Une cagnotte pour les Rapa Nui bloqués au fenua


Tahiti, le 27 août 2020 - Une vingtaine de résidents pascuans sont bloqués à Tahiti depuis la fermeture des frontières et l'arrêt de la compagnie Latam, à la suite de l'épidémie de Covid-19 en mars dernier. Ils lancent une cagnotte sur Leetchi et proposent trois solutions pour un retour chez eux.
 
Des Pascuans sont bloqués au fenua depuis le début de l'épidémie du Covid-19, et n'ont aucune visibilité d'un retour chez eux. Ils ont mis en place une cagnotte sur le site Leetchi, et proposent trois solutions pour un retour sur leur île. L'affrètement d'un avion pour un montant de plus de 14 millions de Fcfp, l'achat de billets d’avion pour plus de 4 millions de Fcfp ou encore l’affrètement d’un bateau, dont le devis est actuellement en cours. La première solution est pour eux la "plus saine mais la plus onéreuse" et permettrait aussi de rapatrier les Tahitiens bloqués à Rapa Nui.

Parmi ces 25 Pascuans, certains sont venus au fenua pour des raisons médicales, professionnelles ou familiales. Contactée, la référente du groupe, Kissy Ika Chavez Baude affirme qu'ils ont commencé à travailler sur leur retour dès le mois de mai, à la sortie du confinement. Ils ont effectivement eu un premier devis pour le navire Tahiti Nui à hauteur de 50 millions de Fcfp, et pour d'autres navires pour 4 millions. "Mais ce n'est pas tout le groupe qui pouvait rentrer. Il aurait fallu prendre trois bateaux et cela nous revenait plus cher que l'avion". Kissy affirme que l'affrètement d'un avion est effectivement onéreux mais assure que "si on atteint les 4 millions Fcfp dans un mois pour pouvoir partir aux États-Unis, c'est l'option qu'on prendra. Et si on ne l'atteint pas, on pourra au moins payer des billets pour qu'une partie rentre".

​"Les gens s'épuisent"

Elle souligne d'ailleurs que certaines personnes dans le groupe ont des difficultés financières. Elle explique que ceux qui sont franco-chiliens n'ont pas de problèmes particuliers car ils peuvent faire des petits boulots. "On arrive à se débrouiller", contrairement aux Chiliens qui sont soumis à l'obtention d'un permis de travail. "Il y en a qui ont des difficultés à trouver et à se payer du mā'a. Ils sont entièrement dépendants de la famille ou des amis ou du reste du groupe. C'est une vraie entraide dans le groupe. Mais les gens s'épuisent à force car cela fait trop longtemps qu'on est loin de chez nous". Le groupe de Pascuans est aussi en attente d'un devis d'une compagnie maritime de la place.

Les liaisons aériennes de Latam ont été rétablies entre l'Europe et l'Amérique latine en juin dernier. Et lors d'une conférence de presse en juin dernier, le Pays avait rappelé que la société avait déposé le bilan et que la reprise de ses vols entre le fenua et Rapa-Nui était "incertaine".

 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 27 Aout 2020 à 19:12 | Lu 3533 fois