Originaire de Moorea, Vehia Wheeler a représenté son université, l'Australian National University, à la COP27 en Égypte.
Moorea, le 27 novembre 2022 - Originaire de Moorea, Vehia Wheeler prépare actuellement sa thèse en effectuant ses recherches sur l’utilisation des savoirs traditionnels dans les modèles d’adaptation des terres au changement climatique à l'Australian National University (ANU). Après avoir représenté son université à la COP27 il y a quelques jours en Égypte, elle se confie à Tahiti Infos au sujet de son expérience lors de ce grand rassemblement international.
Pourquoi avez-vous décidé de participer à cette COP27 ?
“J'ai été choisie dans le cadre d'un groupe de huit étudiants australiens et autochtones du Pacifique de l'Australian National University pour aller à la COP27 afin de comprendre la diplomatie internationale en ce qui concerne le changement climatique. J'ai participé à des conférences avec d'autres habitants des îles du Pacifique et d'autres peuples autochtones. J’ai partagé des informations sur mes recherches et sur l’importance à ce que les peuples autochtones mènent les adaptations au changement climatique.”
Est-ce que le rôle des peuples autochtones était reconnu dans cette COP27 ?
“La COP reconnaît les connaissances traditionnelles autochtones comme une forme de résilience au changement climatique et des solutions au changement climatique. Les peuples autochtones sont les gardiens de 80% de la biodiversité mondiale, il est donc important qu'ils continuent à vivre sur leurs terres dans leur façon de vivre avec la nature. Les peuples autochtones sont nécessaires pour résoudre le changement climatique, car si nous ne vivons pas sur nos terres, les entreprises menacent d'entrer sur nos océans et nos terres pour l'exploitation minière ou l'extraction des ressources.”
En quoi c’était important pour vous, en tant que Polynésienne, d’y participer ?
“On a besoin de se rendre là-bas pour s'engager et observer ce qui se passe en notre nom, car nous sommes gravement touchés par le changement climatique. Nous devons donc comprendre les solutions et les mécanismes de solutions au niveau international. C'est aussi bien d'être là pour nouer des relations avec d'autres insulaires du Pacifique qui négocient et plaident pour la justice climatique, car notre présence dans l'espace des organisations non gouvernementales (ONG) et la diplomatie internationale est forte. Les petits États insulaires en développement du Pacifique (PSIDS) sont connus pour promouvoir des politiques qui sont importantes pour le Pacifique et le monde, car ils dirigent des thèmes comme 'pas plus de 1,5 degré Celsius d'augmentation de la température mondiale' et la création d'un fonds pour les pertes et dommages aux États en développement.”
Vous privilégiez justement la consultation des communautés locales. La communauté locale est-t-elle selon vous consultée en Polynésie française ?
“La France possède la plus grande zone économique exclusive (ZEE) du Pacifique avec les territoires de la Polynésie française, de la Nouvelle-Calédonie, d'Uvea (île de Wallis ainsi que les îlots qui l'entourent, NDLR) et Futuna. Mais nous n'avons toujours pas de direction du changement climatique, ni d'entité gouvernementale qui se concentre sur la rédaction de rapports sur le changement climatique local et les méthodes d'adaptation. Cela signifie donc qu'avec nos 80 îles atolls faisant partie des Tuamotu, que va-t-il se passer en cas d'élévation du niveau de la mer sur ces atolls ? Mais dans d'autres pays tels que Vanuatu, Kiribati et la République des îles Marshall en Micronésie, ils ont des entités gouvernementales qui gèrent les problèmes qu’ils risquent de subir face au changement climatique et ses impacts locaux. Nous en avons également besoin sur notre territoire.”
Quelles sont vos autres observations à l'issue de la COP ?
“Depuis que je me concentre sur l'adaptation des terres à Tahiti, j'ai suivi les négociations internationales en ce qui concerne l'adaptation, en particulier sur les États insulaires. J'ai également suivi les positions de l’Union européenne car elle négocie en notre nom dans ces espaces diplomatiques internationaux. Il est donc important de comprendre où ils se situent sur plusieurs questions. Les résultats des négociations ont connu quelques succès, comme l'accord sur le fonds des pertes et dommages. Mais dans le monde entier, nous devons encore faire pression pour l'élimination progressive des combustibles fossiles dans tous les pays et le maintien de la température mondiale à pas moins de 1,5 degré Celsius, sinon il y aura des impacts très, très graves pour le Pacifique et le monde. Cela veut donc dire que notre territoire local doit s'engager dans des énergies 100% renouvelables, également l'Union européenne, et au niveau local, nous avons davantage besoin que la recherche de solutions pour l'adaptation climatique soit menée par le peuple autochtone.”
Après cette participation à la COP27, que comptez-vous faire pour participer à la lutte contre le changement climatique au fenua ?
“J'utiliserai ce que j'ai appris et observé pour mes recherches universitaires, et j'aimerais partager ces informations avec des ONG locales et des entités gouvernementales ici en Polynésie française. Je vais, avec d'autres délégués du Pacifique, faire un rapport en ligne sur le fonctionnement de la COP et son lien avec les îles du Pacifique. Nous le ferons en décembre. J'espère aller à la COP28 quand celle-ci sera organisée à Dubaï, aux Émirats arabes unis. J’espère qu'au moins deux jeunes Polynésiens qui s'intéressent à ce sujet pourront venir avec moi. J’aimerais aussi que notre gouvernement ou des ONG locales puissent les parrainer financièrement pour aller à la COP.”
Pourquoi avez-vous décidé de participer à cette COP27 ?
“J'ai été choisie dans le cadre d'un groupe de huit étudiants australiens et autochtones du Pacifique de l'Australian National University pour aller à la COP27 afin de comprendre la diplomatie internationale en ce qui concerne le changement climatique. J'ai participé à des conférences avec d'autres habitants des îles du Pacifique et d'autres peuples autochtones. J’ai partagé des informations sur mes recherches et sur l’importance à ce que les peuples autochtones mènent les adaptations au changement climatique.”
Est-ce que le rôle des peuples autochtones était reconnu dans cette COP27 ?
“La COP reconnaît les connaissances traditionnelles autochtones comme une forme de résilience au changement climatique et des solutions au changement climatique. Les peuples autochtones sont les gardiens de 80% de la biodiversité mondiale, il est donc important qu'ils continuent à vivre sur leurs terres dans leur façon de vivre avec la nature. Les peuples autochtones sont nécessaires pour résoudre le changement climatique, car si nous ne vivons pas sur nos terres, les entreprises menacent d'entrer sur nos océans et nos terres pour l'exploitation minière ou l'extraction des ressources.”
En quoi c’était important pour vous, en tant que Polynésienne, d’y participer ?
“On a besoin de se rendre là-bas pour s'engager et observer ce qui se passe en notre nom, car nous sommes gravement touchés par le changement climatique. Nous devons donc comprendre les solutions et les mécanismes de solutions au niveau international. C'est aussi bien d'être là pour nouer des relations avec d'autres insulaires du Pacifique qui négocient et plaident pour la justice climatique, car notre présence dans l'espace des organisations non gouvernementales (ONG) et la diplomatie internationale est forte. Les petits États insulaires en développement du Pacifique (PSIDS) sont connus pour promouvoir des politiques qui sont importantes pour le Pacifique et le monde, car ils dirigent des thèmes comme 'pas plus de 1,5 degré Celsius d'augmentation de la température mondiale' et la création d'un fonds pour les pertes et dommages aux États en développement.”
Vous privilégiez justement la consultation des communautés locales. La communauté locale est-t-elle selon vous consultée en Polynésie française ?
“La France possède la plus grande zone économique exclusive (ZEE) du Pacifique avec les territoires de la Polynésie française, de la Nouvelle-Calédonie, d'Uvea (île de Wallis ainsi que les îlots qui l'entourent, NDLR) et Futuna. Mais nous n'avons toujours pas de direction du changement climatique, ni d'entité gouvernementale qui se concentre sur la rédaction de rapports sur le changement climatique local et les méthodes d'adaptation. Cela signifie donc qu'avec nos 80 îles atolls faisant partie des Tuamotu, que va-t-il se passer en cas d'élévation du niveau de la mer sur ces atolls ? Mais dans d'autres pays tels que Vanuatu, Kiribati et la République des îles Marshall en Micronésie, ils ont des entités gouvernementales qui gèrent les problèmes qu’ils risquent de subir face au changement climatique et ses impacts locaux. Nous en avons également besoin sur notre territoire.”
Quelles sont vos autres observations à l'issue de la COP ?
“Depuis que je me concentre sur l'adaptation des terres à Tahiti, j'ai suivi les négociations internationales en ce qui concerne l'adaptation, en particulier sur les États insulaires. J'ai également suivi les positions de l’Union européenne car elle négocie en notre nom dans ces espaces diplomatiques internationaux. Il est donc important de comprendre où ils se situent sur plusieurs questions. Les résultats des négociations ont connu quelques succès, comme l'accord sur le fonds des pertes et dommages. Mais dans le monde entier, nous devons encore faire pression pour l'élimination progressive des combustibles fossiles dans tous les pays et le maintien de la température mondiale à pas moins de 1,5 degré Celsius, sinon il y aura des impacts très, très graves pour le Pacifique et le monde. Cela veut donc dire que notre territoire local doit s'engager dans des énergies 100% renouvelables, également l'Union européenne, et au niveau local, nous avons davantage besoin que la recherche de solutions pour l'adaptation climatique soit menée par le peuple autochtone.”
Après cette participation à la COP27, que comptez-vous faire pour participer à la lutte contre le changement climatique au fenua ?
“J'utiliserai ce que j'ai appris et observé pour mes recherches universitaires, et j'aimerais partager ces informations avec des ONG locales et des entités gouvernementales ici en Polynésie française. Je vais, avec d'autres délégués du Pacifique, faire un rapport en ligne sur le fonctionnement de la COP et son lien avec les îles du Pacifique. Nous le ferons en décembre. J'espère aller à la COP28 quand celle-ci sera organisée à Dubaï, aux Émirats arabes unis. J’espère qu'au moins deux jeunes Polynésiens qui s'intéressent à ce sujet pourront venir avec moi. J’aimerais aussi que notre gouvernement ou des ONG locales puissent les parrainer financièrement pour aller à la COP.”