La jeune femme nage avec un mâle chanteur à Rurutu, à 5 mois de grossesse. Crédit : Jean-Marie Ghislain
PAPEETE, le 13 novembre 2015 - Le couple, Leina Sato, apnéiste et Jean-Marie Ghislain, photographe vit près de l'océan et de ses habitants. Elle côtoie les cétacés, lui les requins. Ils ont transmis leur attachement à leur fille, Nai'a, dès ses premières heures de vie. Voici leur histoire.
Jusqu'à l'arrivée de leur petite fille, Leina Sato et Jean-Marie Ghislain menaient une "vie de nomade". "Nous accumulions les voyages, en gardant toutefois un pied-à-terre en Europe. Nous étions auprès de l'océan. Jean-Marie, photographe, allait à la rencontre des requins, j'ai vécu à Hawaii pendant une dizaine d'années. C'est au contact des dauphins que je me suis réconciliée avec le monde des humains. À la suite d'une dépression sévère à l'âge de 14 ans, les dauphins et les baleines m’ont permis de vivre une seconde enfance, ravivant des sensations oubliées. Des sensations qui avaient illuminé mon quotidien quand j’étais enfant: une réconciliation avec le corps et une vie conjuguée au présent, la capacité de s’émerveiller devant le monde et se sentir en communion avec lui. Complice de la vie."
Une grossesse pas comme les autres
Le lien créé entre les cétacés et Leina Sato est indéfectible. Elle a souhaité le partager (et le transmettre?) à sa fille, dès ses premiers instants de vie. "Si je me fie à mon intuition, Nai'a notre petite fille, a côtoyé les dauphins depuis sa conception", dit-elle. "Je suis presque certaine qu'elle a été conçue à Hawaii, et je me souviens très bien de la période qui a suivi cette journée si particulière - notamment d'une après-midi durant laquelle j'ai passé une heure délicieuse à danser avec nos amis dauphins. Il régnait dans l'eau un air de fête - comme si nous célébriions quelque-chose...Mais je ne savais pas alors que j'étais enceinte." Elle l'apprend quelques semaines plus tard, de retour en Europe.
Si le couple avait pu passer toute la grossesse de Leina Sato dans l'eau ou près de l'eau, jamais éloigné des cétacés, il n'aurait pas hésité mais, pour des raisons professionnelles et économiques ils sont restés quelques temps en Europe. "Le "second contact" in-utero a eu lieu pendant le troisième mois de grossesse lors d'un autre voyage à Hawaii. Nous avons plongé avec les dauphins à plusieurs occasions : deux semaines de rencontres mémorables, durant lesquelles des dauphines sont souvent venues nous "visiter" accompagnées de leurs petits. Nous avons repris notre démarche trois mois plus tard, au mois de septembre, lorsque nous avons rassemblé les fonds nécessaires pour le projet."
La Polynésie française qui a permis la rencontre du couple quelques années plus tôt s'est imposé comme la première destination dans le cadre de ce projet, d'histoire, de livre. "Nous avons décidé de retourner ensemble à Rurutu lors de mon sixième mois de grossesse pour rendre hommage aux baleines, mais surtout pour immerger notre enfant dans leurs chants. Sachant que le fœtus commence à être sensible aux sons à partir du sixième mois de la grossesse, nous étions séduits par l'idée que la première berceuse de notre enfant puisse être le chant des baleines à bosse."
Premières rencontres
Nai'a (qui signifie "dauphin" dans la langue hawaiienne) a aujourd'hui 10 mois et demi. Elle fêtera son premier anniversaire le 16 décembre. Elle a rencontré ses premiers dauphins en juillet-août. "Nous avons passé deux mois en famille sur l'île de Hawaii, son lieu de naissance, pour ses premières immersions dans l'océan. Lorsque les dauphins étaient présents dans la baie, nous l'emmenions dans une petite bouée au large. Nous pouvions alors passer près d'une heure dans l'eau à flotter parmi eux et Nai'a y a pris l'habitude singulière de faire ses siestes dans la bouée, bercée par la houle. Il semble encore trop tôt pour dire exactement quel impact notre démarche prénatale a eu sur la petite. En tout cas, il est certain qu'elle a une vraie aisance dans le milieu aquatique et elle s'est montrée très curieuse et alerte en présence des dauphins." Quant à la réaction de ces derniers, "cela a été très touchant de constater qu'il s'agissait à nouveau des mères et de leurs petits qui venaient nous rendre visite le plus souvent." L'histoire du couple et de leur bébé est désormais consignée dans un ouvrage.
Jusqu'à l'arrivée de leur petite fille, Leina Sato et Jean-Marie Ghislain menaient une "vie de nomade". "Nous accumulions les voyages, en gardant toutefois un pied-à-terre en Europe. Nous étions auprès de l'océan. Jean-Marie, photographe, allait à la rencontre des requins, j'ai vécu à Hawaii pendant une dizaine d'années. C'est au contact des dauphins que je me suis réconciliée avec le monde des humains. À la suite d'une dépression sévère à l'âge de 14 ans, les dauphins et les baleines m’ont permis de vivre une seconde enfance, ravivant des sensations oubliées. Des sensations qui avaient illuminé mon quotidien quand j’étais enfant: une réconciliation avec le corps et une vie conjuguée au présent, la capacité de s’émerveiller devant le monde et se sentir en communion avec lui. Complice de la vie."
Une grossesse pas comme les autres
Le lien créé entre les cétacés et Leina Sato est indéfectible. Elle a souhaité le partager (et le transmettre?) à sa fille, dès ses premiers instants de vie. "Si je me fie à mon intuition, Nai'a notre petite fille, a côtoyé les dauphins depuis sa conception", dit-elle. "Je suis presque certaine qu'elle a été conçue à Hawaii, et je me souviens très bien de la période qui a suivi cette journée si particulière - notamment d'une après-midi durant laquelle j'ai passé une heure délicieuse à danser avec nos amis dauphins. Il régnait dans l'eau un air de fête - comme si nous célébriions quelque-chose...Mais je ne savais pas alors que j'étais enceinte." Elle l'apprend quelques semaines plus tard, de retour en Europe.
Si le couple avait pu passer toute la grossesse de Leina Sato dans l'eau ou près de l'eau, jamais éloigné des cétacés, il n'aurait pas hésité mais, pour des raisons professionnelles et économiques ils sont restés quelques temps en Europe. "Le "second contact" in-utero a eu lieu pendant le troisième mois de grossesse lors d'un autre voyage à Hawaii. Nous avons plongé avec les dauphins à plusieurs occasions : deux semaines de rencontres mémorables, durant lesquelles des dauphines sont souvent venues nous "visiter" accompagnées de leurs petits. Nous avons repris notre démarche trois mois plus tard, au mois de septembre, lorsque nous avons rassemblé les fonds nécessaires pour le projet."
La Polynésie française qui a permis la rencontre du couple quelques années plus tôt s'est imposé comme la première destination dans le cadre de ce projet, d'histoire, de livre. "Nous avons décidé de retourner ensemble à Rurutu lors de mon sixième mois de grossesse pour rendre hommage aux baleines, mais surtout pour immerger notre enfant dans leurs chants. Sachant que le fœtus commence à être sensible aux sons à partir du sixième mois de la grossesse, nous étions séduits par l'idée que la première berceuse de notre enfant puisse être le chant des baleines à bosse."
Premières rencontres
Nai'a (qui signifie "dauphin" dans la langue hawaiienne) a aujourd'hui 10 mois et demi. Elle fêtera son premier anniversaire le 16 décembre. Elle a rencontré ses premiers dauphins en juillet-août. "Nous avons passé deux mois en famille sur l'île de Hawaii, son lieu de naissance, pour ses premières immersions dans l'océan. Lorsque les dauphins étaient présents dans la baie, nous l'emmenions dans une petite bouée au large. Nous pouvions alors passer près d'une heure dans l'eau à flotter parmi eux et Nai'a y a pris l'habitude singulière de faire ses siestes dans la bouée, bercée par la houle. Il semble encore trop tôt pour dire exactement quel impact notre démarche prénatale a eu sur la petite. En tout cas, il est certain qu'elle a une vraie aisance dans le milieu aquatique et elle s'est montrée très curieuse et alerte en présence des dauphins." Quant à la réaction de ces derniers, "cela a été très touchant de constater qu'il s'agissait à nouveau des mères et de leurs petits qui venaient nous rendre visite le plus souvent." L'histoire du couple et de leur bébé est désormais consignée dans un ouvrage.
L'enfant de l'océan
Paru aux éditions Les Arènes, l'ouvrage signé Leina Sato et Jean-Marie Ghislain raconte les rencontres de Leina Sato, apnéiste, enceinte avec des cétacés (baleines, cachalots, dauphins) dans différentes région du globe, dont la Polynésie française. Il est disponible dans les librairies locales.
Paru aux éditions Les Arènes, l'ouvrage signé Leina Sato et Jean-Marie Ghislain raconte les rencontres de Leina Sato, apnéiste, enceinte avec des cétacés (baleines, cachalots, dauphins) dans différentes région du globe, dont la Polynésie française. Il est disponible dans les librairies locales.
Leina Sato nage avec des dauphins sténelles à Hawaii à 3 mois de grosses. Crédit : Jean-Marie Ghislain
La jeune femme nage avec une maman baleine et son petit à Rurutu, à 5 mois de grossesse. Crédit : Jean-Marie Ghislain
Leinia sato en compagnie de dauphins tachetés aux Bahamas. Elle est à 8 mois de grossesse. Crédit : Jean-Marie Ghislain
