Tahiti le 09 juin 2021 - Plus rien ne va à la mairie de Moorea. Plusieurs agents de la commune sont en arrêt psy et/ou maladie. Ils pointent tous du doigt le comportement de la directrice des ressources et des moyens Brenda Leaou, qui a la bénédiction du tavana Evans Haumani. La CSIP dénonce la “dictature” qui a été mise en place à Moorea. Du côté de la mairie, c'est l'omerta.
Que se passe-t-il à Moorea ? Le temps est à l'orage entre la directrice des ressources et des moyens Brenda Leaou et les agents de la commune de Moorea. Plus d'une dizaine d'employés de la commune sont en arrêt psy pour “harcèlement”, “dictature”, ou encore pour “souffrance au travail”, d'après Gisèle Teheiura, de la Confédération des syndicats indépendant de Polynésie (CSIP). Selon la syndicaliste, ce mal-être généralisé des agents viendrait du comportement de leur supérieure hiérarchique Brenda Leaou, qui travaille sous les ordres du maire Evans Haumani.
Ces faits ont été signalés au premier magistrat de l'île, il y a plusieurs mois, en présence de l'ancien premier adjoint au maire Ataria Firiapu et du maire délégué de Te'avaro Ronald Teariki, explique Gisèle Teheiura. Selon elle, tous les trois avaient alors reconnu “le comportement inadmissible” de la cadre. Une réunion devait même être organisée en sa présence. Elle n'a finalement jamais eu lieu regrette Gisèle Teheiura. "Son comportement s'est empiré. Et c'est normal, car elle a le soutien du tavana”, dénonce la syndicaliste
Que se passe-t-il à Moorea ? Le temps est à l'orage entre la directrice des ressources et des moyens Brenda Leaou et les agents de la commune de Moorea. Plus d'une dizaine d'employés de la commune sont en arrêt psy pour “harcèlement”, “dictature”, ou encore pour “souffrance au travail”, d'après Gisèle Teheiura, de la Confédération des syndicats indépendant de Polynésie (CSIP). Selon la syndicaliste, ce mal-être généralisé des agents viendrait du comportement de leur supérieure hiérarchique Brenda Leaou, qui travaille sous les ordres du maire Evans Haumani.
Ces faits ont été signalés au premier magistrat de l'île, il y a plusieurs mois, en présence de l'ancien premier adjoint au maire Ataria Firiapu et du maire délégué de Te'avaro Ronald Teariki, explique Gisèle Teheiura. Selon elle, tous les trois avaient alors reconnu “le comportement inadmissible” de la cadre. Une réunion devait même être organisée en sa présence. Elle n'a finalement jamais eu lieu regrette Gisèle Teheiura. "Son comportement s'est empiré. Et c'est normal, car elle a le soutien du tavana”, dénonce la syndicaliste
La régie paralysée
La syndicaliste décrit les écarts de comportement de Brenda Leaou. Elle “crie”, “fait du chantage”, “mute les agents sans leur accord” ou encore “dénigre les salariés”. Gisèle Teheiura précise que le service le plus touché est celui de la régie (en charge de récolter le paiement des factures des administrés) qui est à ce jour “paralysé”. Sur les huit agents que compte la régie, six sont en arrêt psy. La syndicaliste regrette cet état de fait puisque selon elle, depuis 2016, “ce service a bien remonté la pente, et a même reçu les félicitations du Trésor public concernant la gestion des deniers publics”. Pour rappel, la Chambre territoriale des comptes évoquait dans son rapport publié l'an dernier qu'une enquête préliminaire avait été ouverte en 2016 pour des détournements de fonds publics de 1,8 million de Fcfp à la suite d'une plainte de la mairie contre deux régisseuses.
Pour Gisèle Teheiura, le maire Evans Haumani est “complice” de sa directrice Brenda Leaou. “Il envoie même des courriers aux agents pour leur dire qu'ils n'ont plus de droits ouverts à la CPS ou encore il leur notifie par les muto'i de leur nouvelle affectation avant leur reprise”
Pour Gisèle Teheiura, le maire Evans Haumani est “complice” de sa directrice Brenda Leaou. “Il envoie même des courriers aux agents pour leur dire qu'ils n'ont plus de droits ouverts à la CPS ou encore il leur notifie par les muto'i de leur nouvelle affectation avant leur reprise”
"La commune sera bientôt à l'arrêt"
Contactés, les élus de la minorité se disent inquiets de cette situation. Ils ont l'intention de demander des comptes lors du prochain conseil municipal la semaine prochaine. L'ancien premier adjoint déchu, Ataria Firiapu, assure être devenu “infréquentable” depuis son éviction par le tavana Evans Haumani. Concernant les accusations précitées, il trouve “désolant qu'on en arrive là et si on continue ainsi, la commune sera bientôt à l'arrêt. C'est malheureux”.
Le conseiller John Toromona affirme de son côté que “c'est l'affaire du maire”. Reconnaissant le problème, il conseille cependant au tavana de se tourner vers ses chefs de services pour connaitre les raisons de cette épidémie d'arrêts maladie, “car c'est grave d'avoir autant d'arrêts de ce genre”. John Toromona regrette, tout comme Ataria Firiapu, d'être mis de côté : “Nous manquons, au niveau de la minorité, d'informations générales, concernant le fonctionnement même de la commune”.
L'élue de Afareaitu Maire Bopp Dupont s'interroge également sur le nombre de ces arrêts, craignant “un impact sur la qualité du service à rendre”. Elle cite notamment l'exemple de la régie : “Cela veut dire que les factures ne peuvent pas être réglées lorsque vous allez payer vos factures. Cela veut dire que les factures ne pourront pas être suivies et cela pourrait représenter un manque à gagner pour la commune”. Elle considère qu'il y a un réel malaise au sein de la commune de Moorea : “Des arrêts maladie en masse comme cela, c'est typique d'une relation qui n'est pas bonne au sein d'un service ou de la commune”.
Le conseiller John Toromona affirme de son côté que “c'est l'affaire du maire”. Reconnaissant le problème, il conseille cependant au tavana de se tourner vers ses chefs de services pour connaitre les raisons de cette épidémie d'arrêts maladie, “car c'est grave d'avoir autant d'arrêts de ce genre”. John Toromona regrette, tout comme Ataria Firiapu, d'être mis de côté : “Nous manquons, au niveau de la minorité, d'informations générales, concernant le fonctionnement même de la commune”.
L'élue de Afareaitu Maire Bopp Dupont s'interroge également sur le nombre de ces arrêts, craignant “un impact sur la qualité du service à rendre”. Elle cite notamment l'exemple de la régie : “Cela veut dire que les factures ne peuvent pas être réglées lorsque vous allez payer vos factures. Cela veut dire que les factures ne pourront pas être suivies et cela pourrait représenter un manque à gagner pour la commune”. Elle considère qu'il y a un réel malaise au sein de la commune de Moorea : “Des arrêts maladie en masse comme cela, c'est typique d'une relation qui n'est pas bonne au sein d'un service ou de la commune”.
Omerta à la mairie
Le maire Evans Haumani est resté injoignable, Tahiti infos a contacté la première adjointe au maire Elsa Keck. Elle a tout d'abord affirmé qu'il n'y avait “aucun arrêt psy, ni maladie” à la mairie, avant de nous indiquer qu'elle ne pouvait s'exprimer “sans avoir l'autorisation du tavana” (sic).
Contactée, la directrice des ressources et des moyens, l'agent incriminé Brenda Leaou, a raccroché froidement à l'évocation du motif de notre appel. Elle est depuis restée, elle aussi, injoignable.
La chargée de mission à la mairie Karen Mou, contactée elle aussi, a simplement déclaré avoir reçu “comme instructions” de ne pas répondre à nos questions. Elle a ajouté que la mairie envisageait un droit de réponse en cas de publication de cet article. Droit de réponse que nous attendons avec impatience.
La CSIP envisage de son côté de saisir le tribunal administratif à propos du harcèlement que dénoncent les agents de la commune de Moorea. Ce qui pourrait apporter d'autres réponses
Contactée, la directrice des ressources et des moyens, l'agent incriminé Brenda Leaou, a raccroché froidement à l'évocation du motif de notre appel. Elle est depuis restée, elle aussi, injoignable.
La chargée de mission à la mairie Karen Mou, contactée elle aussi, a simplement déclaré avoir reçu “comme instructions” de ne pas répondre à nos questions. Elle a ajouté que la mairie envisageait un droit de réponse en cas de publication de cet article. Droit de réponse que nous attendons avec impatience.
La CSIP envisage de son côté de saisir le tribunal administratif à propos du harcèlement que dénoncent les agents de la commune de Moorea. Ce qui pourrait apporter d'autres réponses