
"Nous avons repensé l’accueil des patients, apporté des éléments de confort, mais aussi amélioré l’information”, détaille Hani Teriipaia, directrice du CHPF. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 16 avril 2025 - Depuis janvier, les urgences du CHPF appliquent une nouvelle organisation fondée sur un tri des patients en quatre filières selon la gravité de leur état. Objectif : améliorer la qualité des soins, réduire les temps d’attente et garantir la continuité de la prise en charge.
“Le cœur des urgences, ce sont les urgences vitales, pas les consultations de médecine générale”, martèle Tony Tekuataoa, chef du service des urgences du Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF). Ce mercredi matin, il présentait à la presse la nouvelle organisation de son service, testée, en partie, durant les Jeux olympiques en juillet dernier, et désormais pérennisée par le ministère de la Santé depuis le début de l’année.
L’objectif affiché : mieux trier, mieux orienter et surtout mieux prendre en charge les 52 000 patients qui franchissent chaque année les portes du service des urgences du Taaone. Une réorganisation rendue nécessaire notamment par une attente grandissante des usagers, parfois désorientés par les délais et les conditions d’accueil.
Quatre filières, une urgence
La principale innovation tient dans la mise en place d’un triage des patients par gravité, selon quatre niveaux clairement définis : l’urgence vitale (environ 200 passages par mois), qui demeure la priorité absolue ; l’urgence majeure (700 patients mensuels) ; l’urgence relative (environ 2 300) ; et enfin l’urgence mineure, qui concerne 900 patients chaque mois.
“Nous avons poussé l’organisation structurelle à son paroxysme”, assume Tony Tekuataoa qui – avec la directrice du CHPF Hani Teriipaia – veut faire des urgences du Taaone, un service plus fluide, plus lisible et plus efficace. Concrètement, chaque patient est désormais orienté dès son arrivée dans l’une de ces filières, avec une attention particulière portée à la gravité de la pathologie, plutôt qu’à l’ordre d’arrivée.
Toujours de l'attente... mais expliquée
Réduire le temps d’attente reste un enjeu central, mais pas le seul. Le CHPF souhaite aussi rendre l’attente plus supportable. “Nous avons repensé l’accueil des patients, apporté des éléments de confort, mais aussi amélioré l’information”, détaille Hani Teriipaia, directrice de l’établissement depuis mars. Dans les salles d’attente, des infographies ont été installées pour expliquer les étapes de la prise en charge, de son arrivée à sa sortie. Objectif : permettre aux patients de comprendre pourquoi l’attente peut parfois s’éterniser.
“Attendre les résultats d’un examen biologique, c’est au minimum 1 h 30”, rappelle le chef des urgences. Des aides-soignants supplémentaires ont également été déployés pour accompagner les patients tout au long de leur parcours, évaluer leur situation, leurs besoins, et maintenir un lien humain dans le service. “Les urgences, c’est la vitrine du CHPF, c’est le premier contact avec la population”, insiste Hani Teriipaia.
Une filière courte pour les consultations simples
Parmi les quatre filières, la dernière a cristallisé une bonne partie de l’attention : celle dédiée aux urgences dites mineures, souvent des consultations qui relèveraient normalement de la médecine de ville. “L’idée, avec cette filière courte, c’est d’extraire du circuit classique les patients qui ne nécessitent pas d’accès au plateau technique des urgences”, explique l'urgentiste.
“Le cœur des urgences, ce sont les urgences vitales, pas les consultations de médecine générale”, martèle Tony Tekuataoa, chef du service des urgences du Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF). Ce mercredi matin, il présentait à la presse la nouvelle organisation de son service, testée, en partie, durant les Jeux olympiques en juillet dernier, et désormais pérennisée par le ministère de la Santé depuis le début de l’année.
L’objectif affiché : mieux trier, mieux orienter et surtout mieux prendre en charge les 52 000 patients qui franchissent chaque année les portes du service des urgences du Taaone. Une réorganisation rendue nécessaire notamment par une attente grandissante des usagers, parfois désorientés par les délais et les conditions d’accueil.
Quatre filières, une urgence
La principale innovation tient dans la mise en place d’un triage des patients par gravité, selon quatre niveaux clairement définis : l’urgence vitale (environ 200 passages par mois), qui demeure la priorité absolue ; l’urgence majeure (700 patients mensuels) ; l’urgence relative (environ 2 300) ; et enfin l’urgence mineure, qui concerne 900 patients chaque mois.
“Nous avons poussé l’organisation structurelle à son paroxysme”, assume Tony Tekuataoa qui – avec la directrice du CHPF Hani Teriipaia – veut faire des urgences du Taaone, un service plus fluide, plus lisible et plus efficace. Concrètement, chaque patient est désormais orienté dès son arrivée dans l’une de ces filières, avec une attention particulière portée à la gravité de la pathologie, plutôt qu’à l’ordre d’arrivée.
Toujours de l'attente... mais expliquée
Réduire le temps d’attente reste un enjeu central, mais pas le seul. Le CHPF souhaite aussi rendre l’attente plus supportable. “Nous avons repensé l’accueil des patients, apporté des éléments de confort, mais aussi amélioré l’information”, détaille Hani Teriipaia, directrice de l’établissement depuis mars. Dans les salles d’attente, des infographies ont été installées pour expliquer les étapes de la prise en charge, de son arrivée à sa sortie. Objectif : permettre aux patients de comprendre pourquoi l’attente peut parfois s’éterniser.
“Attendre les résultats d’un examen biologique, c’est au minimum 1 h 30”, rappelle le chef des urgences. Des aides-soignants supplémentaires ont également été déployés pour accompagner les patients tout au long de leur parcours, évaluer leur situation, leurs besoins, et maintenir un lien humain dans le service. “Les urgences, c’est la vitrine du CHPF, c’est le premier contact avec la population”, insiste Hani Teriipaia.
Une filière courte pour les consultations simples
Parmi les quatre filières, la dernière a cristallisé une bonne partie de l’attention : celle dédiée aux urgences dites mineures, souvent des consultations qui relèveraient normalement de la médecine de ville. “L’idée, avec cette filière courte, c’est d’extraire du circuit classique les patients qui ne nécessitent pas d’accès au plateau technique des urgences”, explique l'urgentiste.

Tony Tekuataoa, chef du service des urgences du Centre hospitalier. Crédit photo : Thibault Segalard.
Concrètement, il s’agit de consultations de médecine générale, assurées au sein même du service des urgences, en soirée, et en l’absence d’autres alternatives. “Ce n’est pas le cœur du métier des urgentistes, mais c’est indispensable pour garantir la permanence des soins”, admet le responsable du service.
Le CHPF se trouve ici confronté à un phénomène structurel : une paupérisation croissante de la population, couplée à la fermeture des dispensaires en fin d’après-midi, à l’impossibilité pour beaucoup de régler une consultation privée, et à la saturation des cabinets médicaux. “Les gens vont là où la lumière est allumée, quand ils en ont besoin. Et aux urgences, la lumière est toujours allumée”, résume-t-il.
Horaires élargis, effectifs contraints
Dans cette optique, le service a récemment élargi les horaires d’accueil de cette filière courte, qui est désormais accessible de midi à minuit, contre 18 heures à minuit auparavant. Une évolution censée “désengorger les urgences classiques” et permettre aux équipes de se concentrer davantage sur les cas réellement urgents.
Malgré les critiques fréquentes sur les réseaux sociaux concernant le temps d’attente – en moyenne trois heures –, le chef des urgences tient à relativiser : “En métropole, l’attente peut atteindre sept, huit, voire dix heures.”
Avec 171 agents, dont 30 médecins et 50 infirmiers répartis entre les urgences, le Samu, le Smur et les évacuations sanitaires, le service reste l’un des plus importants du territoire. Mais il fonctionne à flux tendu, comme dans de nombreux hôpitaux publics.
Si cette réorganisation vise une amélioration des conditions de prise en charge, elle pourrait aussi avoir des effets bénéfiques en interne. Désormais, certains soignants sont affectés exclusivement aux urgences vitales, pour éviter la dispersion et le stress induits par la polyvalence permanente. Au CHPF donc, on espère que cette restructuration des urgences permettra à terme de concilier humanité, rigueur médicale et efficacité organisationnelle. Un triptyque ambitieux, dans un hôpital où les urgences ne désemplissent que très peu.
Le CHPF se trouve ici confronté à un phénomène structurel : une paupérisation croissante de la population, couplée à la fermeture des dispensaires en fin d’après-midi, à l’impossibilité pour beaucoup de régler une consultation privée, et à la saturation des cabinets médicaux. “Les gens vont là où la lumière est allumée, quand ils en ont besoin. Et aux urgences, la lumière est toujours allumée”, résume-t-il.
Horaires élargis, effectifs contraints
Dans cette optique, le service a récemment élargi les horaires d’accueil de cette filière courte, qui est désormais accessible de midi à minuit, contre 18 heures à minuit auparavant. Une évolution censée “désengorger les urgences classiques” et permettre aux équipes de se concentrer davantage sur les cas réellement urgents.
Malgré les critiques fréquentes sur les réseaux sociaux concernant le temps d’attente – en moyenne trois heures –, le chef des urgences tient à relativiser : “En métropole, l’attente peut atteindre sept, huit, voire dix heures.”
Avec 171 agents, dont 30 médecins et 50 infirmiers répartis entre les urgences, le Samu, le Smur et les évacuations sanitaires, le service reste l’un des plus importants du territoire. Mais il fonctionne à flux tendu, comme dans de nombreux hôpitaux publics.
Si cette réorganisation vise une amélioration des conditions de prise en charge, elle pourrait aussi avoir des effets bénéfiques en interne. Désormais, certains soignants sont affectés exclusivement aux urgences vitales, pour éviter la dispersion et le stress induits par la polyvalence permanente. Au CHPF donc, on espère que cette restructuration des urgences permettra à terme de concilier humanité, rigueur médicale et efficacité organisationnelle. Un triptyque ambitieux, dans un hôpital où les urgences ne désemplissent que très peu.