RJUKAN, 30 octobre 2013 (AFP) - Et la lumière fut... Privé de soleil la moitié de l'année à cause des montagnes alentour, le village norvégien de Rjukan a inauguré mercredi un ingénieux système de miroirs géants censé le sortir de la pénombre en hiver.
Après s'être fait attendre, quelques timides rayons ont éclairé la petite place où s'étaient rassemblées des centaines de personnes, lunettes de soleil sur le nez et regard rivé sur trois énormes miroirs dressés sur une crête 400 mètres plus haut.
Coincé dans une vallée encaissée, le village de 3.500 âmes ne voyait pas le soleil pendant près de six mois de l'année, de septembre à mars. Jusqu'à ce qu'un artiste, Martin Andersen, déterre une idée centenaire consistant à réfléchir la lumière solaire depuis les hauteurs de la ville.
"Désormais, ça va être la fête du soleil tous les jours", a déclaré à l'AFP Martin Andersen, en référence aux célébrations locales qui se tiennent à chaque fois que l'astre solaire réapparaît après des mois d'obscurité.
Transats, parasols, sable répandu sur ce qui n'est d'ordinaire qu'un parking, tout était réuni pour dépayser les 2.500 curieux qui, selon les organisateurs, étaient venus assister à l'événement sous l'air de "Let the sun shine" ("Que le soleil brille") interprété par un orchestre local.
Du bambin des écoles au visage grimé de soleils jaunes au policier caché derrière des lunettes noires normalement hors de saison: de mémoire locale, on n'avait jamais vu autant de personnes.
Malgré des réticences initiales autour de l'utilisation de deniers publics pour un tel projet, les cinq millions de couronnes (610.000 euros) nécessaires à la réalisation du projet ont finalement été réunies, à 80% grâce à des sponsors.
Pilotés par ordinateur pour suivre la course du soleil, trois miroirs de 17 m2 chacun dessinent désormais une ellipse de lumière d'environ 600 m2, l'équivalent de trois courts de tennis, sur la place du marché.
"l'impression d'être dans le sud"
"C'est assez fantastique", s'exclame Bjarne Randlev, un retraité qui a vécu toute sa vie à Rjukan. "Jamais je n'aurais cru voir le soleil ici à cette période de l'année".
Exempté d'école comme tous ses camarades, Antonio Luraas Navarro avait, lui, des sentiments plus partagés: "On a l'impression d'être dans le sud avec cette lumière. Mais bon, il fait un peu trop froid", confie-t-il en sautillant pour se réchauffer.
Déjà connue pour son domaine skiable, la municipalité espère que le projet rendra le sourire à ses habitants en hiver mais aussi qu'il renforcera son attrait touristique. "C'est une combinaison des deux", convient Steinar Bergsland, le maire de cette commune jadis industrieuse, née il y a un siècle de la volonté d'un homme d'affaires de génie.
Fondateur du conglomérat Norsk Hydro, Sam Eyde entendait tirer parti d'une énorme chute d'eau locale pour produire des engrais chimiques.
L'idée de renvoyer la lumière du soleil dans la vallée avait déjà germé à l'époque mais, faute de technologies suffisantes, le paternaliste patron s'était résolu à construire un téléphérique, encore en service aujourd'hui, pour permettre à ses ouvriers de prendre des bains de soleil sur la cime d'une montagne.
Depuis, l'usine a fermé et la population a fortement décliné.
"Plus de touristes, c'est plus d'activités pour les commerces, les services et l'hôtellerie", explique aujourd'hui M. Bergsland.
Théâtre pendant la Seconde guerre mondiale d'une retentissante opération de sabotage contre son usine de production d'eau lourde pour empêcher les nazis de se doter de l'arme atomique, la municipalité espère dorénavant rejoindre le patrimoine mondial de l'Unesco en 2015, comme témoin du génie industriel humain.
Reste à transformer l'essai. Un miroir similaire a déjà été expérimenté par la petite commune de Viganella, dans le Piémont italien. Selon un employé municipal, après l'enthousiasme initial, l'intérêt des touristes est nettement retombé.
Après s'être fait attendre, quelques timides rayons ont éclairé la petite place où s'étaient rassemblées des centaines de personnes, lunettes de soleil sur le nez et regard rivé sur trois énormes miroirs dressés sur une crête 400 mètres plus haut.
Coincé dans une vallée encaissée, le village de 3.500 âmes ne voyait pas le soleil pendant près de six mois de l'année, de septembre à mars. Jusqu'à ce qu'un artiste, Martin Andersen, déterre une idée centenaire consistant à réfléchir la lumière solaire depuis les hauteurs de la ville.
"Désormais, ça va être la fête du soleil tous les jours", a déclaré à l'AFP Martin Andersen, en référence aux célébrations locales qui se tiennent à chaque fois que l'astre solaire réapparaît après des mois d'obscurité.
Transats, parasols, sable répandu sur ce qui n'est d'ordinaire qu'un parking, tout était réuni pour dépayser les 2.500 curieux qui, selon les organisateurs, étaient venus assister à l'événement sous l'air de "Let the sun shine" ("Que le soleil brille") interprété par un orchestre local.
Du bambin des écoles au visage grimé de soleils jaunes au policier caché derrière des lunettes noires normalement hors de saison: de mémoire locale, on n'avait jamais vu autant de personnes.
Malgré des réticences initiales autour de l'utilisation de deniers publics pour un tel projet, les cinq millions de couronnes (610.000 euros) nécessaires à la réalisation du projet ont finalement été réunies, à 80% grâce à des sponsors.
Pilotés par ordinateur pour suivre la course du soleil, trois miroirs de 17 m2 chacun dessinent désormais une ellipse de lumière d'environ 600 m2, l'équivalent de trois courts de tennis, sur la place du marché.
"l'impression d'être dans le sud"
"C'est assez fantastique", s'exclame Bjarne Randlev, un retraité qui a vécu toute sa vie à Rjukan. "Jamais je n'aurais cru voir le soleil ici à cette période de l'année".
Exempté d'école comme tous ses camarades, Antonio Luraas Navarro avait, lui, des sentiments plus partagés: "On a l'impression d'être dans le sud avec cette lumière. Mais bon, il fait un peu trop froid", confie-t-il en sautillant pour se réchauffer.
Déjà connue pour son domaine skiable, la municipalité espère que le projet rendra le sourire à ses habitants en hiver mais aussi qu'il renforcera son attrait touristique. "C'est une combinaison des deux", convient Steinar Bergsland, le maire de cette commune jadis industrieuse, née il y a un siècle de la volonté d'un homme d'affaires de génie.
Fondateur du conglomérat Norsk Hydro, Sam Eyde entendait tirer parti d'une énorme chute d'eau locale pour produire des engrais chimiques.
L'idée de renvoyer la lumière du soleil dans la vallée avait déjà germé à l'époque mais, faute de technologies suffisantes, le paternaliste patron s'était résolu à construire un téléphérique, encore en service aujourd'hui, pour permettre à ses ouvriers de prendre des bains de soleil sur la cime d'une montagne.
Depuis, l'usine a fermé et la population a fortement décliné.
"Plus de touristes, c'est plus d'activités pour les commerces, les services et l'hôtellerie", explique aujourd'hui M. Bergsland.
Théâtre pendant la Seconde guerre mondiale d'une retentissante opération de sabotage contre son usine de production d'eau lourde pour empêcher les nazis de se doter de l'arme atomique, la municipalité espère dorénavant rejoindre le patrimoine mondial de l'Unesco en 2015, comme témoin du génie industriel humain.
Reste à transformer l'essai. Un miroir similaire a déjà été expérimenté par la petite commune de Viganella, dans le Piémont italien. Selon un employé municipal, après l'enthousiasme initial, l'intérêt des touristes est nettement retombé.