Un salon des arts de la maison “innovant”


Le salon des arts de la maison se tiendra du 29 mai au 1er juin, au Hilton de Faaa. Crédit : Tom Larcher
Tahiti, le 15 mai 2024 - Après une première édition en 2022, le salon des arts de la maison fait son retour du 29 mai au 1er juin. Piloté par le Service de l'artisanat traditionnel, 33 artisans exposeront leurs œuvres à l’hôtel Hilton de Faaa dans une nouvelle édition qui se veut plus “innovante” que la dernière.
 
Ce nouveau salon se nommera To’u Fare Au (Moi, ma maison). Un hommage au poème éponyme d’Henri Hiro, pour qui l’art et la culture du Fenua étaient si chers. Et pour ce salon qui incarne “la grande capacité créative de l’artisanat polynésien” comme le dit la vice-présidente, Éliane Tevahitua, cette deuxième édition s’annonce un peu particulière.
 
Après le succès du premier salon, rappelé à plusieurs reprises conférence de presse ce mardi, les organisateurs désirent faire mieux. Cette année, le salon proposera au public “des approches innovantes, et des produits pour tous les domaines de la maison”. Innovant, parce que les artisans devraient, cette année, “sortir de leur zone de confort, et des créations qu’eux et le public ont l’habitude de voir”. Alors que la première édition de cette exposition-vente avait accueilli 20 exposants et développé un chiffre d’affaires final de plus de 6 millions de francs, les 33 artisans inscrits pour cette nouvelle édition envisagent de faire mieux.
 

La tradition se modernise

Mamie Virginie avec un Tifaifai de sa création. Crédit : Tom Larcher
Cette année, ils sont 33 à présenter leurs œuvres artisanales. Des artisants sélectionnés minutieusement sur dossier entre le 4 mars et le 2 avril derniers. Ils viennent des Tuamotu, des Australes ou encore des Marquises, et présentent chacun ses spécialités : deux spécialistes de la vannerie ; neuf professionnels de la conception du Tīfaifai ; huit experts de la gravure ; et quatorze spécialisés dans les décorations de maison. Une répartition inégale des artisanats remarquée lors de la présentation de cet événement, mardi. Pour les acteurs du salon, c’est la preuve que l’artisanat traditionnel évolue avec son temps. Tout comme les artisans d’ailleurs, dont les profils changent à notre époque.
 
De la tradition pure et dure, avec la présence de Mamie Virginie, doyenne de l’artisanat qui a appris de sa mère et dont les Tīfaifai sont aujourd’hui des références, à l’artisanat traditionnel mais dans une déclinaison novatrice avec Rehia Itchner, une jeune artisane qui a appris en autodidacte la conception de paniers sur internet avant d’en faire son métier. Un talent indéniable dont les bases ont été acquises sur internet, mais qui coulait déjà sûrement dans son sang : “C’est certainement mes ancêtres qui me le soufflaient à l’oreille”, s’amuse la jeune créatrice.

Du participatif et de l’immersif

Si l’objectif du salon est d’encenser l’artisanat traditionnel du Fenua et ses évolutions au fil du temps, le but premier reste quand même de permettre la vente des productions artisanales. Pour que les clients puissent imaginer ces œuvres dans leur maison, un espace immersif a été pensé à l’entrée. Un salon et une cuisine montés de toute pièce, qui permettent aux visiteurs de voir les créations directement dans leur cadre de destination, soit la vie du foyer.
 
Pour les plus manuels, des ateliers participatifs sont aussi programmés afin d’apprendre sous la tutelle de ces experts. Enfin, ce salon accueille un concours de “la plus belle table” qui sera tranché avec les votes du public. Trois tables, dressées et décorées par trois équipes d’artisans. La plus belle sera mise en avant dans la prochaine édition du magazine Maisons du Fenua.

Rédigé par Tom Larcher le Mercredi 15 Mai 2024 à 17:50 | Lu 555 fois