À gauche, un poisson-ange royal en Atlantique ; à droite, une murène de Griffin dans le Pacifique. Lequel est le plus beau ? © Georgette Douwma/Naturepl.fr/EB Photo ; © Ross Armstrong/Age Fotostock
Tahiti, le 21 juillet 2022 - Ce n'est pas la beauté qui compte. Pas toujours, si l’on en croit une étude menée grâce à une intelligence artificielle sur l’appréciation par les humains de la “beauté” des poissons. Il en ressort que ce sont les poissons jugés les plus “moches” qui sont en réalité ceux qui sont le plus menacés.
La beauté est subjective. Certes, mais nous possédons quand même des biais de perception qui peuvent avoir des conséquences, jusqu'à mettre en péril la préservation de la biodiversité. C'est ce que rapporte un article paru ce lundi dans le Journal du CNRS.
Après une première étude publiée en 2018, basée sur une comparaison de 140 espèces du récif corallien par un panel de centaines de personnes, pour juger de la beauté des poissons, des chercheurs du laboratoire Biodiversité marine, exploitation et conservation (Marbec) sont allés plus loin en mettant en place une intelligence artificielle (IA), permettant de donner un score esthétique aux espèces de poissons. Une évaluation basée sur ce que l'humain trouve beau ou non. Cette IA a ainsi étudié 2 400 espèces de récifs coralliens et rocheux parmi les milliers recensées sur 1 800 sites marins à travers le monde.
La beauté est subjective. Certes, mais nous possédons quand même des biais de perception qui peuvent avoir des conséquences, jusqu'à mettre en péril la préservation de la biodiversité. C'est ce que rapporte un article paru ce lundi dans le Journal du CNRS.
Après une première étude publiée en 2018, basée sur une comparaison de 140 espèces du récif corallien par un panel de centaines de personnes, pour juger de la beauté des poissons, des chercheurs du laboratoire Biodiversité marine, exploitation et conservation (Marbec) sont allés plus loin en mettant en place une intelligence artificielle (IA), permettant de donner un score esthétique aux espèces de poissons. Une évaluation basée sur ce que l'humain trouve beau ou non. Cette IA a ainsi étudié 2 400 espèces de récifs coralliens et rocheux parmi les milliers recensées sur 1 800 sites marins à travers le monde.
Quid de la beauté
Il apparaît que la forme et les couleurs sont des critères déterminants de la beauté. “Les poissons perçus comme beaux présentent un fort contraste de luminosité, des couleurs (jaune/bleu par exemple) et des formes plutôt arrondies, soit des signaux visuels faciles à décrypter pour notre cerveau”, explique Nicolas Mouquet, écologue au Marbec. En revanche, les poissons jugés “moins beaux” présentent des formes allongées et des couleurs plus ternes. L’étude comparative met également en exergue que les “beaux” poissons ont évolué très récemment (entre 20 et 10 millions d’années) et n'occupent qu'une petite partie de l'arbre du vivant, alors que les “moches” existent depuis 100 millions d’années pour les plus anciens et couvrent une plus grande variété de traits écologiques.
Plus inquiétant, selon l'étude, les poissons les “moins beaux” sont aussi les plus menacés. “Cela s’explique avant tout par l’exploitation qu’on en fait : certaines des espèces visuellement les moins appréciées sont très pêchées et donc plus menacées”, indique Nicolas Mouquet. Il semblerait en outre que les scientifiques étudient plus volontiers les espèces qu’ils jugent belles ou spectaculaires, souligne le Journal du CNRS.
Pour l'écologue, il convient en conséquence de changer le regard que nous portons sur les différentes espèces. “Si on comprend mieux ce qui nous émeut, on pourra à terme bâtir des actions de conservation plus acceptables pour les humains, et donc plus efficaces.” Cesser donc le délit de sale gueule des poissons, dans un souci de préservation de l'écosystème.
Plus inquiétant, selon l'étude, les poissons les “moins beaux” sont aussi les plus menacés. “Cela s’explique avant tout par l’exploitation qu’on en fait : certaines des espèces visuellement les moins appréciées sont très pêchées et donc plus menacées”, indique Nicolas Mouquet. Il semblerait en outre que les scientifiques étudient plus volontiers les espèces qu’ils jugent belles ou spectaculaires, souligne le Journal du CNRS.
Pour l'écologue, il convient en conséquence de changer le regard que nous portons sur les différentes espèces. “Si on comprend mieux ce qui nous émeut, on pourra à terme bâtir des actions de conservation plus acceptables pour les humains, et donc plus efficaces.” Cesser donc le délit de sale gueule des poissons, dans un souci de préservation de l'écosystème.