Un nouveau fiché S à la barre mais pour des violences sur conjoint


Le prévenu a été reconduit à Nuutania ce lundi, condamné à 18 mois de prison ferme avec maintien en détention pour avoir rossé sa femme alors qu'il avait interdiction de l'approcher, suite à une précédente condamnation.
PAPEETE, le 5 septembre 2016 - Hasard de l'actualité et du calendrier judiciaire, l'un des trois détenus polynésien fiché "S" pour radicalisation islamiste était jugé ce lundi au tribunal correctionnel, en comparution immédiate différée, pour des violences sur conjoint en récidive commises début août. Il écope de 18 mois ferme pour ces faits et reste en prison.

L'affaire devait être évoquée le 16 août dernier mais avait été renvoyée, notamment, le temps de procéder à une expertise psychologique de ce prévenu d'un genre spécial lui-aussi. Agé de 47 ans, décrit comme dangereux à tendance psychopathique, ce Polynésien au casier judiciaire chargé était revenu en fin d'année dernière au fenua après avoir purgé quinze ans de prison en métropole pour une tentative de meurtre commise en 1999, sur un pompiste, dans une station-service de l'île.

Converti à l'islam en métropole selon sa concubine et victime du jour, il aurait tenu des propos très inquiétants avant d'être placé en détention provisoire dans le cadre de cette affaire de violences conjugales. Sa fiche "S" nous a été confirmée de sources judiciaires. A l'audience, le parquet s'est inquiété sur ce point en révélant lors de son réquisitoire que le quadragénaire, pourtant sans ressources, avait acheté on ne sait comment un billet "open" pour la métropole, départ prévu ce lundi soir. Officiellement "pour rechercher des affaires" oubliées dans une prison toulousaine qu'il avait fréquentée, a raconté le prévenu, des explications peu crédibles pour le parquet mais l'homme n'en dira pas plus.

Rossée sur le parking du Lotus à Punaauia

Sa première comparution devant le tribunal le mois dernier avait donné lieu à une mise en scène spectaculaire puisqu'il avait été escorté devant les juges, à l'instar de l'autre détenu radicalisé jeudi dernier, par des gendarmes cagoulés. Sa compagne avait en effet indiqué aux enquêteurs qu'il s'était vanté en privé, et pour lui faire peur, d'avoir été initié à l'islam radical dans les divers centres de détention qu'il avait fréquenté en France. Un temps envisagées à l'époque, les poursuites pour apologie du terrorisme n'avaient finalement pas été retenues.

Pour les violences en récidive légale sur sa concubine, l'homme a écopé ce lundi de 18 mois de prison ferme avec maintien en détention. Le couple, qui s'était rapproché après le long et lointain séjour en prison de monsieur, s'était violemment disputé le week-end du 13 août près du parking du centre commercial Lotus à Punaauia. Il semblerait que tous les deux avaient consommé une importante quantité d'alcool. La vahine avait trouvé refuge auprès d'un vigile en faction sur le site pour dénoncer les violences qu'elle venait de subir et accuser son compagnon. Bien qu'il nie aujourd'hui ces accusations, il avait reconnu les faits ce soir-là devant les policiers municipaux. Depuis son retour à Tahiti, le quadragénaire a été recueilli par des proches qui l'hébergent sur un terrain familial et lui font faire quelques petits travaux en échange d'un peu d'argent.

C'est le visage, le dos et les membres complètement tuméfiés que la malheureuse avait été accueillie aux urgences de l'hôpital le soir de son agression. Les médecins lui avaient délivré 15 jours d'incapacité totale de travail (ITT).


Rédigé par Raphaël Pierre le Lundi 5 Septembre 2016 à 17:23 | Lu 4169 fois