Une résolution invite les états du Pacifique à une action commune face aux problèmes du réchauffement climatique


PAPEETE, mardi 27 août 2013 - L’Assemblée de Polynésie française (APF) a adopté, par 46 voix pour et 10 contre, une résolution appelant les pays membres du Forum du Pacifique à une action régionale concertée en faveur des îles menacées par la montée des eaux.

Le Pays souhaite ainsi s'inscrire de manière plus active dans la recherche de solutions, notamment pour assurer la sécurité des populations, considérant que le phénomène de montée des eaux lié au réchauffement climatique s'avère "inéluctable et de nature à toucher dans un futur proche un grand nombre d'atolls du Pacifique" conduisant à un exode de "réfugiés climatiques".

Ce texte sera présenté par Gaston Flosse au 44e Forum des îles du Pacifique, début septembre prochain à Majuro aux îles Marshall. L'assemblée de la Polynésie française y souhaite la création d'une fondation mondiale pour permettre la réinstallation des populations exposées à la montée des eaux.

Elle considère en outre que cette fondation devrait être alimentée par une dotation prélevée sur le budget d'investissement des Pays qui y adhèrent. Le Pays y affirme son intention de participer à cette fondation souhaitée et considère qu'il est du devoir de la Polynésie française d'accueillir sa part des réfugiés climatiques.

Lors de la 43e réunion du Forum aux îles Cook, les chefs d'État avaient déjà approuvé le principe de réexaminer le Plan pour le Pacifique 2013, considérant que la réponse formulée face au changement climatique reste encore un défi majeur pour la plupart des pays insulaires du Pacifique.

En 2011, lors du 42e Forum des îles du Pacifique à Auckland, les dirigeants régionaux et le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, avaient souligné dans une déclaration commune que "le changement climatique et l'acidification des océans restent une grande menace pour les moyens de subsistance et le bien-être des populations du Pacifique" et réaffirmé "le besoin d'une action internationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en fonction de la science et de l'impact du changement climatique et de l'acidification des océans sur les communautés les plus vulnérables du Pacifique".

Ils avaient également souhaité alors que les problématiques telles que la protection des océans, des côtes et des ressources de la pêche, soient abordées au sein des institutions relatives au développement durable et des sphères de décision politique comme la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC).

La communauté internationale réunie à Cancun en 2010 dans le cadre de la 16e Conférence des parties signataires de la CCNUCC a acté la mise en place de mécanismes financiers destinés à lutter contre le réchauffement climatique et à promouvoir l'adaptation à ces effets. Ces mécanismes sont plus connus sous l'appellation : Fonds vert pour le climat (FVC).

Ce fonds a pour objectif de réaliser le transfert financier des pays les plus avancés à destination des pays les plus vulnérables afin de mettre en place des projets pour combattre les effets des changements climatiques. Le but affiché par les États est de réussir à financer ce fonds à hauteur de 100 milliards de dollars (USD) par an d'ici 2020.

Toutefois, un rapport demandé par le Secrétaire général de l'ONU au Groupe consultatif sur le financement de la lutte contre le changement climatique fait état de la difficulté de réunir une telle somme. Le 23 juillet dernier, Hela Cheikrouhou, directrice de ce Fonds, indiquait plus modestement qu'elle avait pour ambition"de mobiliser un ou deux milliards de dollars pour démarrer bientôt".

Cela met en relief toute la difficulté de la communauté internationale à mobiliser les ressources financières suffisantes pour agir de manière concrète, d'autant qu'il s'agit là d'envisager des actions au niveau planétaire.

Dans le rapport présenté par le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) à l’ONU, la mission prévoit que la température de surface du globe est susceptible d'augmenter de 1,1 à 6,4°C supplémentaires au cours du XXIe siècle. La plupart des études qui portent jusqu'à 2100 estiment que le réchauffement devrait se poursuivre au-delà de cette date, même si les émissions de gaz à effet de serre devaient s'arrêter.

Une montée des eaux est redoutée en conséquence, liée à la fonte des glaciers continentaux et à l'augmentation du volume d'eau en raison de la dilatation thermique liée à son réchauffement.

Le GIEC a estimé que le niveau des mers pourrait s’élever de 18 à 59 cm d'ici 2100 au niveau mondial.

Intervention 27-08-2013 Montée des eaux.doc  (845 Ko)
COMMUNIQUE ATP 270813 - PRESERVONS NOTRE ZEE.docx  (350.79 Ko)
Interv Temeharo montée des eaux.doc  (64 Ko)
INTERVENTION Y. SACHET-2.odt  (44.29 Ko)
Intervention JCB Réso Montée des eaux 23082013(1).docx  (52.76 Ko)



Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 27 Aout 2013 à 15:19 | Lu 1141 fois