Une avancée dans le “dialogue” à Tema’e


Tahiti, le 18 octobre 2024 – Les discussions avancent concernant le projet hôtelier du groupe Wane à Tema’e. “Si cela continue dans ce sens on trouvera une solution à l’amiable” estime même l’association Tahei auti ia Moorea qui n’en demeure pas moins “prudente”.
 
L’association Tahei auti ia Moorea, le groupe Wane et la commune de Moorea-Maiao se sont réunis mercredi pour échanger sur le projet de la plage de Tema’e. Il a surtout été question lors de cette réunion de la zone humide, la route de Tema’e et de l’emprise réservée.
 
Contrairement à la réunion datant du 17 septembre à la présidence, où aucun “consensus” n’avait été trouvé, cette fois-ci l’association Tahei auti ia Moorea considère que cette “première rencontre” a été “positive” estime Alain Bonno, dans un climat de dialogue. “Si cela continue on trouvera une solution à l’amiable plutôt que des solutions en sollicitant les tribunaux, ce qui est quand même plus agréable.”

Une zone humide “intouchable”

De son côté, la commune assure qu’il était “important” que le dialogue ait lieu et “toutes les parties sont d’accord pour travailler sur la notion d’intérêt général. C’est ce qui a été la base des discussions”, explique Olivier Pôté, le directeur de l’environnement, des services techniques et de l’aménagement de la commune de Moorea-Maiao. Le développement économique ne devant pas se faire “au détriment des habitants ni au détriment de leur carde de ou de l’environnement”. Il rappelle d’ailleurs que le 17 septembre dernier la commune a organisé une réunion d’information relative aux zones humides. Les associations ont été invitées tout comme le biologiste et écologue Jean-Yves Meyer. Pour ce dernier, une zone humide est “intouchable”.
 
Olivier Pôté ajoute même que “toute la partie basse le long de la piste de l’aéroport est un site qui est unique au monde et il faut qu’on le valorise et donc on ne va pas le détruire : l’histoire de la route passe à la trappe”.  
 
Le spécialiste environnemental devrait dans les jours à venir “définir plus précisément les limites avec les zones tampon”. Ce travail va déterminer les zones constructibles et inconstructibles. “Donc, ajoute Alain Bonno, les projets d’hôtel, de parkings, ou de route : tout cela c’est ‘exit’. En revanche, des travaux comme les sentiers de découverte pour les naturalistes pour observer la faune et la flore, c’est le plus que l’on peut faire dans cette zone.”
 
Un état de fait qui satisfait pleinement l’association Tahei auti ia Moorea : “C’est un point qu’on défendait et pour lequel on est contents de voir que tout le monde s’aligne sur le principe.”

“Une question de sécurité”

Selon Alain Bonno il était question au départ de fermer l’accès actuel qui mène à la plage de Tema’e et de favoriser l’accès côté golf. Il assure que la route actuelle est “plus courte pour atteindre la route de ceinture. Elle mesure 800 mètres. Celle du côté du golf fait deux kilomètres.” 
 
Le directeur de l’environnement, des services techniques et de l’aménagement de Moorea-Maiao, Olivier Pôté, précise à ce sujet que le groupe Wane “n’est pas opposé à cela”. Il assure également qu’avoir un seul accès peut poser un problème de sécurité mais également “la question d’accessibilité au domaine public”.

Quelle emprise réservée ?

Un autre point qui tient à cœur à l’association Tahei auti ia Moorea, est celuis de l’emprise réservée qui “a été défendue par la population en 2013”, comme le rappelle Alain Bonno. “La commune comme le gouvernement ont validé cette demande de la population pour un projet de jardin public pour la population. Il faudra trancher et clarifier ce point”, estime-t-il.
 
Il a d’ailleurs glissé l’idée, lors de la réunion de mercredi, de procéder de la même façon qu’en 2013, en organiser une enquête publique, dans le cadre de la révision du Plan général d’aménagement, pour savoir si la population veut maintenir ou pas cette emprise réservée. “On a juste rappelé que cette emprise ne peut être supprimée alors que la population s’est exprimée à ce sujet”, précise Alain Bonno.
 
Le directeur de l’environnement, des services techniques et de l’aménagement à la commune de Moorea-Maiao, estime qu’en tant que technicien “il faut absolument faire une bande de végétalisation pour lutter contre l’érosion. Si on ne fait rien et qu’en plus on ferme les accès à la plage, on va se retrouver avec une île où on n’aura plus d’accès à la mer”. Il estime d’ailleurs que ce sujet relève d’un “choix politique”.  
 
Mais l’association Tahei auti ia Moorea demeure sur la réserve, comme l’explique Alain Bonno : “On est tous contents mais moi je ne considère que ce qui est matérialisé. Donc on reste prudents tout en considérant que c’est en bonne voie.”

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Vendredi 18 Octobre 2024 à 07:15 | Lu 3222 fois