Assorti d’un cahier de doléances, le dossier d’étude d’impact sur l’environnement est consultable jusqu’au 29 août dans les mairies de Vairao et Toahotu, ainsi qu’à la Direction de la construction et de l'aménagement de Taravao (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 8 août 2024 – Après un projet de résidence, c’est désormais un projet d’hébergement touristique qui se profile sur le littoral de Toahotu. Deux ans de travaux sont prévus pour un budget de plus d’un milliard de francs, avec des perspectives d’emplois à la clé. Sur le plan environnemental, une consultation publique est en cours jusqu’au 29 août dans le cadre d’un remblai de 12.000 m3. Favorable à ce projet privé, le maire de Taiarapu-Ouest y voit une opportunité de “développement économique pour la commune”.
La pointe Poriro de Toahotu fait à nouveau l’objet d’un projet immobilier privé. En 2021, c’était une résidence à étages de 83 logements, à l’initiative de Boyer, qui avait suscité de vives oppositions d’une partie de la population. Cette fois-ci, il s’agit d’un projet hôtelier. Porté par Imagine Promotion via la SAS Toahotu Resort, ce projet comprend 34 chambres réparties entre des bungalows plage et jardin, et un bâtiment collectif d’un étage. Quatre autres bâtiments sont prévus entre l’accueil, l’espace bien-être, le bar-restaurant et la partie technique, complétés par une piscine, un fare jeux et 12 places de parking. Deux ans de travaux sont au programme pour un budget de plus d’un milliard de francs. Côté emploi, une quarantaine d’ouvriers seront mobilisés sur le chantier, tandis que 35 personnes devraient être recrutées pour assurer le fonctionnement de l’hôtel.
La pointe Poriro de Toahotu fait à nouveau l’objet d’un projet immobilier privé. En 2021, c’était une résidence à étages de 83 logements, à l’initiative de Boyer, qui avait suscité de vives oppositions d’une partie de la population. Cette fois-ci, il s’agit d’un projet hôtelier. Porté par Imagine Promotion via la SAS Toahotu Resort, ce projet comprend 34 chambres réparties entre des bungalows plage et jardin, et un bâtiment collectif d’un étage. Quatre autres bâtiments sont prévus entre l’accueil, l’espace bien-être, le bar-restaurant et la partie technique, complétés par une piscine, un fare jeux et 12 places de parking. Deux ans de travaux sont au programme pour un budget de plus d’un milliard de francs. Côté emploi, une quarantaine d’ouvriers seront mobilisés sur le chantier, tandis que 35 personnes devraient être recrutées pour assurer le fonctionnement de l’hôtel.
Aperçu de l’ouvrage
Assorti d’un cahier de doléances, le dossier d’étude d’impact sur l’environnement est consultable dans les mairies de Vairao et de Toahotu, ainsi qu’à la Direction de la construction et de l'aménagement de Taravao, jusqu’au 29 août. Sur le plan architectural, on y apprend que les principaux matériaux utilisés seront le béton et le bois. Le concept proposé est “une fusion entre l'architecture tropicale très végétale et l'architecture méditerranéenne plus minérale […], le tout à travers un cheminement entre bassins de nymphéas et poche de verdure luxuriante”, pour 4.000 m2 d’espaces verts, soit environ 35% de la parcelle. Des “apports solaires” et une “ventilation naturelle” sont mentionnés, avec une “volonté d'intégration dans le paysage de la pointe de Poriro”. Ce projet se destine à “une clientèle souhaitant séjourner dans un site authentique et préservé”. Présenté comme une opportunité, il entend proposer “un hébergement en hôtellerie de standing dans une zone qui n'en comprend pas”, l’exploitation de l’hôtel Puunui, côté montagne, n’ayant toujours pas repris.
Pour bâtir ce projet de 3.516 m2 de surface couverte, un terrassement de 12.000 m3 sera nécessaire. La réalisation de ce remblai passera par un apport en matériaux extérieurs, nécessitant diverses modalités de suivi. Pour l’heure, il est prévu que l’hôtel soit alimenté en eau par le réseau communal. L’assainissement collectif passera par une station d’épuration. Si des pistes d’amélioration ont été suggérées par le bureau d’études – pour atténuer les impacts du chantier ou optimiser la gestion de la consommation d'eau –, ce dernier rappelle que la parcelle concernée est classée en aléa d'inondation et de submersion marine de “niveau moyen”, tandis que les bordures passent en “niveau fort”.
Réunion publique, ou pas ?
À ce stade, trois personnes ont formulé par écrit leur opposition au projet. Croisés à la mairie, deux jeunes résidents de Toahotu et Vairao ont pesé le pour et le contre. Le premier était justement venu consulter le dossier. “Je n’étais pas trop pour le premier projet de résidence, parce que je ne voyais pas l’apport pour Toahotu. Là, c’est un hôtel, donc ça peut permettre de donner un peu de travail dans le secteur. Je m’interroge quand même sur les conséquences environnementales : comment vont-ils faire pour les eaux usées ? Car la mer n’est pas loin quand on creuse.” Pour le second, c’est “le fait de voir cette pointe disparaître, ou changer, en tant que surfeur et pêcheur, qui me touche”. Pour se forger leur propre opinion sur ce projet d’hébergement touristique, ils restent dans l’attente d’une réunion publique avant la fin du mois. Pour l’heure, aucune rencontre n’est programmée. Le sujet devrait toutefois être évoqué lors du prochain conseil municipal de Taiarapu-Ouest.
Tetuanui Hamblin, maire de Taiarapu-Ouest : “Un beau projet pour le développement économique”
“Ce dimensionnement du projet me convient. Des riverains s’inquiètent pour l’assainissement : si Bora Bora, où il y a plein d’hôtels, a le Pavillon bleu, pourquoi on n’arriverait pas à traiter des eaux usées à Tahiti ? Je suis favorable à ce projet, car ça va donner du travail à pas mal de personnes. […] Moi-même, je ne vais pas organiser de réunion publique, car je considère que c’est un beau projet pour le développement économique de la commune.”
Charline Saint-Saëns, maire déléguée de Toahotu : “Le projet est bien, mais certains points m’inquiètent”
“Le projet est bien, dans le sens où ce sera une source d’emplois, mais certains points m’inquiètent. L’hôtel sera raccordé au réseau communal, alors que Mitirapa et Puunui ont déjà des problèmes d’alimentation en eau. […] On veut aussi que notre population puisse avoir accès à la plage. C’est un terrain privé, mais nous avons tous grandi là-bas. Cet endroit a une histoire ! On sait qu’il faut avancer, mais à quel prix ? On a aussi des manifestations à la salle omnisports, juste à côté, donc est-ce que nos jeunes ne seront pas pénalisés ? On va demander une réunion avec la population et, j’espère, le porteur du projet, car c’est important pour la suite.”