Une journée pour comprendre le changement climatique


MOOREA, le 23 mai 2019. Le collectif citoyen pour le climat organise une journée d'information ce samedi à Moorea. Des discussions avec des scientifiques du Criobe sont prévues pour comprendre les enjeux du changement climatique.


Après la marche pour le climat, qui a rassemblé en mars plus de 500 personnes à Papeete, le collectif citoyen pour le climat organise une journée ce samedi à Moorea pour continuer à sensibiliser la population aux problèmes climatiques. Ils ont décidé d'appeler cette journée “Les pieds dans l’eau, Hopuna te tai”. "Notre évènement a pour objectif de relayer au niveau national mais aussi international nos nouvelles inquiétudes et le bilan de ces dix dernières années", expliquent les organisateurs. A partir de 10 heures samedi, sur la plage de Temae, des discussions se tiendront avec des scientifiques du Criobe. A midi, un pique-nique local participation et zéro déchet réunira les participants. A 13 heures, une photo avec le public sera prise les pieds dans l'eau.

"Nous prévoyons de passer un message fort le dimanche 2 juin lors d’une traversée à la nage entre Tahiti et Moorea", poursuivent les organisateurs. "Cela paraît insensé et fou comme défi, tout comme l’est le défi climatique dans lequel nous sommes tous embarqués. Notre message est : Soyons solidaire avec tous ceux qui œuvrent partout dans le monde pour sauver la planète et le monde du vivant. C’est donc en relais que nous envisageons de réussir cette traversée qui durera six heures."

Une montée des océans de 2 mètres "plausible" d'ici 2100

La Terre est un système si complexe qu'il est difficile de prédire de combien monteront les océans à cause du réchauffement climatique d'ici la fin du siècle. Dans une étude parue lundi, 22 experts donnent leurs estimations, et les pires dépassent le consensus scientifique actuel.

La dernière estimation de référence réalisée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), en 2014, estimait le pire des scénarios à juste en-dessous d'un mètre d'élévation du niveau des océans à la fin du 21e siècle, par rapport à la période 1986-2005.

L'étude publiée lundi dans les compte-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) ne contredit pas ce scénario possible, mais prévient qu'il existe une probabilité non négligeable que la hausse soit plus grave: leur prédiction médiane est de 69 cm dans un schéma optimiste, et de 111 cm dans la trajectoire actuelle, par rapport à 2000.

Le scénario optimiste est un réchauffement de la planète de 2°C par rapport à l'époque pré-industrielle (fin du XIXe siècle): c'est l'objectif minimal de l'accord de Paris, signé en 2015. La Terre s'est déjà réchauffée d'environ 1°C depuis cette époque.

Le scénario pessimiste est un réchauffement de 5°C, ce qui correspond à la trajectoire actuelle, non infléchie, des rejets de gaz à effet de serre par les activités humaines.

Mais l'amplitude possible de la montée des océans, selon les experts ayant participé à l'étude, est très grande: même si l'humanité parvenait à limiter la hausse de la température du globe à 2°C, la montée pourrait varier entre 36 et 126 cm (intervalle de probabilité de 5 à 95%). Et en cas de hausse de 5°C, il existerait un risque de 5% que la hausse dépasse 238 cm.

L'étude est un assemblage des estimations de 22 experts des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique. La fonte de ces glaces est l'un des facteurs principaux de la montée des eaux, avec les glaciers (rivières de glaces) et l'expansion thermique des océans (l'eau chaude gagne en volume) -- mais elle est aussi la plus imprévisible, et c'est là que les modèles d'experts ont progressé ces dernières années.

"Nous concluons qu'il est plausible que la montée du niveau des mers dépasse deux mètres d'ici 2100 dans notre scénario de haute température", écrivent les auteurs.

Cela se traduirait par la perte de 1,79 million de kilomètres carrés de terres, et le déplacement de 187 millions de personnes, selon eux.

"Une montée des mers de cette ampleur aurait des conséquences profondes pour l'humanité", avertit l'auteur principal, Jonathan Bamber, professeur à l'université de Bristol.

le Jeudi 23 Mai 2019 à 15:16 | Lu 1069 fois