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Un volcan sous-marin inquiète les scientifiques néo-zélandais

WELLINGTON, mardi 17 août 2010 (Flash d'Océanie) – L’effondrement observé ces dernières semaines d’un volcan sous-marin situé à quelque deux cent kilomètres au Nord-est d’Auckland inquiète les scientifiques néo-zélandais, qui y voient un risque accru de tsunami.


Un volcan sous-marin inquiète les scientifiques néo-zélandais
Selon les observations effectuées par les scientifiques du NIWA (National Institute of Water and Atmospheric Research, institut national de recherches marines et atmosphériques), le volcan sous-marin baptisé Rumble III, a connu depuis juin 2010 un effondrement des parois de son cône, le faisant redescendre de près de cent mètres plus bas en profondeur.
Richard Wysoczanski, géophysicien marin au NIWA, a confié au quotidien New Zealand Herald que ces derniers événements pourraient être interprétés comme la conséquence d’une forte activité sismique et une éruption sous-marine au cours des derniers mois.
Cette activité aurait entraîné une accumulation de débris sur les versants du cône sous-marin, dont le poids aurait finalement entraîné un effondrement en certains points.
Cet édifice, qui constitue une partie du relief sous-marin de la fosse des Kermadec (point chaud de l’activité sismique de la région, situé entre la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, Fidji et Tonga), mesure de pied en cap quelque deux mille trois cent mètres.
Sa partie la plus élevée est immergée à environ trois cent mètres en-dessous du niveau de la mer.
Les mesures des évolutions de son relief sont prises à l’aide de la technologie sonar.
« En général, on connaît les mouvements des volcans sur des périodes de millions d’années. Mais souvent, il est plus difficile de comprendre leurs évolutions à l’échelle temporelle humaine. Ce que l’on peut dire, maintenant, à l’aide de ces mesures, c’est qu’en l’espace d’environ huit années, il y a eu des parties significatives du fond marin dont la hauteur s’est modifiée de centaines de mètres », a enchéri Geoffrey Lamarche, scientifique en chef au NIWA.
Ces nouvelles données devraient maintenant être analysées afin d’évaluer les éventuelles conséquences de nouveaux effondrements des parois de ce volcan, y compris le risque de tsunami pour les côtes habitées les plus exposées, plus au Sud, y compris Auckland.
D’ordinaire, ces monts sous-marins au Nord de la Nouvelle-Zélande font aussi l’objet d’une attention scientifique soutenue, en raison des ressources minérales qu’ils contiennent (fer, plomb, zinc, cuivre et dans une moindre mesure de l’or et de l’argent), mais aussi en tant que sites recélant une étonnante biodiversité sous-marine, dans un environnement pourtant particulièrement acide et sulfureux.

Deux nouveaux volcans découverts en 2008

Dans la même région, en juin 2008, une équipe de scientifiques australiens annonçait la découverte de deux nouveaux volcans sous-marins, dans une zone à haute sismicité et caractérisée par la présence de fosses sous-marines.
Ces deux monts sous-marins, jusqu'ici non répertoriés, ont été découverts entre les îles Samoa, Fidji et Tonga.
Ils sont tous deux coiffés de cratères sous forme de caldeiras d'un diamètre estimé à une cinquantaine de kilomètres et une hauteur de près de quatre kilomètres.
Le sommet est situé à des profondeurs de 1.100 et de 1.500 kilomètres en-dessous du niveau de la mer.
Ces deux monts sous-marins ont été baptisés « Dugong » (vache marine lamantin) et « Lobster » (écrevisse).
Selon l'équipe de scientifiques, qui rassemblait des membres de l'institut national de recherche scientifique (CSIRO) et de l'université nationale, l'objectif premier de leur mission était de mettre à jour les données bathymétriques de cette zone du Pacifique Sud.
« C'est tout à fait par hasard qu'on a découvert ça. L'un de nos techniciens à bord avait un problème de dos et nous avons décidé de le déposer à Samoa pour qu'il puisse être soigné. Et alors qu'on faisait route vers Samoa, on a trouvé l'un de ces volcans », a expliqué Richard Arculus, professeur de géologie à l'université nationale d'Australie.
« Ces volcans actifs sont la preuve contemporaine de l'existence de gisements minéraux de cuivre, de zinc (…) Ils fournissent aussi des éléments importants dans la compréhension des forces qui ont modelé non seulement le continent australien, mais aussi la planète entière », a-t-il estimé.
Cette région du Pacifique Sud recèle aussi l'une des plus fortes concentrations au monde de volcans actifs.
« Ça nous rappelle aussi qu'au début du 21ème siècle, sur cette planète qu'on considère largement explorée, il est encore possible de découvrir un massif jusqu'ici inconnu plus gros que le Mont Kosciuszko » (montagne située près de Canberra et station populaire de sports d'hiver), a pour sa part commenté Fred Stein, directeur de la flotte de navire scientifique du CSIRO.
Pourtant, même s'ils n'étaient pas encore officiellement connus et baptisés par la communauté scientifique, ces volcans et les ressources potentielles qu'ils contiennent ne sont pas pour autant invisibles des radars de sociétés (dont une, canadienne, Nautilus Inc.) qui, ces deux dernières années, ont obtenu des permis de prospecter des zones similaires au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Fidji, de Tonga et de Vanuatu.
Leur objectif est de lancer l'exploitation de ces ressources polymétalliques à une échelle jusqu'ici inouïe.

Rédigé par PaD le Lundi 16 Août 2010 à 21:36 | Lu 1795 fois