Un rapport prône la contraception gratuite pour les mineures


PARIS, 15 février 2012 (AFP) - Un rapport, signé notamment par le gynécologue Israël Nisand, demande à la Sécu et aux laboratoires pharmaceutiques un effort conjoint pour permettre un accès entièrement gratuit à la contraception pour les jeunes, une proposition soutenue par la secrétaire d'Etat à la Jeunesse Jeannette Bougrab.

Il s'agirait ainsi de diminuer le nombre de grossesses non prévues et d'avortements chez les jeunes filles, écrivent les gynécologues Israël Nisand et Brigitte Letombe et la psychologue Sophie Marinopoulos dans ce rapport qui sera remis jeudi à Mme Bougrab.

"La gratuité de la contraception pour les mineurs ne constitue pas, et de loin, la règle sauf dans les centres de planification", déplorent-ils.

Ils prônent donc un "+forfait contraception pour mineures+ auquel les laboratoires (...) pourraient adhérer" et demandent "au gouvernement la gratuité de tous les contraceptifs pour les mineurs".

Ces contraceptifs "seraient payés directement aux pharmaciens, à un prix qui serait de l'ordre de la moitié du prix de vente actuel", soit environ 7 euros mensuels, poursuivent les auteurs.

Il s'agirait aussi s'assurer l'anonymat des jeunes car à l'heure actuelle, le remboursement des consultations et des contraceptifs passe par la Carte vitale des parents.

"Nous devons rendre gratuits et anonymes tous les modes de contraceptions et pas uniquement la pilule. Les laboratoires pharmaceutiques doivent s'engager aux côtés de l'Etat pour aider ces jeunes filles", écrit Jeannette Bougrab en préface du rapport, qui doit être publié chez Odile Jacob.

En 2011, la secrétaire d'Etat à la Santé Nora Berra avait fait part de son opposition à légiférer sur ce point.

"En 1990, pour les mineures, il y avait eu 8.766 IVG. En 2009, les derniers chiffres disponibles font état de 11.930 IVG pour la seule tranche d'âge des 15-17 ans", rappelle le rapport.

Si l'on rapporte ces chiffres au nombre de femmes concernées, on observe en réalité des taux en léger repli ces derniers années : on comptait en 2009 10,4 IVG pour 1.000 femmes âgées de 15 à 17 ans, comme en 2008 et contre 10,8 en 2007 et 11,2 en 2006, selon les chiffres de l'Insee.

On compte environ 210.000 avortements par an en France.

jc/db/DS

Rédigé par AFP le Mercredi 15 Février 2012 à 04:30 | Lu 596 fois