Un réseau de surveillance pour traquer les moustiques


L’opération consistera à mettre en place un réseau étendu de pièges à moustiques pour dresser une cartographie des espèces de moustiques vecteurs de maladies et détecter précocement l’introduction potentielle d’autres espèces de moustiques envahissantes.
PAPEETE, le 22 octobre 2019 - Le ministre de la Santé, Jacques Raynal, et le directeur général de l’Institut Louis Malardé (ILM), Hervé Varet, ont signé mardi une convention de collaboration pour mettre en place un réseau de surveillance combinée des moustiques et des pathogènes qu’ils transmettent. Il sera couplé à la mise en œuvre d'un programme de lutte anti-vectorielle innovant.

La Polynésie française est frappée de plus en plus souvent par des épidémies d’arboviroses. La vulnérabilité du fenua s’est illustrée ces dernières années à travers les épidémies successives de dengue, zika, chikungunya, et l’épidémie de dengue 2 en cours. En l’absence de vaccins contre ces maladies, la lutte anti-vectorielle reste le seul moyen d’anticiper et limiter les épidémies.

C'est dans ce cadre que Jacques Raynal, ministre de la Santé, et Hervé Varet, directeur général de l'Institut Malardé (ILM) ont signé mardi une convention de collaboration pour mettre en place un réseau de surveillance combinée des moustiques et des pathogènes qu’ils transmettent. Ce réseau sera couplé à la mise en œuvre d'un programme de lutte anti-vectorielle innovant (LAV). 

DETECTER L'INTRODUCTION D'AUTRES ESPECES DE MOUSTIQUES

L’opération consistera, en collaboration avec le Centre d’hygiène et de salubrité publique de la Direction de la santé, à mettre en place un réseau étendu de pièges à moustiques pour dresser une cartographie des espèces de moustiques vecteurs de maladies et détecter précocement l’introduction potentielle d’autres espèces de moustiques envahissantes (moustique tigre asiatique Aedes. albopictus) notamment au niveau des ports et aéroports. Les données d’infestation recueillies permettront de mieux cibler les actions communautaires tout en intégrant les stratégies de lutte anti-vectorielle innovante notamment le procédé Wolbachia et ses diverses applications (blocage de la transmission des virus, élimination de la nuisance).

De nombreux effets bénéfiques sont attendus : réduction des conséquences sanitaires (épidémies), économiques (tourisme) et écologiques (alternative aux insecticides). Ce programme s’appuiera progressivement sur la capacité du centre INNOVENTOMO de l’ILM dont la première pierre sera prochainement posée pour une livraison du bâtiment fin 2020. Ce centre permettra d’augmenter la production de moustiques mâles stériles, amplifiant ainsi les résultats de lutte. Un comité de coordination, constitué de 8 membres, à parité entre les deux entités, assurera la coordination du programme dont la réalisation s’achèvera en 2022.

le Mardi 22 Octobre 2019 à 18:19 | Lu 1443 fois