MAKATEA, le 24 juillet 2018. Tahirivairau Mai, fils cadet du maire de Makatea, Julien Mai, vient de créer l'association Makatea Agir pour la biodiversité. Au contraire des deux associations existant déjà, elle ne s'oppose pas au projet de l'Australien Colin Randall, P-dg de Avenir Makatea.
L'association Makatea Agir pour la biodiversité a été créée en mai et s'est présentée ce mardi devant la presse. "L'atoll de Makatea souffre d'un lourd passé. Son phosphate a été exploité sans prise en compte environnementale et sans réhabilitation post-exploitation. Les conséquences ont été nombreuses. (…) Les préoccupations actuelles sont bien évidemment issues de ce passé douloureux. Aujourd'hui, les jeunes veulent s'assurer que le développement futur de l'île prenne en compte les intérêts de la population mais assure aussi la durabilité des ressources. Dans le cadre du potentiel projet d'exploitation minière et de réhabilitation, l'association veut faire entendre la voix de ceux qui y habitent de ceux qui y vivent", peut-on lire dans le dossier de présentation de l'association.
Son président, Tahirivairau Mai, est le fils cadet du maire de Makatea, Julien Mai, favorable au projet de reprise de l'exploitation du phosphate. "Ce n'est pas utopique d'avoir deux poumons économiques pour Makatea : un poumon écotouristique et un poumon minier", insiste le maire. "Il y a une opportunité de développer voire de redynamiser Makatea. L'idée que la réhabilitation suive l'extraction est déjà un grand pas. La CFPO a extrait, extrait puis en 1966 a mis la clé sous le paillasson et s'en est allée. Il ne faut pas que ça se reproduise."
Jusqu'ici, il existait deux associations, Fatu Fenua no Makatea et Te Rupe no Makatea, qui souhaitent développer Makatea, qui, compte 94 habitants selon le dernier recensement, grâce à l'agriculture et au tourisme vert. Ces deux associations sont farouchement opposées au projet de l'Australien Colin Randall, P-dg de Avenir Makatea. L'association Makatea Agir pour la biodiversité a décidé de se positionner différemment et de se placer dans une dynamique de concertation. "Nous ne sommes pas tous d'accord sur le fait que ce projet existe et se fasse", explique Tahirivairau Mai. "Nous pensons que nous devons mener nos actions. Que le gouvernement accepte le projet ou non nous serons là pour préserver la biodiversité de l'île. Si Colin Randall a le droit d'exploiter nous serons là pour poser des conditions."
Pour se démarquer des autres associations, Tahirivairau Mai insiste sur le fait que les membres de l'association Makatea Agir pour la biodiversité sont des "résidents de l'île, qui ont la connaissance du terrain". "Nous sommes tous des chasseurs de kaveu, des pêcheurs et des agriculteurs", insiste-t-il.
"De nombreuses activités peuvent être développées sur l'atoll : agriculture, exploitation du phosphate, écotourisme…", écrit l'association. Makatea Agir pour la biodiversité s'est donc fixé cinq objectifs : "lutter contre les espèces envahissantes et protéger les espèces endémiques et indigènes de l'atoll, enrichir la connaissance sur les espaces et les espèces de Makatea, développer l'écotourisme en partenariat avec les associations et acteurs économiques, soutenir un développement durable en collaboration avec les différents acteurs et classer les espaces naturels jugés sensibles ou menacés."
L'atoll de Makatea a été classé site prioritaire de conservation en 2005 par des spécialistes de l'environnement dont Jean-Yves Meyer, délégué à la recherche. L'atoll abrite une faune et une flore plus riches que partout ailleurs dans l’archipel des Tuamotu : des oiseaux et plantes endémiques y ont été recensés.
La SAS Avenir Makatea a estimé la ressource en phosphate à 6.5 millions de tonnes. Colin Randall espère en vendre 250 000 tonnes par an et prévoit une durée d'exploitation de 26 ans. Il y a deux ans il annonçait la création de 73 emplois directs.
L'association Makatea Agir pour la biodiversité a été créée en mai et s'est présentée ce mardi devant la presse. "L'atoll de Makatea souffre d'un lourd passé. Son phosphate a été exploité sans prise en compte environnementale et sans réhabilitation post-exploitation. Les conséquences ont été nombreuses. (…) Les préoccupations actuelles sont bien évidemment issues de ce passé douloureux. Aujourd'hui, les jeunes veulent s'assurer que le développement futur de l'île prenne en compte les intérêts de la population mais assure aussi la durabilité des ressources. Dans le cadre du potentiel projet d'exploitation minière et de réhabilitation, l'association veut faire entendre la voix de ceux qui y habitent de ceux qui y vivent", peut-on lire dans le dossier de présentation de l'association.
Son président, Tahirivairau Mai, est le fils cadet du maire de Makatea, Julien Mai, favorable au projet de reprise de l'exploitation du phosphate. "Ce n'est pas utopique d'avoir deux poumons économiques pour Makatea : un poumon écotouristique et un poumon minier", insiste le maire. "Il y a une opportunité de développer voire de redynamiser Makatea. L'idée que la réhabilitation suive l'extraction est déjà un grand pas. La CFPO a extrait, extrait puis en 1966 a mis la clé sous le paillasson et s'en est allée. Il ne faut pas que ça se reproduise."
Jusqu'ici, il existait deux associations, Fatu Fenua no Makatea et Te Rupe no Makatea, qui souhaitent développer Makatea, qui, compte 94 habitants selon le dernier recensement, grâce à l'agriculture et au tourisme vert. Ces deux associations sont farouchement opposées au projet de l'Australien Colin Randall, P-dg de Avenir Makatea. L'association Makatea Agir pour la biodiversité a décidé de se positionner différemment et de se placer dans une dynamique de concertation. "Nous ne sommes pas tous d'accord sur le fait que ce projet existe et se fasse", explique Tahirivairau Mai. "Nous pensons que nous devons mener nos actions. Que le gouvernement accepte le projet ou non nous serons là pour préserver la biodiversité de l'île. Si Colin Randall a le droit d'exploiter nous serons là pour poser des conditions."
Pour se démarquer des autres associations, Tahirivairau Mai insiste sur le fait que les membres de l'association Makatea Agir pour la biodiversité sont des "résidents de l'île, qui ont la connaissance du terrain". "Nous sommes tous des chasseurs de kaveu, des pêcheurs et des agriculteurs", insiste-t-il.
"De nombreuses activités peuvent être développées sur l'atoll : agriculture, exploitation du phosphate, écotourisme…", écrit l'association. Makatea Agir pour la biodiversité s'est donc fixé cinq objectifs : "lutter contre les espèces envahissantes et protéger les espèces endémiques et indigènes de l'atoll, enrichir la connaissance sur les espaces et les espèces de Makatea, développer l'écotourisme en partenariat avec les associations et acteurs économiques, soutenir un développement durable en collaboration avec les différents acteurs et classer les espaces naturels jugés sensibles ou menacés."
L'atoll de Makatea a été classé site prioritaire de conservation en 2005 par des spécialistes de l'environnement dont Jean-Yves Meyer, délégué à la recherche. L'atoll abrite une faune et une flore plus riches que partout ailleurs dans l’archipel des Tuamotu : des oiseaux et plantes endémiques y ont été recensés.
La SAS Avenir Makatea a estimé la ressource en phosphate à 6.5 millions de tonnes. Colin Randall espère en vendre 250 000 tonnes par an et prévoit une durée d'exploitation de 26 ans. Il y a deux ans il annonçait la création de 73 emplois directs.
Les principales propositions
- La destruction et le suivi des espèces envahissantes sont prioritaires
- La revitalisation est indispensable pour limiter voire supprimer la colonisation des espèces envahissantes
- Etablir un état des lieux des connaissances de la population
- Aménager les espaces de tourisme clés
- Mettre en place une charte touristique en partenariat avec les communes et les acteurs économiques
- Assurer le développement des activités vertes dans le respect de l'environnement
- Etablir un plan de gestion des déchets avec la Direction de l'environnement et la commune
- Sensibiliser les acteurs économiques et la population au développement durable
- Promouvoir un développement raisonné de l'agriculture et de la pêche
- La revitalisation est indispensable pour limiter voire supprimer la colonisation des espèces envahissantes
- Etablir un état des lieux des connaissances de la population
- Aménager les espaces de tourisme clés
- Mettre en place une charte touristique en partenariat avec les communes et les acteurs économiques
- Assurer le développement des activités vertes dans le respect de l'environnement
- Etablir un plan de gestion des déchets avec la Direction de l'environnement et la commune
- Sensibiliser les acteurs économiques et la population au développement durable
- Promouvoir un développement raisonné de l'agriculture et de la pêche
Réhabilitation : comment ça marche
La Compagnie Française des Phosphates de l’Océanie (CFPO), créée en 1908, a exploité le phosphate de l'atoll de Makatea sur une superficie de 1 036 hectares.
La SAS Avenir Makatea prévoit d'exploiter et de réhabiliter 600 hectares, soit près de 60 % de l’ancienne zone exploitée. La réhabilitation se fera au fur et à mesure. La société ira chercher le phosphate entre 6 à 7 mètres de profondeur puis, une fois celui-ci récupéré, elle procédera à la réhabilitation. « Le sol (sera) réhabilité, d'une altimétrie inférieure de trois mètres environ par rapport au terrain initial, au sommet des trous", explique Colin Randall. "En attente, il (sera) replanté par des espèces indigènes, arbres et arbustes. »
La SAS Avenir Makatea prévoit d'exploiter et de réhabiliter 600 hectares, soit près de 60 % de l’ancienne zone exploitée. La réhabilitation se fera au fur et à mesure. La société ira chercher le phosphate entre 6 à 7 mètres de profondeur puis, une fois celui-ci récupéré, elle procédera à la réhabilitation. « Le sol (sera) réhabilité, d'une altimétrie inférieure de trois mètres environ par rapport au terrain initial, au sommet des trous", explique Colin Randall. "En attente, il (sera) replanté par des espèces indigènes, arbres et arbustes. »