Crédit CAPF.
TAHITI, le 2 décembre 2019 - Le conservatoire artistique de Polynésie française a ouvert il y a quelques semaines un nouveau chantier. Il recense les rythmes du patrimoine, les "pehe". Les grands noms de la musique traditionnelle ont été invités à participer à ce travail.
"Nous avons pour missions, entre autre, la préservation des éléments de notre patrimoine", indique Fabien Dinard, directeur du Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF) avant de poursuivre : "Notre nouveau projet succède à la réalisation du livret des pas de la danse tahitienne, qui fut notre première grosse production, et à la constitution de deux manuels d'apprentissage, en milieu scolaire, des chants traditionnels tārava et rūa'u".
Ce troisième volet s’intéresse aux rythmes. "On parle de pehe, une phrase musicale de durée variable, qui peut être rythmique, mais qui ne l’est pas toujours exclusivement."
Les grands noms de la musique impliqués
Pour ce projet, le conservatoire a sollicité les musiciens de l’établissement dès le début de cette année 2019, pour un premier recensement et un premier enregistrement. "Puis, nous avons fait appel aux grands noms, aux personnalités ayant durablement marqué la pratique de cette discipline au cœur même des arts traditionnels, pour qu’ils confirment la liste, la complètent au besoin ou qu'ils nous éclairent sur le contexte de création, et les nuances de chaque pehe."
Ces grands noms sont connus de tous. Le premier d'entre eux, et le premier à avoir longuement témoigné de son expérience, en partageant ses connaissances est Iriti Hoto, grand chef de Heikura Nui. Cette grande figure a, au passage, le plus grand nombre de victoires au Heiva i Tahiti en percussion traditionnelle.
Ont également collaboré Papa Teupo Temaiana, chef du groupe Fetia, Ganahoa Teahi dit papa Siki, Janine Maru, présidente au jury du Heiva, Henri Heimanu dit Aue, Faafatua Iopu Jules, dit Alaska ou bien encore Mamie Louise, Taae Roger, John Mairai et Steve Angia.
Au passage, les grands noms ont fait plus que participer au projet, ils se sont livrés. Ils ont raconté leur parcours, leur histoire, le rythme en Polynésie. Ce trésor est enregistré et archivé par les équipes du CAPF.
Au total, 59 pehe ont donc été recensés et sont maintenant en cours d’écriture, ce qui prend du temps. Les pehe durent entre 10 secondes et 1,30 minute.
Mise à disposition des amateurs
Une fois constitué, le recueil des pehe pourra être accessible à toutes les troupes et tous les musiciens, ainsi que durant les concours du Heiva. "Dans la catégorie patrimoine, on entend toujours les mêmes morceaux depuis 20 ans : on tourne avec sept ou huit d’entre eux alors qu’on en a 59", déclare pour finir le directeur du Te Fare Upa Rau, dont il convient de saluer l'investissement en la matière.
Enfin, ce recueil participera à une meilleure diffusion de la culture. "Si on a envie que notre musique s’exporte, si on en envie de la partager avec le reste du monde, ce travail est important", conclue le directeur du CAPF. Delphine Barrais
"Nous avons pour missions, entre autre, la préservation des éléments de notre patrimoine", indique Fabien Dinard, directeur du Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF) avant de poursuivre : "Notre nouveau projet succède à la réalisation du livret des pas de la danse tahitienne, qui fut notre première grosse production, et à la constitution de deux manuels d'apprentissage, en milieu scolaire, des chants traditionnels tārava et rūa'u".
Ce troisième volet s’intéresse aux rythmes. "On parle de pehe, une phrase musicale de durée variable, qui peut être rythmique, mais qui ne l’est pas toujours exclusivement."
Les grands noms de la musique impliqués
Pour ce projet, le conservatoire a sollicité les musiciens de l’établissement dès le début de cette année 2019, pour un premier recensement et un premier enregistrement. "Puis, nous avons fait appel aux grands noms, aux personnalités ayant durablement marqué la pratique de cette discipline au cœur même des arts traditionnels, pour qu’ils confirment la liste, la complètent au besoin ou qu'ils nous éclairent sur le contexte de création, et les nuances de chaque pehe."
Ces grands noms sont connus de tous. Le premier d'entre eux, et le premier à avoir longuement témoigné de son expérience, en partageant ses connaissances est Iriti Hoto, grand chef de Heikura Nui. Cette grande figure a, au passage, le plus grand nombre de victoires au Heiva i Tahiti en percussion traditionnelle.
Ont également collaboré Papa Teupo Temaiana, chef du groupe Fetia, Ganahoa Teahi dit papa Siki, Janine Maru, présidente au jury du Heiva, Henri Heimanu dit Aue, Faafatua Iopu Jules, dit Alaska ou bien encore Mamie Louise, Taae Roger, John Mairai et Steve Angia.
Au passage, les grands noms ont fait plus que participer au projet, ils se sont livrés. Ils ont raconté leur parcours, leur histoire, le rythme en Polynésie. Ce trésor est enregistré et archivé par les équipes du CAPF.
Au total, 59 pehe ont donc été recensés et sont maintenant en cours d’écriture, ce qui prend du temps. Les pehe durent entre 10 secondes et 1,30 minute.
Mise à disposition des amateurs
Une fois constitué, le recueil des pehe pourra être accessible à toutes les troupes et tous les musiciens, ainsi que durant les concours du Heiva. "Dans la catégorie patrimoine, on entend toujours les mêmes morceaux depuis 20 ans : on tourne avec sept ou huit d’entre eux alors qu’on en a 59", déclare pour finir le directeur du Te Fare Upa Rau, dont il convient de saluer l'investissement en la matière.
Enfin, ce recueil participera à une meilleure diffusion de la culture. "Si on a envie que notre musique s’exporte, si on en envie de la partager avec le reste du monde, ce travail est important", conclue le directeur du CAPF. Delphine Barrais
Iriti Hoto - Crédit CAPF.
Fabien Dinard, Jeanine Maru et papa Teupoo - crédit CAPF.