Clément Jacquemin, directeur du MRCC
PAPEETE, le 12-10-15 - Clément Jacquemin est directeur du centre de coordination de sauvetage maritime dit MRCC (Maritime rescue coordination centre) de Papeete. Tous les centres de secours en mer du monde s'appellent MRCC. Ils réceptionnent et traitent les alertes provenant des navires, définissent la réponse la mieux adaptée et coordonnent l'ensemble des moyens maritimes, aériens et terrestres pour les sauvetages.
Quelles sont les missions du MRCC ?
Les missions primordiales du MRCC sont la recherche et le sauvetage en mer. Ensuite, nous surveillons les pêches conjointement avec le centre de fusion de l'information maritime (partie des forces armées). Nous collectons tous les renseignements sur les bateaux de pêche, nous contrôlons les navires de la zone économique exclusive (ZEE). Nous surveillons également la navigation de commerce mais la ZEE n'est pas un carrefour des routes maritimes, donc ce n'est pas le plus gros de notre travail.
Nous recueillons aussi tout signalement de pollution et enfin, nous nous occupons du renseignement de sécurité maritime. C’est-à-dire que nous diffusons des informations à l'intention du navigateur comme la météo, le signalement d'un danger, etc. Par exemple, un conteneur qui tombe d'un porte-conteneur et qui est en train de dériver représente un danger pour un autre navire car celui-ci ne le verra pas forcément.
La ZEE est immense, cela doit être difficile de tout quadriller.
Quelle que soit la mission, nous quadrillons les cinq archipels de la Polynésie Française et l'essentiel des eaux sous juridiction qui s'étendent au large de ces îles. Notre zone compétence s'étend hors de la ZEE. La mission de coordination des opérations de recherche et de sauvetage fait 4 100 kilomètres de long pour 2800 kilomètres de large, soit 11,4 millions de kilomètres carrés !
Quels sont les moyens dont vous disposez ?
Nous avons des moyens de l'Etat : trois Gardian, avions de la marine nationale ; deux Casa, avions de l'armée de l'air ; deux hélicoptères inter-administrations appelés Dauphin ; un hélicoptère Alouette de la marine nationale ; les navires de la marine nationale, notamment le Prairial et l'Arago, un navire de la gendarmerie maritime appelé Jasmin. Nous disposons également des moyens communaux, des pompiers, des gendarmes, etc. Nous avons la possibilité de recourir à tous les moyens. Par exemple, une goélette comme le taporo peut être susceptible de porter secours à un navire se situant pas trop loin de sa route, il est dans l'obligation d'accepter si on le lui demande.
De plus, nous disposons d'un réseau de bénévoles, la fédération d'entraide polynésienne de sauvetage en mer (FEPSM), qui vient d'acquérir cette semaine auprès du ministère de l'agriculture du Pays, son premier bateau propre à la fédération prêt à appareiller avec leurs navires sur sollicitation du MRCC.
Tous ces moyens coûtent chers … ?
Cela coute cher mais c'est évident, une vie humaine n'a pas de prix, quand on sait qu'il y a une ou plusieurs personnes en détresse, il faut se donner tous les moyens humains pour les sauver, évidemment ! Les conventions internationales disent bien que le sauvetage en mer est gratuit. Aucun Etat ne peut facturer un sauvetage en mer. C'est bien de rappeler que c'est gratuit, ce n'est pas pour autant qu'il faut en abuser. Evidemment avant de partir en mer, il faut regarder la météo, avoir une balise de détresse, vérifier l'Etat de son matériel, etc.
Quelles sont les missions du MRCC ?
Les missions primordiales du MRCC sont la recherche et le sauvetage en mer. Ensuite, nous surveillons les pêches conjointement avec le centre de fusion de l'information maritime (partie des forces armées). Nous collectons tous les renseignements sur les bateaux de pêche, nous contrôlons les navires de la zone économique exclusive (ZEE). Nous surveillons également la navigation de commerce mais la ZEE n'est pas un carrefour des routes maritimes, donc ce n'est pas le plus gros de notre travail.
Nous recueillons aussi tout signalement de pollution et enfin, nous nous occupons du renseignement de sécurité maritime. C’est-à-dire que nous diffusons des informations à l'intention du navigateur comme la météo, le signalement d'un danger, etc. Par exemple, un conteneur qui tombe d'un porte-conteneur et qui est en train de dériver représente un danger pour un autre navire car celui-ci ne le verra pas forcément.
La ZEE est immense, cela doit être difficile de tout quadriller.
Quelle que soit la mission, nous quadrillons les cinq archipels de la Polynésie Française et l'essentiel des eaux sous juridiction qui s'étendent au large de ces îles. Notre zone compétence s'étend hors de la ZEE. La mission de coordination des opérations de recherche et de sauvetage fait 4 100 kilomètres de long pour 2800 kilomètres de large, soit 11,4 millions de kilomètres carrés !
Quels sont les moyens dont vous disposez ?
Nous avons des moyens de l'Etat : trois Gardian, avions de la marine nationale ; deux Casa, avions de l'armée de l'air ; deux hélicoptères inter-administrations appelés Dauphin ; un hélicoptère Alouette de la marine nationale ; les navires de la marine nationale, notamment le Prairial et l'Arago, un navire de la gendarmerie maritime appelé Jasmin. Nous disposons également des moyens communaux, des pompiers, des gendarmes, etc. Nous avons la possibilité de recourir à tous les moyens. Par exemple, une goélette comme le taporo peut être susceptible de porter secours à un navire se situant pas trop loin de sa route, il est dans l'obligation d'accepter si on le lui demande.
De plus, nous disposons d'un réseau de bénévoles, la fédération d'entraide polynésienne de sauvetage en mer (FEPSM), qui vient d'acquérir cette semaine auprès du ministère de l'agriculture du Pays, son premier bateau propre à la fédération prêt à appareiller avec leurs navires sur sollicitation du MRCC.
Tous ces moyens coûtent chers … ?
Cela coute cher mais c'est évident, une vie humaine n'a pas de prix, quand on sait qu'il y a une ou plusieurs personnes en détresse, il faut se donner tous les moyens humains pour les sauver, évidemment ! Les conventions internationales disent bien que le sauvetage en mer est gratuit. Aucun Etat ne peut facturer un sauvetage en mer. C'est bien de rappeler que c'est gratuit, ce n'est pas pour autant qu'il faut en abuser. Evidemment avant de partir en mer, il faut regarder la météo, avoir une balise de détresse, vérifier l'Etat de son matériel, etc.
344 dossiers ont été ouverts par le MRCC en 214 dont 180 pour les opérations de recherche et sauvetage, 55 pour les opérations d'assistance aux navires et 109 "affaires diverses".
"POUR LES PLAISANCIERS, NOUS RECOMMANDONS TOUJOURS DE FAIRE L'ACQUISITION DE BALISE DE DETRESSE"
Une balise à déclenchement automatique émet un signal quand elle tombe dans l'eau et permet ainsi de repérer rapidement le navire.
Vu la superficie de la ZEE, comment gérez-vous les communications avec les navires ?
Le téléphone reste le moyen privilégié pour alerter le MRCC d'un évènement en mer. Les communications radios ont une portée assez limitée. LA VHF ne porte que sur les îles de la société. Pour les plaisanciers, nous recommandons toujours de faire l'acquisition de balise de détresse. Soit en déclenchement manuel ou automatique. S'il y a un problème, la balise va émettre un signal réceptionné par un satellite. L'avantage c'est que la balise est identifiée dès le départ et même s'il n'y a pas de radio ou de téléphone on sait qu'il y a une détresse, cela nous évite la phase préalable de la recherche.
L'exemple typique c'est quand une épouse nous appelle le soir pour nous dire que son mari est parti le matin pour pêcher en potimarara et qu'il n'est pas rentré. Il faut enquêter, savoir où il est parti, quelless sont ses habitudes de pêche… Ensuite, on envoie les moyens pour essayer de le retrouver, là c'est phase la plus difficile. Une opération de sauvetage se planifie différemment qu'en métropole car les délais de distance sont beaucoup plus long, le temps d'aller aux Australes, aux Marquises, cela ne se fait pas comme ça, pas aussi simplement.
Seuls les pêcheurs polynésiens peuvent pêcher dans la ZEE, comment surveillez-vous les nombreux thoniers senneurs à proximité de la zone ?
Nous effectuons un gros travail de dissuasion. Dernièrement, nous avons fait voler des avions pour aller survoler la frontière de la ZEE, celui-ci descend à basse altitude, se fait voir, prend des photos. Les bateaux de pêche émettent un signal en permanence. S'ils trichent en rentrant dans la ZEE et que nous les repérons, ils auront droit à un contrôle, un procès-verbal et éventuellement un déroutement du navire si l'on estime nécessaire.
Comment le MRCC se prépare-t-il aux cyclones ?
Nous sommes prêts. Dès que l'on a l'alerte cyclone, on la relaie auprès de l'ensemble des navires de la zone, tout de suite, dans un laps de temps très court. Comme nous avons pu le faire dernièrement pour l'alerte tsunami.
Comment cela s'est-il passé quand vous avez été alerté pour Laurent Bourgnon ?
Nous avons reçu l'alerte de la part des personnes sur son navire. Laurent Bourgnon était sur son propre navire. Il emmenait des clients pour aller se promener dans les îles et faire de la plongée. Il est parti plonger seul, ses clients plongeaient avec un moniteur, quand ils sont rentrés au bateau et qu'ils ne l'ont pas vu, ils ont donné l'alerte. Au départ, nous avons eu besoin de collecter beaucoup d'informations, poser beaucoup de questions, on sollicite de nombreuses personnes à terre et après, une fois qu'on est sûrs, on engage des moyens, on donne des zones de recherche et on coordonne. A la fin, c'est le haut-commissariat qui prononce l'arrêt des recherches.
Le téléphone reste le moyen privilégié pour alerter le MRCC d'un évènement en mer. Les communications radios ont une portée assez limitée. LA VHF ne porte que sur les îles de la société. Pour les plaisanciers, nous recommandons toujours de faire l'acquisition de balise de détresse. Soit en déclenchement manuel ou automatique. S'il y a un problème, la balise va émettre un signal réceptionné par un satellite. L'avantage c'est que la balise est identifiée dès le départ et même s'il n'y a pas de radio ou de téléphone on sait qu'il y a une détresse, cela nous évite la phase préalable de la recherche.
L'exemple typique c'est quand une épouse nous appelle le soir pour nous dire que son mari est parti le matin pour pêcher en potimarara et qu'il n'est pas rentré. Il faut enquêter, savoir où il est parti, quelless sont ses habitudes de pêche… Ensuite, on envoie les moyens pour essayer de le retrouver, là c'est phase la plus difficile. Une opération de sauvetage se planifie différemment qu'en métropole car les délais de distance sont beaucoup plus long, le temps d'aller aux Australes, aux Marquises, cela ne se fait pas comme ça, pas aussi simplement.
Seuls les pêcheurs polynésiens peuvent pêcher dans la ZEE, comment surveillez-vous les nombreux thoniers senneurs à proximité de la zone ?
Nous effectuons un gros travail de dissuasion. Dernièrement, nous avons fait voler des avions pour aller survoler la frontière de la ZEE, celui-ci descend à basse altitude, se fait voir, prend des photos. Les bateaux de pêche émettent un signal en permanence. S'ils trichent en rentrant dans la ZEE et que nous les repérons, ils auront droit à un contrôle, un procès-verbal et éventuellement un déroutement du navire si l'on estime nécessaire.
Comment le MRCC se prépare-t-il aux cyclones ?
Nous sommes prêts. Dès que l'on a l'alerte cyclone, on la relaie auprès de l'ensemble des navires de la zone, tout de suite, dans un laps de temps très court. Comme nous avons pu le faire dernièrement pour l'alerte tsunami.
Comment cela s'est-il passé quand vous avez été alerté pour Laurent Bourgnon ?
Nous avons reçu l'alerte de la part des personnes sur son navire. Laurent Bourgnon était sur son propre navire. Il emmenait des clients pour aller se promener dans les îles et faire de la plongée. Il est parti plonger seul, ses clients plongeaient avec un moniteur, quand ils sont rentrés au bateau et qu'ils ne l'ont pas vu, ils ont donné l'alerte. Au départ, nous avons eu besoin de collecter beaucoup d'informations, poser beaucoup de questions, on sollicite de nombreuses personnes à terre et après, une fois qu'on est sûrs, on engage des moyens, on donne des zones de recherche et on coordonne. A la fin, c'est le haut-commissariat qui prononce l'arrêt des recherches.
Un nouveau site pour le MRCC et un nouveau logo
Le MRCC ouvre un nouveau site web le 15 octobre prochain à destination des Polynésiens. Sur celui-ci, il sera possible de retrouver des informations sur le MRCC, des conseils de sécurité, des informations à destination de la presse et sur les opérations de prévention. Des questions relatives à la sécurité en mer peuvent être posées par son l'intermédiaire du site mais en aucun cas il ne sert de vecteur d'alerte en cas de détresse. Le seul numéro d'urgence à retenir étant le 16 (appel gratuit, H24) depuis un portable ou un fixe. Dans le même temps, le MRCC lance aussi son nouveau logo "plus visible".
www.mrcc.pf
POUR CONTACTER LE MRCC, UN SEUL NUMERO GRATUIT : LE 16. LE MRCC FONCTIONNE 24H SUR 24.
Le MRCC ouvre un nouveau site web le 15 octobre prochain à destination des Polynésiens. Sur celui-ci, il sera possible de retrouver des informations sur le MRCC, des conseils de sécurité, des informations à destination de la presse et sur les opérations de prévention. Des questions relatives à la sécurité en mer peuvent être posées par son l'intermédiaire du site mais en aucun cas il ne sert de vecteur d'alerte en cas de détresse. Le seul numéro d'urgence à retenir étant le 16 (appel gratuit, H24) depuis un portable ou un fixe. Dans le même temps, le MRCC lance aussi son nouveau logo "plus visible".
www.mrcc.pf
POUR CONTACTER LE MRCC, UN SEUL NUMERO GRATUIT : LE 16. LE MRCC FONCTIONNE 24H SUR 24.