Une femme papoue à la tête du Forum des îles du Pacifique


Meg Taylor, haute fonctionnaire reconnue dans la région pour son expérience, a ser la première femme à diriger le Forum des Îles du Pacifique.
KOROR, jeudi 31 juillet 2014 (Flash d’Océanie) – Pour la première fois de son histoire, le Forum des Îles du Pacifique (FIP) a désigné jeudi une femme pour diriger le Secrétariat Général de cette organisation politique océanienne, en la personne de Mme Meg Taylor, haute fonctionnaire reconnue dans la région pour son expérience à l’international et notamment au sein de la Banque Mondiale.

La diplomate Meg Taylor, diplomate et juriste de formation, âgée de 63 ans, était la candidate officiellment soutenue par la Papouasie-Nouvelle-Guinée, membre influent du FIP qui tient cette semaine le sommet annuel des dirigeants de ses 16 États membres, aun sein de la région Pacifique.
Elle succède au Samoan Tuiloma Neroni Slade, qui arrive au terme de deux mandats successifs à la tête du FIP.
Le choix de Mme Taylor est ressorti des discussions et négociations entre dirigeants océaniens, réunis en marge du sommet du Forum, dans le cadre de la traditionnelle « retraite », dans la station balnéaire de Peleliu mise à disposition par le pays hôte cette année, Palau.

Mme Taylor, au cours de sa carrière, a notamment été basée à Washington en tant qu’ambassadrice de la Papouasie-Nouvelle-Guinée aux États-Unis, et accrédité sur une base non-résidente à Mexico et au Canada (1989-1994).
Elle est diplômée des Université de Melbourne (Australie) et de Harvard (États-Unis).
Fille de l’explorateur australien Jim Taylor, elle a été faite Commandeur dans l’ordre de l’empire britannique en 2002 et porte protocolairement le titre de « Dame » (l’équivalent de « Sir »).
Les autres candidats à la tête du FIP étaient tous originaires de Mélanésie : le diplomate et ancien ministre Fidjien Kaliopate Tavola, ainsi que le Salomonais Jimmie Rodgers, qui vient de passer la main à la direction du Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique (CPS, basé à Nouméa, Nouvelle-Calédonie).
En dernière minute, le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée avait, en coulisses, demandé aux îles Salomon de retirer la candidature de M. Rodgers et de soutenir celle de Mme Taylor, au nom de la solidarité mélanésienne.
Deux autres candidats, Fabian Nimea (États Fédérés de Micronésie) et l’ancien ministre des îles Marshall, Tony de Brum, ont été rapidement éliminés.

Le FIP, qui a lancé en 2005 un ambitieux « Plan Pacifique », a été la cible de nombreuses critiques ces derniers mois, au plan de ses réalisations pratiques concernant le bien-être et l’impact de son action auprès des populations océaniennes.
Il a lancé un processus de réforme de ce vaste plan assorti de consultations avec les pays membres.

Fidji sur la voie de la réintégration

Par ailleurs, il est ressorti des tractations menées lors de cette retraite des dirigeants océaniens, que la suspension du statut de membre plein de Fidji, décidée en 2009 pour cause de non-retour rapide à la démocratie après le putsch de décembre 2006, serait levée si les élections, prévues pour le 17 septembre 2014, sont considérées sans ambigüité comme « justes et libres », a-t-on appris de source diplomatique.
Cette posture aurait été soutenue en particulier par la Nouvelle-Zélande et son chef de la diplomatie, Murray McCully, qui participe cette semaine au sommet du FIP, pour représenter son pays, membre influent de l’organisation, aux côtés de l’Australie.
L’Australie a obtenu, dans le cadre ces élections et sur fonds de réchauffement avec Fidji après des années de vives tensions, de codiriger le groupe international des observateurs chargés de veiller au bon déroulement de ce scrutin censé marque le retour de Fidji dans le giron de la démocratie.

De nombreuses absences remarquées

Les Premiers ministres australien et néo-zélandais, Tony Abbott et John Key, ne se sont pas déplacés pour ce 45ème sommet du FIP.
Les Premiers ministres de Vanuatu et des îles Cook, Joe Natuman et Henry Puna, sont aussi absents, le premier pour cause de célébrations du 34ème anniversaire de l’indépendance de son archipel mélanésien, le second pris par le flou qui entoure encore les résultats des toutes récentes législatives, sur fonds de dépôts de nombreux recours et d’accusations de fraudes électorales.
Le vice-président Nuihau Laurey étant rentré prématurément à Tahiti pour des raisons d’actualité politico-judiciaires, c’est Hiria Ottino, chargé des relations internationales de la Présidence qui assure la présence de la Polynésie française.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 31 Juillet 2014 à 13:38 | Lu 780 fois