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Un plan de transition énergétique du Pays présenté dans trois mois


Le projet de barrage de Vaiha à Faaone était inscrit dès le début de l’année dans le carnet de commande publique 2014 du gouvernement. Il a été évoqué de nouveau ce jeudi à l’assemblée de Polynésie (Photo d’archives).
Le projet de barrage de Vaiha à Faaone était inscrit dès le début de l’année dans le carnet de commande publique 2014 du gouvernement. Il a été évoqué de nouveau ce jeudi à l’assemblée de Polynésie (Photo d’archives).
PAPEETE, 25 septembre 2014 - Le vice-président Nuihau Laurey en charge de l’Energie dans le nouveau gouvernement d’Edouard Fritch a annoncé qu’il présenterait un plan quinquennal pour 2015-2020 sur le développement énergétique de la Polynésie française.

Le vice-président n’a la charge l’Energie que depuis dix jours qu’il prévoit déjà de s’attaquer à un gros morceau : hier devant les élus de l’Assemblée territoriale, Nuihau Laurey a annoncé qu’il présenterait, dans trois mois, avant l’approbation du budget 2015, un plan de développement et de transition énergétique de la Polynésie française pour les cinq prochaines années. Un plan territorial qui fait écho aux discussions ouvertes à Paris sur le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte porté par Ségolène Royal.

Le vice-président veut agir de façon lucide et pragmatique. En matière d’énergie "verte", la situation de la Polynésie française n’est pas si mauvaise : les installations hydro-électriques de Tahiti produisent 30 à 35% de l’électricité consommée. "Je suis pour le développement de l’hydro-électricité" a-t-il. Il évoque notamment la construction du barrage hydraulique sur la rivière Vaiha à Faaone, "où le potentiel hydro-électrique est l’un des plus élevés de Polynésie". C’est en tout cas l’un des investissements listé dans le carnet de la commande publique du gouvernement pour 2014 et dont les travaux devaient démarrer d’ici la fin de l’année.

Mais, le premier sujet que le gouvernement devra aborder est celui de la régulation, dans le réseau de distribution électrique, entre les productions de différentes origines : hydroélectrique, solaire ou issu d’autres ressources renouvelables. Dans ce sens, la nouvelle situation de la TEP -dont les statuts ont été modifiés récemment- va permettre au gouvernement local d’agir là où précédemment l’arbitrage était opéré par le concessionnaire de la distribution électrique. "La TEP doit devenir le bras armé de la Polynésie qui doit au préalable définir de manière réglementaire un cadre de priorité des différentes énergies renouvelables" a déclaré Nuihau Laurey. Le gouvernement polynésien entend ainsi proposer "un cadre de régulation qui permette de définir de manière très transparente l’accès au réseau de distribution de toutes les productions en compétition".

La volonté est très clairement de limiter l’envoi dans le réseau d’une part trop importante d’électricité produite à partir d’hydrocarbures détaxés.

Prix de l’électricité : le Pacifique en attente d’un coup de pouce national

Suivant la voie tracée par les trois Conseils économiques sociaux et culturels (CESC) du Pacifique (Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna), les parlementaires vont demander à ce que les trois territoires puissent bénéficier de la manne de la CSPE (contribution au service public de l’électricité). Cette taxe perçue en France métropolitaine, dans les DOM et même les COM qui bénéficient d’une distribution de l’électricité par l’opérateur national EDF auprès de tous les usagers (qui règlent 16 euros par an à ce titre), permet de réaliser une péréquation des prix de l’électricité. On paie ainsi le même tarif à Paris qu’à Pointe-à-Pitre, qu’à Saint-Denis de la Réunion et à Saint-Pierre de Miquelon. Une manne financière dont aimeraient bénéficier les Collectivités d’outremer du Pacifique en étant reconnues comme des zones non connectées au réseau national.

Dans le cadre de la discussion ouverte cette semaine en commission à l’Assemblée nationale sur le projet de loi national de transition énergétique, les parlementaires ultramarins vont poser officiellement cette demande. Pas sûr qu’ils parviennent à convaincre, au nom du principe de l’égalité du citoyen, puisque les usagers de ces territoires ne paient pas eux-mêmes cette contribution ! Le débat sur la loi nationale de transition énergétique commencera mercredi prochain, le 1er octobre, au Palais Bourbon. Il devrait durer jusqu’au 14 octobre.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 25 Septembre 2014 à 16:17 | Lu 1206 fois