Un nouveau groupe clandestin annonce sa création en Corse


Crédit PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
Ajaccio, France | AFP | mardi 07/02/2023 - Un nouveau groupe clandestin baptisé "Ghjuventu Clandestina Corsa" (GCC, Jeunesse clandestine corse, NDLR) a annoncé mardi soir sa création dans un communiqué transmis au quotidien Corse-Matin et consulté par l'AFP.

Se présentant comme "le bras armé d'un mouvement révolutionnaire", ce groupe dont le sigle est associé à une vingtaine d'incendies criminels survenus ces derniers mois dans l'île méditerranéenne, assure marcher "sur les traces du FLNC" (Front de libération nationale corse).

Selon lui, le FLNC, mouvement clandestin armé pour l'indépendance de la Corse, "semble se détacher de la lutte".

"Alors c'est à nous, la jeunesse corse, de la reprendre afin de faire front à l'État français et à son mépris", peut-on lire dans ce communiqué de trois pages.

L'annonce de ce nouveau groupe clandestin intervient au lendemain de la venue en Corse du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour commémorer les 25 ans de l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac et "tendre la main" aux Corses pour "écrire une nouvelle page" pour l'île.

Dans son message, le groupe reprend les thématiques de prédilection des groupes clandestins corses en mettant en garde "les vendeurs de drogue" et les "spéculateurs" qui "doivent s'attendre à une violente réponse" du mouvement.

Le GCC demande "immédiatement et sans condition" la "libération de Charles Pieri", figure nationaliste corse de 72 ans suspectée d'avoir dirigé le FLNC. 

Il a été mis en examen le 9 décembre à Paris, notamment pour association de malfaiteurs terroriste et écroué dans le cadre d'une information judiciaire portant sur la menace de retour à la lutte armée du FLNC.

Le groupe GCC réclame également "le rapprochement des prisonniers politiques", l'instauration d'un "statut de résident" après "cinq ans d'habitation permanente" dans l'île, ainsi que "la vérité sur l'assassinat d'Yvan Colonna", militant nationaliste qui purgeait une peine à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat du préfet Erignac quand il a été agressé mortellement en mars 2022 à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône). 

Il exige aussi des cours de corse "obligatoire".

Ce groupe revendique 17 actions contre des résidences secondaires, des immeubles en construction, des entreprises du bâtiment et des établissements touristiques depuis l'apparition de ce sigle, le 4 août 2022, sur la façade d'une villa de Bastelicaccia (Corse-du-Sud) ciblée par un incendie criminel.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de "l'ensemble du dossier GCC", avait indiqué mardi matin le procureur d'Ajaccio, avant l'annonce de création de ce groupe.

le Mercredi 8 Février 2023 à 06:16 | Lu 257 fois