La petite centrale bénéficie d'un programme de végétalisation pour favoriser son intégration paysagère. Marie Foudrignez, spécialiste en écosystème terrestre, s'assure ainsi que le site ne sera pas envahi par les sensitives.
PAPEETE, le 26 mai 2019 - Marama Nui a inauguré ce vendredi une petite centrale hydroélectrique à la Maroto, en haut de la vallée de la Papenoo. L'ouvrage, dernier du programme Hydromax, est une "optimisation" d'un site existant. Il alimentera 200 foyers en électricité.
C'est une toute petite centrale hydroélectrique qui a été inaugurée à la Maroto ce vendredi 24 mai par Marama Nui. Pas de nouvelle retenue d'eau, aucun changement sur la rivière, mais une optimisation d'une chute d'eau déjà existante dans le cadre du programme Hydromax, qui avait déjà permis de réaliser deux autres petits projets d'optimisation à Papenoo 1.
De quoi pleinement satisfaire les associations de protection de l'environnement de la vallée, en l’occurrence Haururu qui gère le village traditionnel Fare Hape et l'association des chasseurs de Papenoo. Mais aussi de quoi faire plaisir à la ministre des Énergies, Tea Frogier, qui en a profité pour rappeler que le gouvernement a toujours pour objectif d'atteindre 75 % d'énergies renouvelables dans la production d'électricité en Polynésie d'ici 2030. Elle nous explique que "actuellement nous sommes sur 60 % d'énergie thermique et 40 % d'énergies renouvelables sur Tahiti, donc vous voyez qu'on renversera complètement le schéma d'ici 10 ans. Donc les contributions comme celles de Marama Nui qui apporte déjà pour 35 % à 40 % d'hydroélectricité tous les ans vont dans le sens de notre objectif de 75 % d'énergies renouvelables d'ici 10 ans." Pour aller plus loin, la ministre va cependant mettre l'accent sur une autre technologie : le solaire. "Notamment avec le développement des technologies de stockage, donc les batteries. Je pense à de grands projets de fermes solaires incluant des batteries de stockage, plusieurs projets ont été déposés. Les contributions du Pays se feront plus en termes de défiscalisation de ces projets qu'en financements directs, et nous seront très attentifs au prix du kWh."
Yann Wolff, le directeur général de Marama Nui, nous confie qu'après cette centrale, qui conclut le programme Hydromax, l'entreprise compte avant tout poursuivre ses optimisations des sites existants : "La suite d'Hydromax c'est de poursuivre dans la même logique pour accompagner le Pays dans la transition énergétique. C'est toujours le Pays qui décide en dernier ressort, donc l'idée est de déposer de nouveaux projets d'optimisation. Par exemple nous allons proposer un nouveau projet d'optimisation sur les captages de la basse Papenoo et nous allons certainement, dans les prochaines années, travailler sur d'autres projets de petit hydro comme celui qui est inauguré aujourd'hui, bien implantés dans l'environnement, mais aussi dans le tissu culturel et sociétal." Plus aucun gros projet, comme celui de la Vaiha qui a été très décrié quand il avait été présenté, n'est donc dans les cartons. "L'avenir de l'hydroélectricité en Polynésie, ça passe par des petits ouvrages avec un petit impact" assure le directeur.
C'est une toute petite centrale hydroélectrique qui a été inaugurée à la Maroto ce vendredi 24 mai par Marama Nui. Pas de nouvelle retenue d'eau, aucun changement sur la rivière, mais une optimisation d'une chute d'eau déjà existante dans le cadre du programme Hydromax, qui avait déjà permis de réaliser deux autres petits projets d'optimisation à Papenoo 1.
De quoi pleinement satisfaire les associations de protection de l'environnement de la vallée, en l’occurrence Haururu qui gère le village traditionnel Fare Hape et l'association des chasseurs de Papenoo. Mais aussi de quoi faire plaisir à la ministre des Énergies, Tea Frogier, qui en a profité pour rappeler que le gouvernement a toujours pour objectif d'atteindre 75 % d'énergies renouvelables dans la production d'électricité en Polynésie d'ici 2030. Elle nous explique que "actuellement nous sommes sur 60 % d'énergie thermique et 40 % d'énergies renouvelables sur Tahiti, donc vous voyez qu'on renversera complètement le schéma d'ici 10 ans. Donc les contributions comme celles de Marama Nui qui apporte déjà pour 35 % à 40 % d'hydroélectricité tous les ans vont dans le sens de notre objectif de 75 % d'énergies renouvelables d'ici 10 ans." Pour aller plus loin, la ministre va cependant mettre l'accent sur une autre technologie : le solaire. "Notamment avec le développement des technologies de stockage, donc les batteries. Je pense à de grands projets de fermes solaires incluant des batteries de stockage, plusieurs projets ont été déposés. Les contributions du Pays se feront plus en termes de défiscalisation de ces projets qu'en financements directs, et nous seront très attentifs au prix du kWh."
Yann Wolff, le directeur général de Marama Nui, nous confie qu'après cette centrale, qui conclut le programme Hydromax, l'entreprise compte avant tout poursuivre ses optimisations des sites existants : "La suite d'Hydromax c'est de poursuivre dans la même logique pour accompagner le Pays dans la transition énergétique. C'est toujours le Pays qui décide en dernier ressort, donc l'idée est de déposer de nouveaux projets d'optimisation. Par exemple nous allons proposer un nouveau projet d'optimisation sur les captages de la basse Papenoo et nous allons certainement, dans les prochaines années, travailler sur d'autres projets de petit hydro comme celui qui est inauguré aujourd'hui, bien implantés dans l'environnement, mais aussi dans le tissu culturel et sociétal." Plus aucun gros projet, comme celui de la Vaiha qui a été très décrié quand il avait été présenté, n'est donc dans les cartons. "L'avenir de l'hydroélectricité en Polynésie, ça passe par des petits ouvrages avec un petit impact" assure le directeur.
La nouvelle centrale en chiffres
- 220 kW de puissance
- 600 000 kWh de production annuelle
- 200 foyers alimentés
- 2 ans de travail impliquant 6 sous-traitants
- 100 millions de francs investis par Marama Nui
- 600 000 kWh de production annuelle
- 200 foyers alimentés
- 2 ans de travail impliquant 6 sous-traitants
- 100 millions de francs investis par Marama Nui
La ministre des Énergies Tea Frogier et le p-dg d'EDT Engie François-Xavier de Froment ont officiellement inauguré la centrale, qui avait été mise en marche en décembre 2018. Les curieux qui passent par la Maroto peuvent également la visiter en actionnant un interrupteur situé à l’extérieur du bâtiment.
Yves Doudoute, membre fondateur de l'association Haururu
Yves Doudoute, membre fondateur de l'association Haururu, avec la bénévole Eugénie Lacour
"Ce projet nous convient bien"
Haururu s'occupe du village Fare Hape depuis 25 ans. Où en est votre collaboration avec Marama Nui ?
"L'intérêt de ce projet c'est cet échange que l'on a eu avec Marama Nui, la réflexion en amont et l'intégration de nos propositions. On a vraiment tenu compte de notre sensibilité, de notre soucis de préserver notre environnement qui, si l'on n'y prend garde, va disparaître au fur et à mesure. Ce projet, et celui qui avait eu en bas, nous convient bien. C'est extraordinaire puisque ça ne touche en rien à la nature, à part déplacer un tuyau pour le mettre là. Après, il y a d'autres projets où il faudra débattre parce qu'il y aura d'autres conséquences... Donc ce qui est important c'est ce débat constant, avec de l'humilité chez chacun, du respect de l'autre et de la transparence. Il y a des échanges constants entre Marama Nui et l'association. Il y a beaucoup de collaboration, à chaque fois que l'on a besoin d'eux ils sont là, et vice-versa. Mais toujours dans ce soucis de transparence et de confiance."
Quelles sont les nouveautés à Fare Hape, on a vu des travaux, financés par le Pays...
"On met en place un centre d’immersion culturelle. Ce ne sera plus seulement le village traditionnel, ce sera aussi un lieu où les gens viendront se rencontrer pour échanger et pour apprendre les arts traditionnels, la médecine traditionnelle... Le 1er juin nous allons inaugurer le nouveau fare et l'un des premiers projets nous allons mettre en place, c'est de faire se rencontrer les médecins et les praticiens de la médecine traditionnelle. Il y aura aussi des stages d'immersion dans tous les domaines. Le fait d'être isolés comme ça nous permet d'aller beaucoup plus loin dans la tradition… Tout en voyant le futur. Il ne faut pas oublier qu'on a deux doctorantes qui préparent leurs recherches chez nous, l'une vient de finir dans la culture et la santé, une autre qui prépare son doctorat, et deux ou trois autres qui se préparent à y aller. Donc on n'est pas seulement dans la tradition, on se sert de la tradition pour mieux se projeter vers l'avenir."
Haururu s'occupe du village Fare Hape depuis 25 ans. Où en est votre collaboration avec Marama Nui ?
"L'intérêt de ce projet c'est cet échange que l'on a eu avec Marama Nui, la réflexion en amont et l'intégration de nos propositions. On a vraiment tenu compte de notre sensibilité, de notre soucis de préserver notre environnement qui, si l'on n'y prend garde, va disparaître au fur et à mesure. Ce projet, et celui qui avait eu en bas, nous convient bien. C'est extraordinaire puisque ça ne touche en rien à la nature, à part déplacer un tuyau pour le mettre là. Après, il y a d'autres projets où il faudra débattre parce qu'il y aura d'autres conséquences... Donc ce qui est important c'est ce débat constant, avec de l'humilité chez chacun, du respect de l'autre et de la transparence. Il y a des échanges constants entre Marama Nui et l'association. Il y a beaucoup de collaboration, à chaque fois que l'on a besoin d'eux ils sont là, et vice-versa. Mais toujours dans ce soucis de transparence et de confiance."
Quelles sont les nouveautés à Fare Hape, on a vu des travaux, financés par le Pays...
"On met en place un centre d’immersion culturelle. Ce ne sera plus seulement le village traditionnel, ce sera aussi un lieu où les gens viendront se rencontrer pour échanger et pour apprendre les arts traditionnels, la médecine traditionnelle... Le 1er juin nous allons inaugurer le nouveau fare et l'un des premiers projets nous allons mettre en place, c'est de faire se rencontrer les médecins et les praticiens de la médecine traditionnelle. Il y aura aussi des stages d'immersion dans tous les domaines. Le fait d'être isolés comme ça nous permet d'aller beaucoup plus loin dans la tradition… Tout en voyant le futur. Il ne faut pas oublier qu'on a deux doctorantes qui préparent leurs recherches chez nous, l'une vient de finir dans la culture et la santé, une autre qui prépare son doctorat, et deux ou trois autres qui se préparent à y aller. Donc on n'est pas seulement dans la tradition, on se sert de la tradition pour mieux se projeter vers l'avenir."
Sébastien Darnon, responsable de la production hydroélectrique de Marama Nui
"Ce type de projet est tout à fait ce dont la Polynésie à besoin"
Comment fonctionne cette centrale ?
"Cette centrale va capter l'eau dans la vallée d'à côté. On a un tuyau qui amène l'eau jusqu'à cette nouvelle centrale, ensuite elle passe par une turbine Francis, c'est un escargot où l'eau est projetée sur une roue, c'est là qu'elle perd toute son énergie, qu'elle transmet à une génératrice. Un arbre fait ensuite tourner un moteur tout simple, comme on en a à la maison. Cette machine peut alimenter à peu près 200 foyers."
Où en est Hydromax ?
"Cette centrale vient achever le programme Hydromax, qui était constitué de trois projets. Le premier projet était de doubler la conduite à Titaviri pour augmenter la production des machines en bas. Le deuxième projet était la VLH à Papenoo 1, donc de rajouter une petite turbine adaptée à une faible chute dans le canal de fuite de Papenoo 1. Et enfin ce projet qui est le troisième, où nous avons greffé une petite centrale sur une conduite déjà existante mais dont la hauteur de chute n'était pas utilisée. La conduite avait été placée uniquement pour récupérer de l'eau pour l'amener dans le barrage. A mon avis ce type de projet est tout à fait ce dont la Polynésie à besoin. C'est de l'énergie renouvelable, et l'avantage de l'hydroélectricité c'est que c'est très stable. Le coût est affiché au début et ne bougera plus jamais, contrairement aux énergies thermiques dont le coût est beaucoup plus volatile."
Comment fonctionne cette centrale ?
"Cette centrale va capter l'eau dans la vallée d'à côté. On a un tuyau qui amène l'eau jusqu'à cette nouvelle centrale, ensuite elle passe par une turbine Francis, c'est un escargot où l'eau est projetée sur une roue, c'est là qu'elle perd toute son énergie, qu'elle transmet à une génératrice. Un arbre fait ensuite tourner un moteur tout simple, comme on en a à la maison. Cette machine peut alimenter à peu près 200 foyers."
Où en est Hydromax ?
"Cette centrale vient achever le programme Hydromax, qui était constitué de trois projets. Le premier projet était de doubler la conduite à Titaviri pour augmenter la production des machines en bas. Le deuxième projet était la VLH à Papenoo 1, donc de rajouter une petite turbine adaptée à une faible chute dans le canal de fuite de Papenoo 1. Et enfin ce projet qui est le troisième, où nous avons greffé une petite centrale sur une conduite déjà existante mais dont la hauteur de chute n'était pas utilisée. La conduite avait été placée uniquement pour récupérer de l'eau pour l'amener dans le barrage. A mon avis ce type de projet est tout à fait ce dont la Polynésie à besoin. C'est de l'énergie renouvelable, et l'avantage de l'hydroélectricité c'est que c'est très stable. Le coût est affiché au début et ne bougera plus jamais, contrairement aux énergies thermiques dont le coût est beaucoup plus volatile."