Un syndicat étudiant défend les "refoulés" de l'université


Éducation - L'association Avenir Étudiant dénonce "une politique cachée" de l'Université de la Polynésie française qui viserait à faire "remonter l'UPF dans le classement des universités" en refusant l'inscription en licence à de nombreux étudiants titulaires de baccalauréat technologique ou professionnel. Par ailleurs, le syndicat étudiant dénonce la mise en place de filières sélectives en Master.

De nombreux jeunes issus des filières professionnelles ou techniques se sont vu refuser l'entrée en licence à l'Université de la Polynésie française (UPF). Ainsi, le syndicat dénonce "la décision de l'université de refuser à certains étudiants qui ont eu leur bac pro et techno ou le bac général, la possibilité de s'inscrire en licence."

Selon le syndicat, "ce dernier point marque la nouvelle politique de la faculté polynésienne dont l'objectif caché est de remonter l'UPF dans le classement des université métropolitaines". Leo Puputaki, du syndicat ajoute : "L'UPF a choisi de régler le problème de l'échec en jouant à Dieu et en décidant qui a le droit de poursuivre ses études et qui doit rester chez lui. Il y a dans, cette façon de faire, une offense à la personne. Beaucoup se sont sentis humiliés et dévalorisé par ce rejet." Or, selon le coordinateur des projets du syndicat, "il est du devoir de l'Université de la Polynésie française de permettre à ces étudiants de pouvoir continuer leurs études et de leur donner tous les moyens pour réussir comme, le prévoit le code de l'éducation nationale."

Ainsi le syndicat envisage de déposer des recours au tribunal administratif contre tous les rejets décidés par l'UPF pour les licenciés. Des étudiants en master se sont également vu refuser leur inscription en M1 et ou M 2 du fait d'un manque de place et d'un changement du système de recrutement en master. Le syndicat soutient "aussi ceux qui se sont vu refuser leur entrée en Master, au prétexte que les places étaient moins nombreuses que l'année dernière."

De son côté, l'université et son président, Patrick Capolsini, regrette de ne pas avoir été contacté par le syndicat. "Je regrette que le syndicat ne soit pas venu me voir. Ça m'aurait semblé un minimum lorsqu'on veut régler la question et pas seulement faire le buzz."

Concernant les inscriptions en licence, le président de l'UPF explique : "Tous les étudiants qui déposent un dossier sur admission post-bac (APB) sont admis à l'université. C'est le premier point qui est très clair. S'il y a eu un loupé de ce côté-là, qu'on me donne le nom de l'étudiant et je l'inscris dans la minute. C'est la procédure normale. Si on ne passe pas par une APB, on passe par une procédure dite de "reprise d'étude", puisque ce ne sont pas des baccalauréats de l'année, mais de l'année antérieure. Et là, la place à l'université n'est pas garantie. Dans ce cas-là, l'université peut regarder l'adéquation du candidat par rapport à la formation demandée."

Le président poursuit, "en 2015-2016 réussite en L1 des bac professionnels 0%, 2016-2017 réussite des bac professionnel en L1, 0,9%. Les chiffres sont extrêmement cruels. Qu'on le veuille ou non le baccalauréat professionnel n'est pas adapté à une poursuite d'étude en licence. Tout cela se passe dans le fait que la ministre a indiqué que les BTS étaient ouverts de manière beaucoup plus large aux titulaires de filières professionnelles. L'idée globale est de dire que les bac de filières professionnelles ne réussissent pas en licence en revanche ils peuvent réussir en BTS. Nous respectons la loi", conclut le président de l'UPF.

Pour ce qui est des masters, le président indique "les étudiants ont été informés toute l'année que des changements allaient intervenir dans la sélection. Ils n'ont pas été pris pas surprise."

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Mardi 12 Septembre 2017 à 17:32 | Lu 4163 fois