Une journée de contrôle des observateurs de baleines avec la gendarmerie maritime


PAPEETE, le 3 octobre 2017- La gendarmerie maritime effectue des missions de contrôle de "whale watching". Objectif : vérifier que l'observation de baleines se fait dans le respect de la réglementation et des mammifères marins.
La semaine dernière, la gendarmerie maritime était sur le pont. Sa mission : veiller à ce que prestataires de services et plaisanciers respectent la réglementation et les baleines.

C'est avec le patrouilleur Jasmin qu'elle prend la mer pour faire les contrôles sur les activités d'observation des baleines. Une fois à proximité des zones d'observation, les spécialistes de la police prennent la mer avec un hors-bord afin d'approcher plus facilement les bateaux d'observation, mais également de circuler plus aisément.


Contrôle des papiers, du nombre de passagers – 12 maximum– du matériel et des distances de sécurité, la gendarmerie maritime ne laisse rien passer. "Dans le contrôle du whale watching, la gendarmerie maritime va toucher plusieurs aspects. Il y aura l'aspect environnemental avec la règle d'approche, le respect des distances de sécurité et du mammifère marin. Il va y avoir un aspect jeune et sport, car lorsque les gens sont mis à l'eau, la personne qui encadre la mise à l'eau doit être titulaire d'un diplôme pour surveiller cette baignade. Puis il y a l'aspect sécurité du navire et de la navigation. Dans ce cadre, nous contrôlons le matériel du prestataire de service qui transporte des passagers et les titres de navigation du capitaine. Nous travaillons pour éviter les accidents et les blessés et que tout se passe dans les meilleures conditions possible pour tout le monde", indique le commandant du Jasmin, le capitaine de gendarmerie Bernard Landes.

Mardi dernier, lors de leur sortie, les gendarmes de la mer ont contrôlé deux bateaux à Moorea. Pour ce qui est des distances à respecter et de la sécurité des clients, les deux étaient en règle. "En général, les prestataires sont en règle, hormis un ou deux cas très clairement identifiés", explique Bernard Landes. "Pour encadrer une mise à l'eau de touristes, le prestataire doit avoir une personne formée à la surveillance de la baignade", ajoute le commandant du patrouilleur. "C'est une activité qui n'est pas anodine et sans risque, puisque la mise à l'eau des touristes se fait en pleine eau. Les baleines sont des mammifères qui pèsent plusieurs tonnes", rappelle -t-il.


La gendarmerie maritime s'assure lors de ses contrôles que le bateau et le prestataire sont autorisés à pratiquer cette activité. Les plaisanciers sont ceux qui causent le plus de soucis. En effet, ils ne sont pas toujours au fait de la réglementation et se comportent parfois de façon imprudente. "Les plaisanciers ne sont pas toujours bien informés des règles d'approche des baleines" remarque le capitaine de gendarmerie. "C'est un travail de prévention que nous devons mener. Il ne faut pas coincer la baleine contre la barrière de corail, mais toujours lui laisser la possibilité de repartir vers le large, sans oublier qu'en bateau, les distances de sécurité sont de 100  mètres pour une baleine lorsqu'elle est accompagnée de son baleineau et de 50 mètres pour une baleine seule. Une fois dans les 100 mètres de la baleine il faut passer au point mort, tout en laissant tourner le moteur. Pour les nageurs, la distance est de 30 mètres".



Si globalement les prestataires de services respectent la réglementation, une minorité d'entre eux refuse de se plier à la réglementation et se met délibérément en infraction. Les techniques sont diverses, par exemple dépasser le nombre de bateaux autorisés, surcharger les embarcations de touristes, faire de fausses immatriculations de bateau ou encore embaucher du personnel non qualifié.

La Polynésie est l'un des rares pays où l'observation des baleines avec une mise à l'eau est possible. Cependant si l'incivisme et les entorses à la réglementation se multiplient, l'observation des baleines risque d'être interdite.


Rédigé par Marie Caroline Carrère le Mardi 3 Octobre 2017 à 16:20 | Lu 9933 fois