Vainono Ah Scha décorée pour son professionnalisme


Vainono Ah Scha a reçu la médaille de l'Ordre du mérite, samedi.
PAPEETE, le 20/11/2017 - Agent de police au sein du service des renseignements généraux, Vainono Ah Scha a reçu samedi dernier, la médaille de l'Ordre du mérite. Cette femme au grand cœur a été récompensée pour son dévouement au travail. Elle a d'ailleurs créé au sein de la police, l'association "TPN-WAN" (Tahiti Police Nationale – Women adversory network), un mouvement qui défend la cause féminine.

"Vainono Ah Scha, au nom du président de la République et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous fais chevalier de l'ordre national du mérite", l'émotion était à son comble, samedi au complexe de l'Opt à Pirae.

Après 18 ans de carrière, Vainono Ah Scha a été décorée pour son dévouement au travail. "Avec Vainono, il n'y a jamais de problèmes mais que des solutions", exprimait Mario Banner, son directeur, dans son discours samedi. "Outre son professionnalisme, sa personnalité est telle que même dans les moments difficiles, la joie et la bonne humeur sont toujours de mise", poursuivait-il.

En effet, Vainono Ah Scha est une femme au grand cœur et son sourire ne la quitte jamais. La mère de famille travaille, depuis ses débuts, au sein du service des renseignements généraux. "Je suis dans le groupe social et économie. Donc, on suit toute l'activité sociale et économique de la Polynésie française, et notre rôle est d'informer le Haut-commissariat sur tout ce qui se passe mais également notre direction centrale à Paris et ça part dans les ministères concernés", décrit-elle.

Un service qui a toujours été très masculin. "Je suis la première femme polynésienne à intégrer ce service et c'était une volonté du Haut-commissaire de l'époque", dit Vainono. Depuis, elle n'a jamais baissé les bras. "Outre son implication dans ses fonctions d'adjoint de chef de groupe, Vainono a élargi son terrain d'action dans la défense de la cause féminine", explique Mario Banner. Elle a d'ailleurs créé l'association "TPN-WAN" (Tahiti Police Nationale – Women adversory network), en août 2014. Ce mouvement est une émanation de la Conférence des chefs de police du Pacifique (PICP). Elle devient, par la suite, la présidente du PICP Woman Advisory Network, en septembre 2016, pendant un an.

Et cette distinction honorifique est le résultat de toutes ces années de travail. "J'ai été très émue surtout par rapport au discours que Monsieur Mario Banner a fait à mon sujet. J'ai été très touchée par ses mots, et puis cette distinction honorifique est vraiment une fierté pour moi. Et je la dédie à tous mes amis, mes collègues, ma famille. Je continuerai à exercer mes fonctions de fonctionnaire de police dans les mêmes conditions, j'ai toujours autant de motivation et mon engagement reste le même", conclut Vainono.


Vainono Ah Scha
Fonctionnaire de police du service des Renseignements généraux


Comment êtes-vous entrée dans la police ?
"J'ai été élève gardien de la paix en 1999 à l'école nationale de police de Marseille. Nous étions 18 tahitiens et nous avions effectué une année scolaire à Marseille. Donc, en formation théorique à l'école de police, et en stage dans différents commissariats. À l'issue de notre scolarité, nous sommes revenus à Tahiti, parce que nous sommes issus d'un concours corps de l’État pour l'administration en Polynésie française. Donc, c'est vraiment un recrutement local."

Quel est votre meilleur souvenir ?
"J'en ai tellement sur des missions variées. Deux visites présidentielles au fenua, celle de Jacques Chirac en 2003, et celle de l'année dernière avec François Hollande. C'est aussi l'occasion de faire la connaissance avec d'autres collègues de police qui viennent de l'extérieur, avec qui, on passe des moments forts parce qu'il faut que tout se passe dans les meilleures conditions possibles. Il y a eu beaucoup d'autres visites aussi, comme celle du président chinois. Il y a eu aussi une escale technique qui m'a beaucoup marquée, c'est celle de la reine d'Angleterre, même si elle n'est pas restée longtemps. Ce sont des personnalités que l'on voie à la télé et qui nous paraissent intouchables. Et quand on les voit en vrai c'est une satisfaction aussi. On fait vraiment notre travail, afin qu'il ne leur arrive rien."

Votre métier demande beaucoup de sacrifices ?

"Dans le métier de policier, quel que soit le service, il n'y a pas d'heures. On le fait vraiment avec conviction et disponibilité. On est fier d'être fonctionnaire D’État et policier, c'est vraiment un choix qu'on a fait et on remplit nos missions avec beaucoup de motivations. On peut faire l'objet de critiques, et c'est comme ça. On ne peut pas plaire à tout le monde non plus. Des sacrifices, dès fois oui, je le conçois. Mais ce ne sont pas des sacrifices où on ne voit plus notre famille. On essaye vraiment de concilier les deux, et quand on arrive à bien s'organiser, on s'en sort toujours. Et pour mon fils, tout est basé sur la communication."



Rédigé par Corinne Tehetia le Lundi 20 Novembre 2017 à 09:21 | Lu 2787 fois