Nouméa, France | AFP | vendredi 16/01/2015 - La crise au sein du gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie se creuse depuis un mois, en dépit des échéances capitales qui attendent cet archipel en cours de décolonisation et des nombreuses réformes en souffrance.
Interpellée mercredi sur cette crise, à l'Assemblée nationale, par le député (UDI) Philippe Gomes, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, a appelé les élus calédoniens à se montrer "à la hauteur des enjeux".
"Nous ne pouvons pas nous satisfaire" de cette situation dans laquelle le gouvernement local "ne peut pas prendre à bras-le-corps les difficultés économiques et sociales considérables (...) ni travailler utilement pour préparer la sortie des accords de Nouméa", a déclaré la ministre. Elle a promis que l'Etat prendrait "des initiatives" si "l'imbroglio" s'enlisait.
La paralysie de l'exécutif intervient en effet alors qu'a débuté en mai le dernier mandat de l'accord de Nouméa (1998), au cours duquel doit se tenir un référendum d'autodétermination dont la date butoir est fixée à 2018.
D'ici là, de multiples chantiers sont sur la table: réduction des inégalités sociales, définition d'une stratégie minière pour le nickel dont l'île regorge, redressement des comptes publics, préparation de l'avenir institutionnel, définition du corps électoral au centre d'une interminable polémique, relance de l'économie, rédaction d’un projet éducatif territorial.
Le blocage a démarré le 16 décembre, lorsque les trois "ministres" de Calédonie ensemble (CE, proche de l'UDI) ont démissionné, ce qui a entraîné la chute de l'ensemble de l'exécutif collégial, composé de 11 membres.
CE reprochait au Front pour l'Unité (FPU, proche de l'UMP) de ne pas avoir voté une série d'impôts destinés à rétablir l'équilibre budgétaire des comptes sociaux et d'avoir de fait rompu la "gouvernance solidaire" conclue dans la douleur à droite, au lendemain des élections provinciales en mai.
- Affaires courantes -
Le 31 décembre, les 54 membres du Congrès de l'archipel très autonome ont élu un nouveau gouvernement, identique au précédent, avec six ministres de la droite non-indépendantiste et cinq indépendantistes.
Il est toutefois condamné à expédier les affaires courantes car le FPU et CE revendiquent tous deux sa présidence. Le gouvernement doit selon les textes élire un président et un vice-président en son sein, au scrutin majoritaire.
La présidente sortante, Cynthia Ligeard (FPU), dénonce "l'hégémonie" du chef de file de CE, le député Philippe Gomes.
"Je ne céderai pas à l'oukaze d'un homme qui a perdu les pédales. Je dois être reconduite à la tête du gouvernement. Techniquement, un gouvernement chargé des affaires courantes peut fonctionner longtemps", a-t-elle déclaré.
A l'inverse, CE accuse son adversaire de "bloquer le pays et de mener une politique de la terre brûlée". "Nous n'avons pu adopter que trois réformes alors qu'une quarantaine est prévue. Elles ne peuvent être conduites par un gouvernement potiche", a déclaré Philippe Germain (CE), membre du gouvernement qui brigue la présidence de l'exécutif.
Arrivé largement en tête à droite en mai dernier sans pour autant disposer de majorité absolue, ce parti plaide pour un retour aux urnes et a promis de demander à l'Etat de dissoudre le Congrès.
Dans les rangs indépendantistes, les élus ne cachent pas leur lassitude face "à cette situation ubuesque", engendrée par la guerre des chefs à droite. Certains reprochent en outre à M. Gomes "d’être allé pleurer à Paris" alors que la solution "doit être trouvée ici en se mettant autour d’une table".
Les dirigeants du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) doivent se concerter la semaine prochaine pour réfléchir à une solution permettant de sortir de l'ornière.
Si jusqu'alors, ils s'étaient refusé à jouer les arbitres des querelles loyalistes, l'éventualité d'un changement de braquet est évoquée.
Les "ministres" indépendantistes pourraient finir par voter pour Cynthia Ligeard, au nom de la responsabilité", confie un cadre du FLNKS.
Le haut-commissaire de la République a convoqué les membres du gouvernement le 22 janvier prochain, pour une nouvelle tentative d’élection d’un chef de l’exécutif.
Interpellée mercredi sur cette crise, à l'Assemblée nationale, par le député (UDI) Philippe Gomes, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, a appelé les élus calédoniens à se montrer "à la hauteur des enjeux".
"Nous ne pouvons pas nous satisfaire" de cette situation dans laquelle le gouvernement local "ne peut pas prendre à bras-le-corps les difficultés économiques et sociales considérables (...) ni travailler utilement pour préparer la sortie des accords de Nouméa", a déclaré la ministre. Elle a promis que l'Etat prendrait "des initiatives" si "l'imbroglio" s'enlisait.
La paralysie de l'exécutif intervient en effet alors qu'a débuté en mai le dernier mandat de l'accord de Nouméa (1998), au cours duquel doit se tenir un référendum d'autodétermination dont la date butoir est fixée à 2018.
D'ici là, de multiples chantiers sont sur la table: réduction des inégalités sociales, définition d'une stratégie minière pour le nickel dont l'île regorge, redressement des comptes publics, préparation de l'avenir institutionnel, définition du corps électoral au centre d'une interminable polémique, relance de l'économie, rédaction d’un projet éducatif territorial.
Le blocage a démarré le 16 décembre, lorsque les trois "ministres" de Calédonie ensemble (CE, proche de l'UDI) ont démissionné, ce qui a entraîné la chute de l'ensemble de l'exécutif collégial, composé de 11 membres.
CE reprochait au Front pour l'Unité (FPU, proche de l'UMP) de ne pas avoir voté une série d'impôts destinés à rétablir l'équilibre budgétaire des comptes sociaux et d'avoir de fait rompu la "gouvernance solidaire" conclue dans la douleur à droite, au lendemain des élections provinciales en mai.
- Affaires courantes -
Le 31 décembre, les 54 membres du Congrès de l'archipel très autonome ont élu un nouveau gouvernement, identique au précédent, avec six ministres de la droite non-indépendantiste et cinq indépendantistes.
Il est toutefois condamné à expédier les affaires courantes car le FPU et CE revendiquent tous deux sa présidence. Le gouvernement doit selon les textes élire un président et un vice-président en son sein, au scrutin majoritaire.
La présidente sortante, Cynthia Ligeard (FPU), dénonce "l'hégémonie" du chef de file de CE, le député Philippe Gomes.
"Je ne céderai pas à l'oukaze d'un homme qui a perdu les pédales. Je dois être reconduite à la tête du gouvernement. Techniquement, un gouvernement chargé des affaires courantes peut fonctionner longtemps", a-t-elle déclaré.
A l'inverse, CE accuse son adversaire de "bloquer le pays et de mener une politique de la terre brûlée". "Nous n'avons pu adopter que trois réformes alors qu'une quarantaine est prévue. Elles ne peuvent être conduites par un gouvernement potiche", a déclaré Philippe Germain (CE), membre du gouvernement qui brigue la présidence de l'exécutif.
Arrivé largement en tête à droite en mai dernier sans pour autant disposer de majorité absolue, ce parti plaide pour un retour aux urnes et a promis de demander à l'Etat de dissoudre le Congrès.
Dans les rangs indépendantistes, les élus ne cachent pas leur lassitude face "à cette situation ubuesque", engendrée par la guerre des chefs à droite. Certains reprochent en outre à M. Gomes "d’être allé pleurer à Paris" alors que la solution "doit être trouvée ici en se mettant autour d’une table".
Les dirigeants du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) doivent se concerter la semaine prochaine pour réfléchir à une solution permettant de sortir de l'ornière.
Si jusqu'alors, ils s'étaient refusé à jouer les arbitres des querelles loyalistes, l'éventualité d'un changement de braquet est évoquée.
Les "ministres" indépendantistes pourraient finir par voter pour Cynthia Ligeard, au nom de la responsabilité", confie un cadre du FLNKS.
Le haut-commissaire de la République a convoqué les membres du gouvernement le 22 janvier prochain, pour une nouvelle tentative d’élection d’un chef de l’exécutif.