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Un projet de complexe écotouristique dans la haute vallée de Papenoo


Jean-Christophe Bouissou a évoqué mercredi un projet écotouristique évalué à 13 milliards Fcfp dans la haute vallée de Papenoo. Cet aménagement financé par une société "100% polynésienne" comprendrait deux hôtels, un golf et un téléphérique.
Jean-Christophe Bouissou a évoqué mercredi un projet écotouristique évalué à 13 milliards Fcfp dans la haute vallée de Papenoo. Cet aménagement financé par une société "100% polynésienne" comprendrait deux hôtels, un golf et un téléphérique.
PAPEETE, 19 août 2015 - La haute vallée de la Papenoo est au cœur d’un projet écotouristique évalué à 13 milliards Fcfp comprenant deux hôtels, un golf et l’aménagement d’un téléphérique. L’association Haururu se réjoui des perspectives offertes en matière culturelle et économique.

"Le concept est de travailler avec les associations culturelles et dans le respect de l’environnement", annonce avec une certaine réserve un représentant de Haururu, Jean-Claude Teriierooiterai, contacté au sujet du complexe écotouristique dont le ministre du Tourisme a annoncé le projet, ce mercredi. Cette association culturelle est chargée de la mise en valeur du Fare Hape dans la haute vallée de Papenoo.

Autour de ce site archéologique et culturel, sur des hectares jusqu’au-dessus du grand barrage, pourrait être aménagé bientôt un complexe décrit comme écotouristique, avec un hôtel cinq étoiles d’une centaine de clés, un autre de 3 étoiles avec 50 unités d’hébergement, en lieu et place de l’actuel Relai de la Maroto ; mais aussi un golf et peut-être un téléphérique "qui permettrait aux visiteurs d’accéder à des points de vue qui ne sont pas exploités aujourd’hui".

L’investissement global est estimé à 13 milliards Fcfp. Le Pays prévoit en complément la réhabilitation voire, par endroit, la transformation de la route desservant actuellement la vallée. Interrogé mercredi, Jean-Christophe Bouissou a assuré que l’accès à la haute vallée de Papenoo demeurerait libre et accessible à tous, comme aujourd’hui.

"Investisseurs 100% polynésiens"

"C’est un projet qui permettra de faire en sorte que les activité culturelles soient valorisantes", estime Jean-Claude Teriierooiterai, qui œuvre bénévolement depuis une vingtaine d’années au sein de l’association Haururu. L’association a beaucoup travaillé à la préservation du Fare Hape, site archéologique de la haute vallée dont elle assure l’entretien et sur lequel elle organise des visites, sur demande. "Cette vallée mérite d’être mise en valeur. Haururu y travaille depuis 20 ans de manière bénévole. Mais cela a des limites. Papenoo compte près de 300 marae dans sa vallée. On y trouve les vestiges d’une centaine de villages. Il y a des plateformes de tir à l’arc, des pétroglyphes… Si on faisait un village polynésien, comme à Hawaii, avec des animations culturelles à vocation touristiques, de l’artisanat, des spectacles, des activités de découverte, avec une vision économique, cela pourrait créer des emplois. On ferait ainsi quelque chose avec quelque chose qui aujourd’hui est inexistant".

"Les gens qui ont réfléchi sur ce projet ont du flair", estime quant à lui Jean-Christophe Bouissou. "On peut imaginer que demain, avec le développement du Tahiti Mahana Beach, du projet hôtelier d’Atimaono, l’intérieur de l’île sera un passage obligé si on souhaite s’intéresser à la culture et découvrir une perspective différente de Tahiti".

Le fait est que l’île de Tahiti, souvent considérée comme un lieu de transit vers les autres îles, dispose d’un potentiel touristique encore sous exploité. Les projets relatifs aux zones touristiques prioritaires que cite le ministre du Tourisme concernent principalement des activités axées sur la mer. Le centre de l’île présente un environnement de montagnes exceptionnel, doublé d’une multitude de sites archéologiques dont certains, comme le Fare Hape ont été restaurés et font aujourd’hui l’objet de visites régulières.

"On sait que les investisseurs ont envie d’aller très vite", a déclaré le ministre du Tourisme en précisant qu’ils souhaitaient "lancer le projet dans les mois qui viennent".

Le ministre du Tourisme avait accompagné, le 12 mai, des représentants chinois de la société TCK Green dans la vallée de la Papenoo. Il évoquait alors un "projet tourné vers le tourisme vert, en tout cas respectueux de l’environnement et doté du soutien des associations". Il assure aujourd’hui que la société promotrice, Ecoparc, est "100% polynésienne et composée d’investisseurs locaux".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 19 Août 2015 à 17:23 | Lu 3537 fois