Un schizophrène s’introduit chez une veuve de 57 ans et tente de la violer


La salle d’audience était déjà vide lorsque le tribunal a évoqué une affaire particulièrement effrayante.
PAPEETE, le 7 octobre 2017 - L’avant dernière affaire jugée mardi lors de l’audience correctionnelle a glacé le tribunal tant son issue aurait pu être dramatique. Un schizophrène de 27 ans était poursuivi pour avoir tenté de violer une femme chez laquelle il s’était introduit à 2 heures du matin.

La salle d’audience était déjà vide lorsque le tribunal a évoqué une affaire particulièrement effrayante. Il était reproché au prévenu d’avoir, dans la nuit du 1ER au 2 octobre 2016, tenté de violer une femme vivant seule.

Ce soir-là, alors que la victime vient de se coucher, elle entend un bruit de frottement. Pensant que c’est un chien qui vagabonde, elle ouvre sa porte. Sans qu’elle ne puisse la refermer, un individu se jette sur elle, met une main sur sa bouche et l’autre à l’arrière de sa tête puis la traîne dans sa chambre ou il commence à la déshabiller. C’est alors qu’un autre individu, muni d’un râteau, s’avance dans la chambre et met l’individu en fuite.

Entendue, la victime décrit son effroi : « il a plaqué ses mains sur mon visage, il était agressif, je n’ai pas réussi à lui parler. Mes jambes se sont dérobées, j’ai pensé à mon mari, je me suis dit que j’étais foutue. » Lors de son audition, la femme explique que c’est la troisième fois que cet individu entre chez elle. En effet, l’homme, mis sous tutelle depuis 2016, a l’habitude de fréquenter la maison qui se trouve en face de celle de sa victime. Et il a déjà tenté, à deux reprises, de s’introduire chez elle car il avait envie de « faire l’amour. » Le pire avait été évité puisque la femme avait réussi à le raisonner.




Altération du discernement

Cet après-midi , lors de l’audience, c’est un homme visiblement dérangé qui s’est avancé à la barre en compagnie de sa curatrice. Le prévenu, diagnostiqué schizophrène, a reconnu les faits sans en prendre la pleine mesure : « je ne voulais pas lui faire de mal, je voulais juste lui faire l’amour. Je l’ai entraînée de la cuisine jusqu’à la chambre. » L’homme se prend la tête avec les deux mains pour mimer la façon dont il a attrapé sa victime. C’est alors que le président du tribunal l’interroge, « si personne n’était intervenu, que se serait-il passé ? » Quelques secondes et le prévenu répond : « je ne sais pas, on aurait fait l’amour. » Le magistrat insiste : « même si elle n’était pas d’accord ? » La réponse claque sans appel : « voilà... »

Le tribunal a ensuite rapporté le contenu de l’expertise psychiatrique en indiquant que l’homme souffrait de « schizophrénie » et que cette pathologie engendrait de brutales décompensations qui pouvaient déboucher sur des actes violents si les traitements médicaux n’étaient pas suivis. Ce qui était le cas du prévenu le soir des faits. Le médecin a également évoqué un risque de récidive « non négligeable. » Le traitement de cette affaire a eu pour mérite de soulever la question d’une réponse judiciaire adaptée face aux cas d’individus présentant des troubles mentaux.

Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a justement soulevé la question de la pertinence quant au fait d’envoyer un individu malade en prison et a finalement requis une peine de 3 à 4 ans de prison avec sursis mise à l’épreuve pendant trois ans. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l’homme, dont l’altération du discernement a été retenue, à une peine de trois de prison avec sursis mise à l’épreuve de 3 ans, obligation de soins et interdiction d’approcher la victime.


Rédigé par Garance Colbert le Mardi 7 Novembre 2017 à 17:19 | Lu 10211 fois