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“Une grève de principe”


Tahiti, le 22 avril 2025 – On est dans une grève de conviction, de principe et de valeur”, assurent les syndicalistes. Les grévistes de l’Apair-Apurad sont prêts à reprendre le travail ce mercredi, si les membres du conseil d’administration et le président de l’association viennent autour de la table des négociations. Et “le personnel a été clair et net, il ne peut plus (…) et ne veut plus travailler avec le président”.
  
Cela fait désormais cinq semaines que le mouvement de grève à l’association Apair-Apurad perdure, et toujours pas de négociation en vue entre la direction de l’association et les syndicats, d’autant plus que le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, est toujours hors territoire. Les délégués syndicaux demandent à ce que le président Grégory Detrun ainsi que les membres du conseil d’administration soient présents autour de la table des négociations.
 
Une nouvelle réunion était prévue ce mardi après-midi, mais seuls le directeur médical, la directrice des soins et l’avocat de l’association étaient présents. Le délégué syndical de O oe to oe rima, Jean-Dany Macarty, assure qu’au vu de l’absence du président et du conseil d’administration, l'intersyndicale a sanctionné cette réunion”. Il assure que le personnel gréviste est prêt à “reprendre le travail” si la condition de la présence de tous est respectée.

Le personnel “ne veut plus travailler avec le président”

Jean-Dany Macarty explique en effet qu’“il y a eu une rupture de confiance, le personnel n'a plus confiance pour reprendre le travail avec l'attitude du président (…) de ne pas venir discuter autour de la table des négociations”. Le syndicaliste pointe du doigt “l’attitude fuyante” du président de l’association taote Grégory Detrun et assure que “le personnel a été clair et net, il ne peut plus (…) et ne veut plus travailler avec le président (…). Et le personnel reste ferme sur sa position”.
 
La déléguée syndicale de la CSTP-FO Averii Lachaux rappelle d’ailleurs qu’“avant d’être président, c’est aussi un médecin. Je pense que s’il a une conscience pour son personnel et vis-à-vis des patients que nous soignons, il devrait prendre ses responsabilités et se mettre autour de la table pour régler ce conflit”.
   
“Le problème reste entier, c’est l’attitude du président envers le personnel”, insiste le délégué syndical de O oe to oe rima Jean-Dany Macarty qui ajoute : “Il n’y a pas de langue de bois, c’est une question de posture, la bonne posture à tenir devant ton personnel”. Il précise que le personnel “n’est pas là pour casser l’outil de travail” et que cette grève peut être résolue dès ce mercredi, seulement et seulement si les membres du conseil d’administration et le président Grégory Detrun sont présents lors des négociations.

“Les salariés grévistes demandent justice”

Pour la déléguée syndicale de la CSTP-FO, “on est dans une grève de conviction, de principe et de valeur qui leur échappe aujourd’hui (…) les salariés grévistes demandent justice (..) que chaque personne prenne sa part de responsabilité et qu’elle agisse en conséquence”. Elle assure que le président de l’association Grégory Detrun est “le seul responsable” de la situation actuelle, raison pour laquelle, selon elle, ce dernier devrait être autour de la table des négociations.
 
La syndicaliste précise d’ailleurs que Grégory Detrun n’a eu de cesse de “menacer” les salariés en mettant en avant le fait qu’il entretient “des relations privilégiées avec certaines personnes hautement placées, que ce soit dans le domaine politique, la justice, des représentants de la loi et de l’État dont je ne citerais pour l’instant pas les noms”. Selon elle, en faisant cela, Grégory Detrun voulait “nous montrer que nous ne faisons pas le poids et qu’il avait de l’influence”. Averii Lachaux insiste sur le fait que “les menaces ne fonctionnent plus et aujourd’hui, nous réclamons justice”. Pour la syndicaliste, toutes ces personnes citées par le président de l’association peuvent “à leur manière contribuer” à la sortie de cette grève.
 
Quant aux “menaces” proférées par la direction d’entamer des “actions pénales” à l’encontre des membres du personnel qui ont “violé leur obligation de loyauté”, le délégué syndical de O oe to oe rima Jean-Dany Macarty précise que les leaders syndicaux ont pris acte de cette décision (…) tout va être transmis au tribunal (…) tout le monde sera au courant ainsi que toutes les instances du Pays”. Il se dit d’ailleurs étonné de voir l’avocat de la direction, Me Laurent Chicheportiche, toujours présent lors des négociations. “Je me pose la question si c’est lui le négociateur ou pas. Il y a un truc qu’il a oublié : il est payé par l’Apair-Apurad donc par toute la Polynésie, ce sont les Polynésiens qui paient et qui cotisent à la CPS. Il faut faire attention à cela car cela commence vraiment à faire du bruit (…) et à chiffrer. Et on aimerait savoir c‘est quoi le chiffre.” Averii Lachaux rappelle que l’avocat est “rémunéré sur des deniers publics (…) avec les impôts des contribuables”.      

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 23 Avril 2025 à 05:00 | Lu 4040 fois