Un nouveau laboratoire pour produire des moustiques stériles


Le laboratoire de Paea peut produire chaque semaine environ 45 000 moustiques mâles qui sont relâchés à Tetiaroa.
PAPEETE, le 27 avril 2016. Le gouvernement va financer, dans le cadre du contrat de projets Etat-Pays, la rénovation et l’extension du laboratoire d’entomologie médicale de Paea. Un centre de production de ciguatoxines sera aussi construit.

En septembre dernier, le laboratoire d'entomologie médicale de l'Institut Louis Malardé a lancé une vaste expérience de lâcher de moustiques rendus incompatibles à la reproduction sur l'un des motu de Tetiaroa. Depuis les résultats sont probants : sur place 95% de la population des moustiques a été anéantie. Mais cette technique serait-elle efficace à plus grande échelle, en visant particulièrement les îles les plus peuplées ou les plus touristiques ? Pour répondre à ces questions, les chercheurs ont besoin de moyens supplémentaires pour poursuivre leurs élevages de moustiques stériles. Ce mercredi, le gouvernement a annoncé qu'il financerait dans le cadre du contrat de projets Etat-Polynésie française 2015-2020 la rénovation et l’extension du laboratoire d’entomologie médicale. Est ainsi prévue "la construction d’un module de production de moustiques mâles stériles pour la conduite d’opérations de lutte anti-vectorielle (LAV) innovantes de grande ampleur", indique un communiqué du gouvernement. "Des mâles stériles Aedes aegypti et Aedes polynesiensis, principaux vecteurs de maladies, seront produits en masse et lâchés sur le terrain pour évaluer l’efficacité, dans le contexte polynésien, des stratégies LAV innovantes et vérifier leur rapport coût/efficacité qui doit fonder toute décision d’application à grande échelle".

L'expérience à Tetiaroa est menée sur l'Aedes polynesiensis, une espèce qui vit essentiellement dans les zones rurales et forestières, mais plusieurs autres espèces de moustiques empoisonnent notre existence en transportant des arbovirus qu'ils transmettent à l'homme. Des expériences de moustiques stériles sur l'Aedes aegypti sont menées dans d'autres pays.

Le gouvernement n'a pas indiqué dans son communiqué le montant de cet investissement. Mais lors de l'inauguration du laboratoire de haute sécurité à Malardé en mars, les responsables de l'institut avaient indiqué que la rénovation de l'insectarium et la construction d'un module de production de moustiques stériles pour la conduite d'études-pilotes d'envergure coûterait 511 millions de Fcfp.

Un centre de ciguatoxines

Dans le cadre du contrat de projets Etat-Pays, le gouvernement a validé le financement de la construction d’un centre de production de ciguatoxines. "L’émergence de la ciguatera à des zones jusqu’alors épargnées motive la mise en place de programmes de surveillance à l’échelle mondiale. Ces initiatives se heurtent à une carence en standards de référence de ciguatoxines nécessaires aux activités de recherche, notamment la mise au point de tests de détection", précise le communiqué du gouvernement. "Or, l’ILM possède un savoir-faire quasi unique en matière de cultures in vitro de la micro-algue Gambierdiscus, d’isolement et purification des ciguatoxines. Le futur centre de production de ciguatoxine permettra la valorisation scientifique et économique de ce savoir-faire au regard des besoins mondiaux croissants."
La ciguatera est une intoxication alimentaire par un poisson ou un invertébré marin (oursins, bénitiers, troca).

Rédigé par D'après un communiqué le Mercredi 27 Avril 2016 à 16:55 | Lu 1705 fois