Un second mammographe pour les Marquises


Signature d'accord entre le ministre de la santé, Cédric Mercadal, et la présidente de la ligue contre le cancer, Natacha Helme.
Tahiti, le 22 août 2023 - La Ligue contre le cancer a signé mardi avec le ministère de la santé une convention pour la mise en place d'un deuxième mammographe aux Marquises. Le premier étant installé à Nuku Hiva, l’équipement sera installé à Hiva Oa.
 
Aujourd'hui reconnu comme le cancer le plus répandu chez les femmes en Polynésie française, le cancer du sein suscite une attention toute particulière des différents organismes de la Santé. Avec plus de 200 nouveaux cas chaque année, le dépistage précoce demeure la méthode la plus efficace dans la  prévention de cette maladie. Cependant, aux îles Marquises, plusieurs obstacles à la réalisation de ces dépistages ont été identifiés : le manque d'informations, la crainte liée à la maladie et à l'examen, ainsi que les difficultés d'accès à des équipements médicaux dédiés pour le dépistage. Pour ces raisons, en 2018, un premier mammographe fut installé à Nuku Hiva. Un investissement qui a permis la réalisation de 660 mammographies, grâce notamment aux quatre missions annuelles effectuées par un radiologue dans le cadre des consultations spécialisées avancées (CSA), et qui ont, à ce jour, permis de diagnostiquer neuf cas de cancer du sein.
 
Mais si la mise en place d'un tel équipement a bénéficié à une partie de la population locale, les différentes îles des Marquises du sud ont, quant à elles, difficilement les moyens de se déplacer jusqu'à Nuku Hiva. Pour la ligue contre le cancer, la nécessité d'implanter un deuxième mammographe sur l'île de Hiva Oa est une évidence : “Aujourd'hui, des femmes doivent se déplacer jusqu'à Nuku Hiva, en bateau, pour bénéficier d'un dépistage”, constate Pierre Catteau, vice-président de la Ligue contre le cancer. Il souligne également l'importance de cette prise en charge : “Le dépistage permet de sauver 30% des femmes atteintes du cancer du sein. Plus le cancer est petit, donc détecté très tôt, plus il est facile de le traiter. Le physique de la femme est préservé. Il y a moins de souffrances, et des vies sont épargnées. Et surtout, on évite de créer des orphelins.” Et si les enjeux sont évidemment humains, le vice-président de la Ligue contre le cancer met en exergue les avantages financiers d'une prise en charge rapide de ces cancers : “Un cancer du sein traité tardivement nécessite des coûts d'environ 8 millions de francs, tandis qu'un petit cancer traité rapidement coûte en moyenne 3 millions. Le dépistage permet donc d'économiser environ 5 millions de francs. Ce n'est pas rien !”
 
Du côté du ministère de la Santé, on félicite le travail effectué jusqu'à ce jour par la ligue : “C'est une joie de permettre cette prise en charge dans les Marquises du sud. Plutôt que de combattre ces cancers, nous allons les prévenir. C'est le travail d'une équipe, le travail de la Ligue contre le cancer, qui permet aujourd'hui aux institutions d'avancer dans le bon sens”, souligne Cédric Mercadal, ministre de la Santé. Concrètement, l'équipement médical est en cours d'acquisition et représente un investissement de 30 millions de francs. Son installation est prévue pour le premier trimestre 2024.

Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 22 Aout 2023 à 15:57 | Lu 1018 fois