Près de 35 personnes dont le haut-commissaire, le président du Pays, les ministres de l'Education et du travail, de hauts fonctionnaires, le président du syndicat des communes de Polynésie française, le président de l'Université, des responsables du RSMA, de la protection civile et de différentes associations étaient réunies ce jeudi matin au haut-commissariat pour signer ces agréments et conventions sur le service civique.
PAPEETE, le 29 janvier 2015. Pour lutter contre l'illettrisme et le décrochage scolaire, l'Etat et le Pays ont signé convention et agrément, ce jeudi, pour faire monter en puissance sur le territoire, les contrats de service civique. La cible s'adresse aux 16-25 ans et sous différentes formules en fonction des publics.
Le constat du décrochage scolaire et de l'illettrisme n'est pas nouveau en Polynésie française même s'il est récent, la problématique a réellement commencé à être prise en compte et mesurée au milieu des années 2000. L'un des constats les plus fiables, réalisé chaque année, repose sur les résultats aux tests de français et de calcul imposé aux jeunes lors des Journées de citoyenneté et de défense. A chacune des 130 journées de défense et de citoyenneté organisées sur le territoire entre 5 et 10 jeunes en décrochage scolaire depuis un, deux et parfois même trois ans sont repérés. Au total, près de 40% des jeunes recensés lors de ces journées sont en situation d'échec scolaire, certains sont même en situation d'illettrisme pour avoir quitté l'école trop tôt.
L'objectif du plan de lutte contre le décrochage scolaire et l'illettrisme proposé par le ministère de l'Education local est de pouvoir proposer à ces jeunes des moyens de "raccrocher au système". En fonction de leurs capacités initiales et de leur volonté de s'en sortir, certains pourront intégrer un module d'aide et d'accompagnement au collège de Taunoa pour viser l'obtention du brevet des collèges ; ceux qui n'ont pas décroché depuis trop longtemps du lycée et qui n'ont pas perdu pied ni foi dans les vertus de l'enseignement se remettront à flot avec le module de reprise des examens au lycée Aorai de Pirae.
Le plan ministériel vise particulièrement dans ce cadre-là les jeunes lycéennes qui en raison d'une grossesse précoce abandonnent souvent leur cursus scolaire. "A partir de mars 2015 ces jeunes lycéennes pourront effectuer un service civique et recevoir une rémunération. Elles pourront aider à la vie scolaire, encadrer les permanences, aider au CDI et travailleront sous l'autorité des conseillers pédagogique d'éducation" précise Christian Mohrain conseiller technique au ministère de l'Education. "C'est un révélateur d'espoir pour ces jeunes en décrochage et qui peuvent revenir avec de nouvelles perspectives avec un rôle de médiateur au sein d'un établissement scolaire" conclut Nicole Sanquer, la ministre de l'Education. Les agréments signés avec l'Etat sont ouverts pour 30 places en 2015 et 20 en 2016 pour l'instant.
Un volet original de ce service civique ouvert en Polynésie repose enfin sur une convention signée ce jeudi entre l'Etat, le Pays, l'Université de Polynésie française et le Régime du service militaire adapté (RSMA). Chaque année 500 jeunes sont accueillis par les équipes du service militaire adapté avec pour but de leur apprendre un métier parmi une vingtaine de filières différentes. "Les chiffres d'intégration des stagiaires du RSMA dans la vie active sont bons : 80% trouvent un emploi dans les 8 à 12 mois après leur sortie du régiment. Mais cela indique aussi que 20% de ces jeunes ont encore des difficultés" avance le haut-commissaire Lionel Beffre. Pour les accompagner dans leurs démarches vers la vie active, des étudiants en cursus à l'Université de Polynésie française pourront bénéficier d'un service civique pour devenir les tuteurs de ces stagiaires issus du RSMA. Ils fourniront un accompagnement personnalisé pour la rédaction de lettres de motivation, CV, préparation d'entretiens d'embauche, "ils deviendront pour les jeunes issus du RSMA un soutien de proximité sur lequel ils pourront compter" poursuit le haut-commissaire, et créeront "du lien générationnel entre des personnes de milieux différents" souligne le lieutenant-colonel Philippe Pelletier, commandant en second du RSMA. Au total la convention signée entre l'Etat, le Pays, l'UPF et le RSMA prévoit "l'ouverture de cinq postes d'engagés de service civique" à l'université pour encadrer durant six mois un total de 50 stagiaires sortants du RSMA.
L'insertion des jeunes en difficulté, inscrite comme une priorité nationale, trouve ainsi sa déclinaison jusqu'en Polynésie française. En effet, les premiers services civiques ouverts en 2014 étaient de 82 places jusqu'ici répartis dans des associations, des mairies et divers services du Pays. Ils passent désormais à 200 sur le territoire en 2015.
Le constat du décrochage scolaire et de l'illettrisme n'est pas nouveau en Polynésie française même s'il est récent, la problématique a réellement commencé à être prise en compte et mesurée au milieu des années 2000. L'un des constats les plus fiables, réalisé chaque année, repose sur les résultats aux tests de français et de calcul imposé aux jeunes lors des Journées de citoyenneté et de défense. A chacune des 130 journées de défense et de citoyenneté organisées sur le territoire entre 5 et 10 jeunes en décrochage scolaire depuis un, deux et parfois même trois ans sont repérés. Au total, près de 40% des jeunes recensés lors de ces journées sont en situation d'échec scolaire, certains sont même en situation d'illettrisme pour avoir quitté l'école trop tôt.
L'objectif du plan de lutte contre le décrochage scolaire et l'illettrisme proposé par le ministère de l'Education local est de pouvoir proposer à ces jeunes des moyens de "raccrocher au système". En fonction de leurs capacités initiales et de leur volonté de s'en sortir, certains pourront intégrer un module d'aide et d'accompagnement au collège de Taunoa pour viser l'obtention du brevet des collèges ; ceux qui n'ont pas décroché depuis trop longtemps du lycée et qui n'ont pas perdu pied ni foi dans les vertus de l'enseignement se remettront à flot avec le module de reprise des examens au lycée Aorai de Pirae.
Le plan ministériel vise particulièrement dans ce cadre-là les jeunes lycéennes qui en raison d'une grossesse précoce abandonnent souvent leur cursus scolaire. "A partir de mars 2015 ces jeunes lycéennes pourront effectuer un service civique et recevoir une rémunération. Elles pourront aider à la vie scolaire, encadrer les permanences, aider au CDI et travailleront sous l'autorité des conseillers pédagogique d'éducation" précise Christian Mohrain conseiller technique au ministère de l'Education. "C'est un révélateur d'espoir pour ces jeunes en décrochage et qui peuvent revenir avec de nouvelles perspectives avec un rôle de médiateur au sein d'un établissement scolaire" conclut Nicole Sanquer, la ministre de l'Education. Les agréments signés avec l'Etat sont ouverts pour 30 places en 2015 et 20 en 2016 pour l'instant.
Un volet original de ce service civique ouvert en Polynésie repose enfin sur une convention signée ce jeudi entre l'Etat, le Pays, l'Université de Polynésie française et le Régime du service militaire adapté (RSMA). Chaque année 500 jeunes sont accueillis par les équipes du service militaire adapté avec pour but de leur apprendre un métier parmi une vingtaine de filières différentes. "Les chiffres d'intégration des stagiaires du RSMA dans la vie active sont bons : 80% trouvent un emploi dans les 8 à 12 mois après leur sortie du régiment. Mais cela indique aussi que 20% de ces jeunes ont encore des difficultés" avance le haut-commissaire Lionel Beffre. Pour les accompagner dans leurs démarches vers la vie active, des étudiants en cursus à l'Université de Polynésie française pourront bénéficier d'un service civique pour devenir les tuteurs de ces stagiaires issus du RSMA. Ils fourniront un accompagnement personnalisé pour la rédaction de lettres de motivation, CV, préparation d'entretiens d'embauche, "ils deviendront pour les jeunes issus du RSMA un soutien de proximité sur lequel ils pourront compter" poursuit le haut-commissaire, et créeront "du lien générationnel entre des personnes de milieux différents" souligne le lieutenant-colonel Philippe Pelletier, commandant en second du RSMA. Au total la convention signée entre l'Etat, le Pays, l'UPF et le RSMA prévoit "l'ouverture de cinq postes d'engagés de service civique" à l'université pour encadrer durant six mois un total de 50 stagiaires sortants du RSMA.
L'insertion des jeunes en difficulté, inscrite comme une priorité nationale, trouve ainsi sa déclinaison jusqu'en Polynésie française. En effet, les premiers services civiques ouverts en 2014 étaient de 82 places jusqu'ici répartis dans des associations, des mairies et divers services du Pays. Ils passent désormais à 200 sur le territoire en 2015.
200 services civiques en Polynésie française pour quoi faire ?
* Soutien aux communes pour leurs actions d’intérêt général
* Accompagnement par des étudiants engagés en service civique des stagiaires sortants du Régiment du service Militaire Adapté afin de les accompagner, dans leurs recherches d’emplois (d'où la convention signée entre l’Etat, le Pays et l’Université de la Polynésie française).
* Recours au service civique pour renforcer la lutte contre le décrochage scolaire
* Projet de formation au métier de sapeurs-pompiers volontaires piloté par la Direction de la Défense et de la Protection Civile du Haut-commissariat en collaboration avec le Centre de Gestion de la Fonction Publique Communale et les communes intéressées.
Les jeunes en service civique –pour une durée de six mois à un an- doivent être âgés de 16 à 25 ans. Ils sont engagés pour des missions d'accompagnateur, d'ambassadeur, de médiateur auprès d'une personne morale de droit public ou d'un organisme sans but lucratif de droit français. Les indemnités mensuelles sont de 60 525 Fcfp (montant brut) versés par l'Agence nationale du service civique auxquelles s'ajoutent 12 686 Fcp/mois versés par la structure d'accueil pour les frais de logement, de repas et de transport. Aucune condition de diplôme n'est requise. La durée hebdomadaire du service civique est de 24 heures.
* Soutien aux communes pour leurs actions d’intérêt général
* Accompagnement par des étudiants engagés en service civique des stagiaires sortants du Régiment du service Militaire Adapté afin de les accompagner, dans leurs recherches d’emplois (d'où la convention signée entre l’Etat, le Pays et l’Université de la Polynésie française).
* Recours au service civique pour renforcer la lutte contre le décrochage scolaire
* Projet de formation au métier de sapeurs-pompiers volontaires piloté par la Direction de la Défense et de la Protection Civile du Haut-commissariat en collaboration avec le Centre de Gestion de la Fonction Publique Communale et les communes intéressées.
Les jeunes en service civique –pour une durée de six mois à un an- doivent être âgés de 16 à 25 ans. Ils sont engagés pour des missions d'accompagnateur, d'ambassadeur, de médiateur auprès d'une personne morale de droit public ou d'un organisme sans but lucratif de droit français. Les indemnités mensuelles sont de 60 525 Fcfp (montant brut) versés par l'Agence nationale du service civique auxquelles s'ajoutent 12 686 Fcp/mois versés par la structure d'accueil pour les frais de logement, de repas et de transport. Aucune condition de diplôme n'est requise. La durée hebdomadaire du service civique est de 24 heures.
Décrochage et absentéisme scolaire : quels sont les chiffres en Polynésie française ?
La dernière étude sérieuse sur l'absentéisme et la déscolarisation scolaire en Polynésie date d'avril 2008. Elle permet néanmoins de fixer quelques repères :
• dans les collèges : le taux d'absentéisme et de déscolarisation moyen est de 8,32% soit 5 point de plus qu'en métropole
• dans les lycées : la moyenne d'absentéisme est de 7,42 % soit près de 3 points de plus qu'en métropole
Une enquête rapide menée en 2006 par la Cellule de vie de l'élève de la direction des enseignements secondaires sur les motifs de l'absentéisme et de la déscolarisation avait fait apparaître que la majorité des causes invoquées étaient externes à l'école: problèmes familiaux, problèmes de transport, de maternité, de non retour après les vacances notamment concernant les jeunes des archipels éloignés.
La dernière étude sérieuse sur l'absentéisme et la déscolarisation scolaire en Polynésie date d'avril 2008. Elle permet néanmoins de fixer quelques repères :
• dans les collèges : le taux d'absentéisme et de déscolarisation moyen est de 8,32% soit 5 point de plus qu'en métropole
• dans les lycées : la moyenne d'absentéisme est de 7,42 % soit près de 3 points de plus qu'en métropole
Une enquête rapide menée en 2006 par la Cellule de vie de l'élève de la direction des enseignements secondaires sur les motifs de l'absentéisme et de la déscolarisation avait fait apparaître que la majorité des causes invoquées étaient externes à l'école: problèmes familiaux, problèmes de transport, de maternité, de non retour après les vacances notamment concernant les jeunes des archipels éloignés.