Une matinée pour se mettre dans la peau d'un pompier


Les jeunes sapeurs-pompiers s'en sont donnés à cœur joie.
PAPEETE, le 16 juin 2018 - Les enfants étaient nombreux ce samedi, à Vaiete, pour la journée nationale des sapeurs-pompiers. Avec leurs parents, les bambins ont profité des différents ateliers mis en place. C'était l'occasion, pour eux, de découvrir ce métier qui les fascine tant.

Tuyaux, casques, tenues de pompiers, les enfants qui étaient présents ce samedi matin, à Vaiete, ont eu la chance de se mettre, le temps d'une matinée, dans la peau d'un sapeur-pompier. Un rêve pour certains et de la curiosité pour d'autres, la journée nationale des sapeurs-pompiers laissera une marque indélébile dans leur mémoire.

La journée nationale des sapeurs-pompiers est organisée, tous les ans, pour "montrer ce que nous savons faire au quotidien, tel que le secours à personnes, les secours routiers, la lutte contre les incendies, mais aussi les interventions en milieux périlleux, l'intervention face aux risques chimiques, le sauvetage aquatique qui se fait le long des côtes dans les lagons sous la coordination de nos collègues du JRCC", explique le colonel Pierre Masson, directeur de la protection civile.

En Polynésie, on retrouve 650 sapeurs-pompiers, "dont 55 % sont des volontaires répartis dans 33 casernes". Ces 650 sapeurs-pompiers "ont réalisé en 2017, plus de 31 000 interventions. Rien que sur Tahiti, c'est 28 000 interventions, environ 2 000 incendies, 1 000 secours routiers et après beaucoup de secours à personnes", indique le directeur de la protection civile.

Mais, cette journée a permis également de constater l'augmentation de jeunes sapeurs-pompiers au fenua. Des sections ont été mises en place au sein de quelques centres d'incendies et de secours, tels que Pirae, Mahina ou encore Moorea. Une aubaine pour ces jeunes adolescents qui espèrent, pour la plupart, en faire leur métier. Et puisque la jeunesse était bien représentée samedi, les cadets de la sécurité civile étaient également de la partie. "Ce sont des élèves de collèges qui sont préparés au secourisme, à l'utilisation des extincteurs et ils ont aussi un rôle important dans leurs établissements scolaires. Par exemple, en cas d'incendie, ce sont des guides files, ils savent guider les gens et ils vérifient que tout le monde a bien évacué le collège", assure le colonel Pierre Masson.

Ils étaient près de 80 cadets de la sécurité civile à avoir fait le déplacement, lors de cet événement.


Kealii Richmond, 17 ans
Jeune sapeur-pompier de Pirae

"Intégrer la caserne des pompiers de Paris, c'est mon rêve"


"Depuis tout petit, j'ai toujours rêvé d'être pompier et j'ai la chance d'être dans les jeunes sapeurs-pompiers de Pirae. Je suis originaire de Rangiroa et je suis au lycée Saint-Joseph de Pirae.

Depuis le mois de janvier, je suis les cours qui sont mis en place. Le mercredi, de 13 heures à 16 heures, et le samedi, de 8 heures à 11 heures.

On apprend tout ce qui est accessoire hydraulique, les différentes manœuvres, tout ce qui est secourisme et aides aux victimes. J'ai appris les premiers gestes à effectuer en cas de malaise. Il y a plusieurs cas de figure, comme le saignement abondant. À l'école, j'ai choisi les métiers de la sécurité. Plus tard, je voudrai partir en France pour faire mon BTS, et peut-être, intégrer la caserne des pompiers de Paris, c'est mon rêve en tout cas.
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Colonel Pierre Masson
Directeur de la protection civile

"La création d'un centre d'incendie et de secours prend deux à trois années"


"La journée des sapeurs-pompiers sert à montrer aussi à toute la population de l'intérêt pour elle de disposer de sapeurs-pompiers, notamment, pour les communes qui ont entre 500 et mille habitants sur les archipels éloignés. C'est une façon d'apporter un secours à la population, en mettant à disposition une ambulance tout terrain, qui peut aller dans des lieux difficiles d'accès, et puis un engin polyvalent qui permet de lutter contre les incendies ou les opérations diverses.

La création d'un centre d'incendie et de secours prend deux à trois années. Il y a un financement qui vient en accompagnement, et il s'agit du Fonds intercommunal de péréquation (FIP). Aujourd'hui, nous sommes en train de créer avec Makemo et Hao, un centre d'incendie et de secours. En 2017, nous avons ouvert à Rimatara et à Raivavae. Aujourd'hui, toutes les îles des Australes disposent des sapeurs-pompiers. Aux Tuamotu, il y a déjà des sapeurs-pompiers à Rangiroa, il y a un développement en cours sur Ahe et Manihi qui disposent de pompiers et d'un moyen de lutte contre les incendies. Mais, on va accompagner ces communes à développer la capacité de secours à personnes.

Je pense aussi à Mangareva qui a une certaine population et à Fakarava qui pourraient le faire également. Il y a aussi les trois dernières îles habitées des Marquises qui ne disposent pas de sapeurs-pompiers, Fatu Hiva, Tahuata et Ua Huka.

Pour monter un centre d'incendie et de secours, il faut un personnel. Ce personnel, il faut l'identifier dans les jeunes de l'île, entre 18 et 35 ans, qui sont intéressés par cette activité et qui ont l'aptitude physique. Il faut être également détenteur d'un casier judiciaire vierge. Nous avons également une démarche de formation avec le Centre de gestion et de formation (CGF). Toute la formation globale se fait uniquement sur Tahiti, ça leur permet de voir de grandes casernes et de voir de nouvelles méthodes de travail. Ensuite, nous accompagnons les communes dans les îles éloignées à former leur personnel et à entretenir cette formation.
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Rédigé par Corinne Tehetia le Samedi 16 Juin 2018 à 14:49 | Lu 2801 fois