Papeete, France | AFP | mercredi 21/11/2017 - Le livre Tapa, une somme de 600 pages illustrées sur l'étoffe à base d’écorce battue qui habillait les Océaniens d'autrefois, est officiellement présenté vendredi au Musée de Tahiti et des îles, en Polynésie française.
L’ethnoarchéologue Michel Charleux a réuni les articles inédits d'une soixantaine de scientifiques, les témoignages d'artisans et des créations artistiques pour réaliser ce volumineux ouvrage de référence sur le tapa, écrit en français et en anglais.
Né en Asie du Sud-Est il y a plus de 8.000 ans, l'art du tapa a suivi les migrations à travers le Pacifique, jusqu’à Hawaï ou l’Île de Pâques, en passant par Vanuatu, Tonga, Wallis et Futuna, les Samoa ou encore les Îles Cook. Vêtement, élément mobilier ou pièce représentant le statut social de son propriétaire, le tapa a connu des sommets de raffinement en Polynésie. Parmi les 118 îles de Polynésie française, seuls quelques artisans maîtrisent encore la création du tapa sur l’île marquisienne de Fatu Hiva.
"J’ai découvert en 2014 qu’au fond de l'Ouganda, un tapa très rustique, sans aucun décor, était pourtant classé au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco, alors pourquoi pas les tapa d'Océanie si raffinés et souvent si joliment décorés?", a déclaré Michel Charleux à l’AFP. "Le tapa avait une place centrale dans les cultures polynésienne et mélanésienne : derrière l’étoffe, il y a tout un ensemble de savoirs, de gestes, transmis et entretenus au sein d’une famille, d'un groupe, au même titre que la gastronomie française par exemple", explique-t-il. "Le tapa, c’est aussi le lien au sein d’un groupe humain: don, contre-don, compensation après un vol ou un conflit, offrande lors d’un décès, il relie les hommes mais aussi les îles entre elles", précise-t-il.
Le livre laisse la parole à ceux que Michel Charleux nomme des "passeurs de savoirs", des artisans qui pratiquent toujours cet art. Il s’intéresse enfin aux artistes contemporains dont certains se sont appropriés le tapa en l’intégrant dans leurs créations. Cette approche est complétée par des articles scientifiques. En s'appuyant sur l'ADN du mûrier à papier, l'arbuste le plus prisé pour fabriquer le tapa, l’archéologue chilienne Andréa Seelenfreund a retracé les migrations de la plante dans le Pacifique. Ses recherches confortent la thèse d'un peuplement d'Ouest en Est, en provenance d'Asie.
L’ethnoarchéologue Michel Charleux a réuni les articles inédits d'une soixantaine de scientifiques, les témoignages d'artisans et des créations artistiques pour réaliser ce volumineux ouvrage de référence sur le tapa, écrit en français et en anglais.
Né en Asie du Sud-Est il y a plus de 8.000 ans, l'art du tapa a suivi les migrations à travers le Pacifique, jusqu’à Hawaï ou l’Île de Pâques, en passant par Vanuatu, Tonga, Wallis et Futuna, les Samoa ou encore les Îles Cook. Vêtement, élément mobilier ou pièce représentant le statut social de son propriétaire, le tapa a connu des sommets de raffinement en Polynésie. Parmi les 118 îles de Polynésie française, seuls quelques artisans maîtrisent encore la création du tapa sur l’île marquisienne de Fatu Hiva.
"J’ai découvert en 2014 qu’au fond de l'Ouganda, un tapa très rustique, sans aucun décor, était pourtant classé au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco, alors pourquoi pas les tapa d'Océanie si raffinés et souvent si joliment décorés?", a déclaré Michel Charleux à l’AFP. "Le tapa avait une place centrale dans les cultures polynésienne et mélanésienne : derrière l’étoffe, il y a tout un ensemble de savoirs, de gestes, transmis et entretenus au sein d’une famille, d'un groupe, au même titre que la gastronomie française par exemple", explique-t-il. "Le tapa, c’est aussi le lien au sein d’un groupe humain: don, contre-don, compensation après un vol ou un conflit, offrande lors d’un décès, il relie les hommes mais aussi les îles entre elles", précise-t-il.
Le livre laisse la parole à ceux que Michel Charleux nomme des "passeurs de savoirs", des artisans qui pratiquent toujours cet art. Il s’intéresse enfin aux artistes contemporains dont certains se sont appropriés le tapa en l’intégrant dans leurs créations. Cette approche est complétée par des articles scientifiques. En s'appuyant sur l'ADN du mûrier à papier, l'arbuste le plus prisé pour fabriquer le tapa, l’archéologue chilienne Andréa Seelenfreund a retracé les migrations de la plante dans le Pacifique. Ses recherches confortent la thèse d'un peuplement d'Ouest en Est, en provenance d'Asie.