Dans la foulée de son élection jeudi dernier, il a nommé une équipe gouvernementale resserrée de 12 ministres, parmi lesquels on peut trouver, dans la classe des ténors, deux anciens Premiers ministres vétérans de la politique : Joe Natuman (qui hérite du titre de Vice-premier ministre et des responsabilités du commerce) et Ham Lini, désormais en charge des questions liées au changement climatique.
D’autres, comme Ralph Regenvanu, chef de file du Parti pour la Terre et la Justice (Graon Mo Jastis Pati, GJP), et reconduit comme ministre des affaires foncières, retrouvent une place au sein de l’équipe dirigeante.
Les principales formations politiques à l’origine de cette nouvelle majorité sont le RMC, le Vanua'aku Pati, le GJP de M. Regenvanu, l’Union des Partis Modérés (UPM) et le Parti National Unifié (National United Party, NUP).
Parmi les nouveaux-venus figurent aussi plusieurs francophones, dont Jean-Pierre Nirua (longtemps haut-fonctionnaire au ministère du plan, puis au sein de l'organisation subrégionale Groupe Mélanésien Fer de Lance) à l’éducation, l’ancien homme de radio Bruno Leingkone (affaires étrangères) et Gaëtan Pikioune (finances).
Réactions rapides dans la proche région
Parmi les premiers messages reçus en fin de semaine dernière à Port-Vila figure celui du Président en exercice du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, qui comprend, outre Vanuatu, les îles Salomon, Fidji, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le mouvement indépendantiste FLNKS de la collectivité française de Nouvelle-Calédonie).
Le Président du GMFL, en la personne du Premier ministre salomonais Manasseh Sogavare, a tenu à souligner dans ce message de félicitations samedi 13 février 2016, que le nouveau chef de l’exécutif vanuatuan « a pu s’appuyer sur une majorité et une confiance écrasante » au sein du nouveau Parlement.
Depuis Suva, le Premier ministre fidjien, Franck Bainimarama, y est lui aussi allé de son message, en mode réactif : « Votre élection en tant que Premier ministre intervient après une période de l’histoire de Vanuatu emplie de défis. Je suis persuadé qu’elle vous aidera à tracer un chemin pour un avenir meilleur pour le gouvernement et le peuple de Vanuatu », a commenté M. Bainimarama, qui rappelle aussi les relations « anciennes, uniques et chaleureuses » entre les deux archipels voisins.
Charlot Salwaï a été élu jeudi nouveau Premier ministre de Vanuatu, par une écrasante majorité de 46 des 52 députés du Parlement de Vanuatu, issu des législatives anticipées du 22 janvier 2016.
M. Salwaï, francophone et membre historique de l’union des Partis Modérés (UPM), a reçu un soutien élargi, frisant l’unanimité parmi les partis et formations politiques constituant cette nouvelle assemblée.
Dans un climat politique marqué par un fort taux de renouvellement politique d’une classe considérée comme corrompue (le précédent Parlement ayant été dissout après que de nombreux élus aient été reconnus coupable de corruption), les députés ni-Vanuatu, malgré leurs différends, semblent avoir voulu lancer un signal fort d’unité nationale en choisissant un homme considéré comme consensuel.
Ce message d’unité a été repris, dès son élection, par M. Salwaï : dans son premier discours en tant que Premier ministre, il a rappelé la teneur du scrutin de janvier et le fait qu’il signifiait clairement une volonté populaire de changement. Selon lui, cette nécessaire unité sera « la force qui nous permettra de travailler ensemble pour asseoir la base d’un développement et d’une sécurité ».
« Ça fait tellement d’années que ça n’est pas arrivé à Vanuatu (…) Mais nous pouvons travailler ensemble, à tous les niveaux », a-t-il précisé lors d’une interview accordée à la presse régionale.
Au cours de ses passages à l’éducation, M. Salwaï, originaire de l’île de Pentecôte (Nord de l’archipel), a joué ces dernières années un rôle remarqué et actif dans la promotion de l’enseignement francophone, notamment dans la mise en place de passerelles pour les étudiants francophones désireux de poursuivre leurs études à l’étranger, à commencer par l’université de la collectivité française voisine de Nouvelle-Calédonie. Il est par ailleurs Président du Conseil d’administration du collège francophone catholique de Montmartre (environs de Port-Vila).
Les élections législatives anticipées, tenues vendredi 22 janvier 2016 à Vanuatu, avaient été provoquées par la dissolution du Parlement par le Président de Vanuatu, Baldwin Lonsdale, mardi 24 novembre 2015.
Selon les résultats officiels annoncés lundi et publiés au Journal Officiel de la République, le Parlement compte désormais pas moins de 17 partis politiques représentés (pour un nombre total de 52 sièges).
Parmi ces 17 formations, huit ne sont représentées que par un seul député.
Le francophone Moana Carcasses, un temps Premier ministre, ainsi qu’un groupe de treize autres députés au sein du précédent parlement, ont été reconnus fin 2015 coupables de corruption et étaient par conséquent inéligibles pour un nouveau mandat.
Au total, ce Parlement issu des récentes élections connaît un taux de renouvellement de l’ordre d’un tiers, les deux autres tiers étant représentés par des hommes réélus (aucune femme n’a réussi à se faire élire).
Ce nouvel épisode dans l’histoire politique chargée de Vanuatu a une nouvelle fois relancé le débat sur la nécessité de toiletter la Constitution actuelle, mise en place lors de l’accession des Nouvelles-Hébrides (condominium franco-britannique jusqu’en juillet 1980).
Dans un système de régime parlementaire britannique (dit de « Westminster »), les très faibles majorités ont entraîné au cours des 25 dernières années une instabilité chronique, à la faveur de revirements d’alliances et de votes-surprise de motions de censure, renversant gouvernement après gouvernement.
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M. Salwaï, qui fut longtemps un apparatchik de l’Union des Partis Modérés (UPM, majoritairement francophonie) y compris, au cours des années 1990, secrétaire particulier du Premier ministre Maxime Carlot, est aussi perçu comme une personnalité en capacité de combler les nombreux clivages politiques, notamment entre francophone et anglophones, de part et d’autre du spectre politique de cet ancien condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides, devenu indépendant en 1980.
Cette capacité à rassemblée a été illustrée par une majorité sans précédent de votes en sa faveur, par 46 sur 52, parmi les députés de la nouvelle assemblée, issue des législatives du 22 janvier 2016, toutes tendances confondues.
Pour se faire élire, M. Salwaï, qui eut en charge les portefeuilles des finances, de l’éducation et de la justice au sein de précédents gouvernements, a aussi su fédérer une classe politique disparate en un « mouvement de réunification pour le changement » (Reunification Movement for Change, RMC).
Dans la foulée de son élection jeudi dernier, il a nommé une équipe gouvernementale resserrée de 12 ministres, parmi lesquels on peut trouver, dans la classe des ténors, deux anciens Premiers ministres vétérans de la politique : Joe Natuman (qui hérite du titre de Vice-premier ministre et des responsabilités du commerce) et Ham Lini, désormais en charge des questions liées au changement climatique.
D’autres, comme Ralph Regenvanu, chef de file du Parti pour la Terre et la Justice (Graon Mo Jastis Pati, GJP), et reconduit comme ministre des affaires foncières, retrouvent une place au sein de l’équipe dirigeante.
Les principales formations politiques à l’origine de cette nouvelle majorité sont le RMC, le Vanua'aku Pati, le GJP de M. Regenvanu, l’Union des Partis Modérés (UPM) et le Parti National Unifié (National United Party, NUP).
Parmi les nouveaux-venus figurent aussi plusieurs francophones, dont Jean-Pierre Nirua (longtemps haut-fonctionnaire au ministère du plan, puis au sein de l'organisation subrégionale Groupe Mélanésien Fer de Lance) à l’éducation, l’ancien homme de radio Bruno Leingkone (affaires étrangères) et Gaëtan Pikioune (finances).
Réactions rapides dans la proche région
Parmi les premiers messages reçus en fin de semaine dernière à Port-Vila figure celui du Président en exercice du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, qui comprend, outre Vanuatu, les îles Salomon, Fidji, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le mouvement indépendantiste FLNKS de la collectivité française de Nouvelle-Calédonie).
Le Président du GMFL, en la personne du Premier ministre salomonais Manasseh Sogavare, a tenu à souligner dans ce message de félicitations samedi 13 février 2016, que le nouveau chef de l’exécutif vanuatuan « a pu s’appuyer sur une majorité et une confiance écrasante » au sein du nouveau Parlement.
Depuis Suva, le Premier ministre fidjien, Franck Bainimarama, y est lui aussi allé de son message, en mode réactif : « Votre élection en tant que Premier ministre intervient après une période de l’histoire de Vanuatu emplie de défis. Je suis persuadé qu’elle vous aidera à tracer un chemin pour un avenir meilleur pour le gouvernement et le peuple de Vanuatu », a commenté M. Bainimarama, qui rappelle aussi les relations « anciennes, uniques et chaleureuses » entre les deux archipels voisins.
Charlot Salwaï a été élu jeudi nouveau Premier ministre de Vanuatu, par une écrasante majorité de 46 des 52 députés du Parlement de Vanuatu, issu des législatives anticipées du 22 janvier 2016.
M. Salwaï, francophone et membre historique de l’union des Partis Modérés (UPM), a reçu un soutien élargi, frisant l’unanimité parmi les partis et formations politiques constituant cette nouvelle assemblée.
Dans un climat politique marqué par un fort taux de renouvellement politique d’une classe considérée comme corrompue (le précédent Parlement ayant été dissout après que de nombreux élus aient été reconnus coupable de corruption), les députés ni-Vanuatu, malgré leurs différends, semblent avoir voulu lancer un signal fort d’unité nationale en choisissant un homme considéré comme consensuel.
Ce message d’unité a été repris, dès son élection, par M. Salwaï : dans son premier discours en tant que Premier ministre, il a rappelé la teneur du scrutin de janvier et le fait qu’il signifiait clairement une volonté populaire de changement. Selon lui, cette nécessaire unité sera « la force qui nous permettra de travailler ensemble pour asseoir la base d’un développement et d’une sécurité ».
« Ça fait tellement d’années que ça n’est pas arrivé à Vanuatu (…) Mais nous pouvons travailler ensemble, à tous les niveaux », a-t-il précisé lors d’une interview accordée à la presse régionale.
Au cours de ses passages à l’éducation, M. Salwaï, originaire de l’île de Pentecôte (Nord de l’archipel), a joué ces dernières années un rôle remarqué et actif dans la promotion de l’enseignement francophone, notamment dans la mise en place de passerelles pour les étudiants francophones désireux de poursuivre leurs études à l’étranger, à commencer par l’université de la collectivité française voisine de Nouvelle-Calédonie. Il est par ailleurs Président du Conseil d’administration du collège francophone catholique de Montmartre (environs de Port-Vila).
Les élections législatives anticipées, tenues vendredi 22 janvier 2016 à Vanuatu, avaient été provoquées par la dissolution du Parlement par le Président de Vanuatu, Baldwin Lonsdale, mardi 24 novembre 2015.
Selon les résultats officiels annoncés lundi et publiés au Journal Officiel de la République, le Parlement compte désormais pas moins de 17 partis politiques représentés (pour un nombre total de 52 sièges).
Parmi ces 17 formations, huit ne sont représentées que par un seul député.
Le francophone Moana Carcasses, un temps Premier ministre, ainsi qu’un groupe de treize autres députés au sein du précédent parlement, ont été reconnus fin 2015 coupables de corruption et étaient par conséquent inéligibles pour un nouveau mandat.
Au total, ce Parlement issu des récentes élections connaît un taux de renouvellement de l’ordre d’un tiers, les deux autres tiers étant représentés par des hommes réélus (aucune femme n’a réussi à se faire élire).
Ce nouvel épisode dans l’histoire politique chargée de Vanuatu a une nouvelle fois relancé le débat sur la nécessité de toiletter la Constitution actuelle, mise en place lors de l’accession des Nouvelles-Hébrides (condominium franco-britannique jusqu’en juillet 1980).
Dans un système de régime parlementaire britannique (dit de « Westminster »), les très faibles majorités ont entraîné au cours des 25 dernières années une instabilité chronique, à la faveur de revirements d’alliances et de votes-surprise de motions de censure, renversant gouvernement après gouvernement.
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La composition du gouvernement Salwaï
Dans la foulée de son élection, jeudi 11 février 2016, au poste de Premier ministre de Vanuatu, M. Charlot Salwaï a annoncé la composition de son gouvernement comme suit :
• Premier ministre : Charlot Salwaï (Reunification Movement for Change, RMC)
• Vice-premier ministre, ministre du commerce, du tourisme et des entreprises locales : Joe Natuman (Vanua’aku Party, VP)
• Ministre des Finances et de la gestion économique : Gaëtan Pikioune (mouvement Nagriamel)
• Ministre des affaires foncières et des ressources naturelles : Ralph Regenvanu (Graon mo Jastis Party, GJP)
• Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et du commerce extérieur : Bruno Leingkone (National United Party, NUP)
• Ministre de l’éducation : Jean-Pierre Nirua (non-affilié)
• Ministre de l’intérieur : Alfred Maoh (Graon mo Jastis Party, GJP)
• Ministre de la Santé : Daniel Toara (Confédération des Verts)
• Ministre des infrastructures et de l’équipement : Jotham Napat (Leaders’ Party of Vanuatu)
• Ministre de la justice et des services communautaires : Ronald Warsal (Vanua’aku Party, VP)
• Ministre de l’Agriculture, du cheptel, des pêcheries, de la sylviculture et de la biosécurité : Mataï Seremaia (non-affilié)
• Ministre en charge de l’adaptation aux changements climatiques, de la météorologie, de l’énergie et des catastrophes naturelles : Ham Lini (National United Party, NUP)
• Ministre du développement de la jeunesse et des sports : Natoika Taiwia (Melanesian Progressive Party, MPP)