Une étude du risque tsunami sur la zone aéroportuaire de Tahiti – Faa’a


Le Service d’Etat de l’aviation civile en Polynésie française présentait ce vendredi matin une étude du risque tsunami sur la zone aéroportuaire de Tahiti-Faa’a.

Compte tenu de la situation géographique de l’aéroport de Tahiti Faa’a bordé par un lagon, à 1,50 mètre au-dessus de l’eau et des derniers événements sismiques survenus dans le Pacifique, le SEAC, dans le cadre d’un partenariat avec le Laboratoire de Géophysique de Pamatai, a entrepris une étude afin d’affiner les estimations des hauteurs des tsunamis.

Cette étude a pour objectif d’optimiser les outils d’alerte, de modéliser le risque tsunami sur le site de l’aéroport international de Faa’a et ainsi apporter une information plus fiable et plus rapide aux autorités, en cas de déclenchement de l’alerte tsunami.

Grâce à cette étude, lorsqu’un séisme sera détecté, le Laboratoire de Géophysique sera en mesure d’informer les services du Haut-Commissariat sur la direction de la propagation des vagues, leur hauteur et leur vitesse et de diffuser des cartes de modélisation d’inondations spécifiques à la plate-forme aéroportuaire. Cette modernisation du système d’alerte permettra ainsi d’éviter les évacuations inutiles s’il n’y a pas de risque d’inondation avéré.

Ce système pourrait être étendu à d’autres sites de la Polynésie française.

Anthony Jamelot ingénieur chercheur qui présentait le dossier a choisi une vidéo impressionnante pour illustrer les phénomènes d'amplitudes et de vitesse de propagation d'un tsunami. Il s'agit d'une vidéo filmée dans le village de pécheur japonais Kamaishi dans la préfecture d'Iwate pendant le tsunami japonais de mars 2011.
On constate sur cette vidéo que si la vague n'est pas perceptible à l'horizon ( de manière verticale), son amplitude est immense et en moins de 10 minutes elle envahit le port, emporte les digues et submerge le mur de protection pour l'anéantir complètement. On constate également que le phénomène se produit par deux fois, le seconde vague étant encotre plus volumineuse que la première.



Scénario risque maximal, départ d'un tsunami coef 9 des îles Aléoutiennes
Depuis 1900, plus de 68% des tsunamis ont eu lieu dans le pacifique , 119 tsunamis ont eu des répercutions à plus de 1000 km.
Les zones les plus dangereuses pour la Polynésie, sont les tsunamis dont l'origine sismique est située à Tonga, au Chili, aux Kermadec ou aux îles Aléoutiennes, avec les amplitude de 8.5, 9 ou plus.
Il existe 9 stations d'observation en Polynésie. On peut prévoir à 10 minutes près l'heure d'arrivée d'un tsunami, mais il ne faut pas négliger la durée de son impact qui peut atteindre deux jours.
Le récif coralien joue un rôle protecteur . Ainsi à Tahiti, la côté ouest est plus protégée que les zones nord / nord est. Les zones ou il n'y a pas de recis émergé et les zones en face des passes sont plus exposées aux tsunamis

La Polynésie s'est équipée d'un dispositif de simulation numérique extrêmement performant pour estimer les risques.
En 2011 il fallait 36 heures pour avoir les informations, en 2013 il faudra 10 minutes.

Les simulations révèlent que la zone aéroportuaire de Tahiti-Faa'a est relativement bien protégée, l'inondation en cas de scénario de risque maximal est faible et ne nécessite pas de fermer l'aéroport. Si des facteurs comme les marées, les conditions météorologiques peuvent sensiblement modifier les résultats, sur 320 Scénarios, seulement 4% provoquent une forte inondation de l aéroport.

Compte tenu de sa situation géographique, la Polynésie n'est pas située sur une zone à forte activité sismique. Si un séisme touche les Tonga ou le Chili, le début d'une inondation en Polynésie interviendrait 10h après le départ du tsunami. Ce qui laisse à la population le temps de s'organiser.

Rédigé par () le Vendredi 10 Aout 2012 à 15:32 | Lu 2487 fois