Un migrant saute d'une camionnette et meurt percuté par plusieurs véhicules près de Calais


Lille, France | AFP | vendredi 04/08/2017 - Un migrant originaire d'Afrique noire est mort après avoir sauté d'une camionnette, percuté par plusieurs véhicules sur l'autoroute A16 près de Calais (Pas-de-Calais), jeudi vers 23H40, a-t-on appris vendredi de sources concordantes. 
"Il aurait probablement sauté d'une camionnette en circulation avant d'être percutée par un véhicule", puis par un second, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais. 
L'accident mortel a eu lieu dans le sens Calais-Dunkerque à hauteur de la commune de Guemps et non de Marck, comme indiqué dans un premier temps.
"Il ne reste pratiquement rien du corps. On a un témoin français qui se rendait au travail et qui dit avoir vu cette personne sauter de la camionnette où il se trouvait", a détaillé à l'AFP le parquet de Saint-Omer (Pas-de-Calais). 
"Le jeune a été percuté immédiatement par un rétroviseur et plusieurs voitures lui ont ensuite roulé dessus à de multiples reprises", a ajouté cette source, précisant que le migrant aurait peut-être sauté de la camionnette après s'être rendu compte que le véhicule allait vers Dunkerque et non vers le port de Calais.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Saint-Omer et confiée à la CRS autoroutière. "On va essayer de déterminer son identité avec ses empreintes digitales", selon le parquet.
Il s'agit du 2e décès d'un migrant à Calais et ses environs en 2017. En 2015 et 2016, 33 migrants sont morts dans le Pas-de-Calais, principalement sur des routes et sur le site d'Eurotunnel, en tentant de rejoindre l'Angleterre, selon un décompte officiel.  
Le 21 janvier, un migrant éthiopien âgé d'une vingtaine d'années est décédé après avoir heurté un camion sur l'A16.
Plus récemment, le 20 juin, le chauffeur d'une camionnette immatriculé en Pologne avait trouvé la mort sur l'autoroute A16 à hauteur de Guemps à cause d'un barrage artisanal réalisé par des migrants. 
L'accident mortel de jeudi soir intervient alors que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé en début de semaine la mise en place de deux centres d'un type nouveau (Centre d'accueil et d'évaluation des situations, CAES) à Bailleul (Nord) et à l'abbaye de Belval (Pas-de-Calais), à environ une heure de Calais.
Par ailleurs, sur décision du Conseil d'Etat, des douches et des sanitaires, premiers éléments du dispositif d'aide aux migrants de Calais imposé par le Conseil d'Etat, doivent être installés "avant la fin de la semaine prochaine", avait indiqué mercredi le préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry. 
Environ 450 migrants sont présents à Calais et ses environs selon les autorités, 600 selon les associations. D'après M. Sudry, "il faut remonter à cinq ou six ans pour avoir un chiffre aussi faible" à cette période de l'année.
La majorité d'entre eux se retrouvent à Calais, port d'Europe continentale le plus proche de l'Angleterre, dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne, souvent en raison de la langue, de la présence de proches dans le pays ou une supposée plus grande facilité à y trouver du travail. 

le Vendredi 4 Aout 2017 à 04:07 | Lu 383 fois