Une réflexion en cours pour lutter plus efficacement contre les feux de forêt


En Polynésie française, les incendies sur les versants escarpés posent immédiatement un problème d'accessibilité des moyens à proximité des foyers les plus actifs.
PAPEETE, lundi 4 novembre 2013. Ce dimanche, un feu parti dans la matinée sur les crêtes d’Orofara à Mahina a parcouru une douzaine d’hectares dans la journée et a dévasté une maison. Celle-ci, de construction bois, bien que protégée longuement par les sapeurs-pompiers, venus en nombre de toute l'île de Tahiti, a fini par s'embraser en raison de la très haute température dégagée par le brasier à proximité. Heureusement, les habitants de cette maison située sur une crête n'étaient pas présents.

A chaque incendie c’est un peu le même constat. Lorsque les flammes franchissent des versants escarpés, les moyens humains au sol deviennent rapidement inefficaces pour rejoindre les zones de feu inaccessibles aux engins motorisés avec des réserves d’eau. L’appui des hélicoptères bombardiers d’eau est rare tant le coût de ces moyens aériens est élevé. Ce dimanche, l’hélicoptère Dauphin a permis un survol de la zone en feu à Orofara pour permettre aux hommes de mieux se diriger vers les foyers les plus actifs. Aussi parfois durant de longues heures, le travail des sapeurs-pompiers est essentiellement d’éviter que les zones habitées puissent être atteintes par le feu, et travaillent par conséquent en lisière des foyers les plus virulents.

Pas question pourtant de regarder les montagnes brûler sans rien faire. «Nous travaillons actuellement sur une nouvelle doctrine opérationnelle avec le placement d’interventions héliportées» précise le lieutenant colonel Franck Machin-Gorenna, de la protection civile en Polynésie française. Il s’agirait de pouvoir déposer hommes et matériel près des zones d’incendie par hélicoptère afin que les sapeurs-pompiers puissent réellement attaquer le cœur des incendies, plutôt que les flancs. «Nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements. Il est nécessaire de former les sapeurs-pompiers pour ces interventions et qu’ils puissent disposer du matériel nécessaire» détaille encore le lieutenant colonel Machin-Gorenna. En attendant, le bon sens de chacun devrait permettre d’éviter la multiplication des incendies : ne pas allumer de feu les jours de vent, dégager une zone sur 10 mètres minimum autour d’un écobuage, ne jamais laisser un feu sans surveillance et prévoir dans tous les cas un approvisionnement en eau (un pulvérisateur est suffisant) près d’un écobuage ainsi qu’une pelle pour rattraper les premières flammes qui s’échappent hors du foyer prévu.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 4 Novembre 2013 à 14:19 | Lu 928 fois