L’équipe au complet : Désiré Sulpice, Tehotu Bareille, Marutua Tauira, Tinorua Jennings, Len Tearoterura et Michel Ebbe de l’association pour la protection de la vallée de la Punaruu et Noëlla Tutavae et Ravahere Taputuarai de l’association de protection de l’environnement Te rau ati ati a tau a hiti noatu. Crédit : JYM.
PAPEETE, le 3 août 2016 - Scientifiques et protecteurs de l’environnement sont montés la semaine dernière sur le plateau de Maraeti’a, dans la vallée de la Punaruu. Ils ont passé trois jours à ausculter une petite parcelle de forêt naturelle. Ce travail est la première étape d’un long processus de préservation. L’équipe remontera dans quelques semaines pour clôturer l’espace.
Le 26 juillet dernier, à l’aube, Jean-Yves Meyer, botaniste et délégué à la recherche, Noëlla Tutavae, présidente de l’association de protection de l’environnement Te rau ati ati a tau a hiti noatu, Ravahere Taputuarai, botaniste et membre de cette même association et Michel Ebbe, membre de l’association pour la protection de la vallée de la Punaruu se sont mis en route. Direction : le plateau de Maraeti’a, dans la vallée de la Punaruu. Équipés de matériel de recherche et de leur paquetage pour deux nuitées, ils ont marché toute la journée. "L’ascension dure entre quatre et six heures en fonction du poids des sacs."
Faire un état des lieux
Au plateau ils ont dressé leur camp et préparé leurs travaux des jours suivants. "Le plateau s’étend environ sur 20 hectares. Nous avons travaillé sur une petite parcelle de deux hectares à peine, une parcelle peu touchée par l’homme, très riche en espèces naturelles polynésiennes", expliquent-ils.
Ils ont passé deux journées complètes à dresser l’inventaire de la flore de façon à établir un état des lieux. "C’est un préalable pour pouvoir obtenir des résultats fiables, pour savoir et montrer si les actions menées portent leurs fruits", indique Jean-Yves Meyer. "C’est pourquoi la délégation à la recherche se joint à ce projet initié par l’association de protection de l’environnement."
Le groupe a été rejoint par quatre membres de l'association de protection de la vallée de la Punaruu qui ont notamment dégager une drop zone pour la suite des opérations. Ils ont assuré la logistique du camp pendant les deux nuitées.
Une découverte par hasard
Le projet, mené aujourd’hui par Te rau ati ati a tau a hiti noatu, a vu le jour en 2009. Noëlla Tutavae était alors au service de la Direction de l’environnement (Diren). "Je collectais des graines d’espèces choisies qui étaient ensuite plantées et dont les pousses étaient multipliées. Je travaillais dans différentes vallées. Dans celle de la Punaruu, je suis tombée sur cette petite parcelle en bord de plateau. Elle semblait très riche. J’ai appelé des botanistes pour confirmation."
Les spécialistes sont montés, ils ont confirmé et constaté, comme Noëlla Tutavae, les menaces qui pesaient sur les plantes, arbres et arbustes. "Il y a de très vieux arbres et des plantes rares concentrés sur cet espace mais il y a aussi des cochons et des chèvres qui viennent piétiner la terre, des rats qui mangent les graines et empêchent la régénération, des espèces invasives comme le lantana, le tecoma, le tulipier du Gabon ou la barbadine sauvage qui prennent petit à petit la place des espèces naturelles", indique Jean-Yves Meyer.
1,3 million de Fcfp, 1,6 tonne de matériel
Noëlla Tutavae poursuit : "Il me paraissait important de protéger la parcelle car, si on ne fait rien aujourd’hui, nos enfants ne verront pas tout ça". Mais l’initiative coûte cher. Le budget pour poser une clôture est estimé à 1 300 000 Fcfp. "Il faut payer le grillage, près de 600 mètres, les poteaux, on en a 120, le fil de fer barbelé, l’heure et demi d’hélicoptère pour monter plus d’une tonne de matériel…". Et ce n’est que la première étape du projet de protection et de restauration. Car la pose d’une clôture empêchera les chèvres et cochons sauvages de s’aventurer sur la parcelle de forêt naturelle. Il faudra ensuite dératiser, puis enlever les espèces invasives, surveiller l’espace, assurer un suivi…
L’association a cherché des fonds. Elle a obtenu un financement du Critical Ecosystem Partnership Found (CEPF) qui est une initiative conjointe de l’Agence française pour le développement (AFD), de Conservation International, de l’Union européenne, du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), du gouvernement japonais, de la fondation John D. et Catherine T. MacArthur et de la Banque mondiale. Cela a permis la venue d’experts de Nouvelle-Zélande et de Hawaii spécialisés dans la conservation et la restauration des milieux naturels pour valider la faisabilité du projet. Début 2016, l’association a aussi obtenu une aide des fonds pour l’environnement de la société Ford (deux projets sont validés chaque année).
L’association Te rau ati ati a tau a hiti noatu qui avance main dans la main avec l’association pour la protection de la vallée de la Punaruu et la mairie de Punaauia concrétise ce qui n’était, il y a 7 ans, qu’un espoir. Mais la route est encore longue. En chemin, de nouveaux espoirs sont nés. Et notamment, que cette initiative compte comme un exemple à dupliquer.
Le 26 juillet dernier, à l’aube, Jean-Yves Meyer, botaniste et délégué à la recherche, Noëlla Tutavae, présidente de l’association de protection de l’environnement Te rau ati ati a tau a hiti noatu, Ravahere Taputuarai, botaniste et membre de cette même association et Michel Ebbe, membre de l’association pour la protection de la vallée de la Punaruu se sont mis en route. Direction : le plateau de Maraeti’a, dans la vallée de la Punaruu. Équipés de matériel de recherche et de leur paquetage pour deux nuitées, ils ont marché toute la journée. "L’ascension dure entre quatre et six heures en fonction du poids des sacs."
Faire un état des lieux
Au plateau ils ont dressé leur camp et préparé leurs travaux des jours suivants. "Le plateau s’étend environ sur 20 hectares. Nous avons travaillé sur une petite parcelle de deux hectares à peine, une parcelle peu touchée par l’homme, très riche en espèces naturelles polynésiennes", expliquent-ils.
Ils ont passé deux journées complètes à dresser l’inventaire de la flore de façon à établir un état des lieux. "C’est un préalable pour pouvoir obtenir des résultats fiables, pour savoir et montrer si les actions menées portent leurs fruits", indique Jean-Yves Meyer. "C’est pourquoi la délégation à la recherche se joint à ce projet initié par l’association de protection de l’environnement."
Le groupe a été rejoint par quatre membres de l'association de protection de la vallée de la Punaruu qui ont notamment dégager une drop zone pour la suite des opérations. Ils ont assuré la logistique du camp pendant les deux nuitées.
Une découverte par hasard
Le projet, mené aujourd’hui par Te rau ati ati a tau a hiti noatu, a vu le jour en 2009. Noëlla Tutavae était alors au service de la Direction de l’environnement (Diren). "Je collectais des graines d’espèces choisies qui étaient ensuite plantées et dont les pousses étaient multipliées. Je travaillais dans différentes vallées. Dans celle de la Punaruu, je suis tombée sur cette petite parcelle en bord de plateau. Elle semblait très riche. J’ai appelé des botanistes pour confirmation."
Les spécialistes sont montés, ils ont confirmé et constaté, comme Noëlla Tutavae, les menaces qui pesaient sur les plantes, arbres et arbustes. "Il y a de très vieux arbres et des plantes rares concentrés sur cet espace mais il y a aussi des cochons et des chèvres qui viennent piétiner la terre, des rats qui mangent les graines et empêchent la régénération, des espèces invasives comme le lantana, le tecoma, le tulipier du Gabon ou la barbadine sauvage qui prennent petit à petit la place des espèces naturelles", indique Jean-Yves Meyer.
1,3 million de Fcfp, 1,6 tonne de matériel
Noëlla Tutavae poursuit : "Il me paraissait important de protéger la parcelle car, si on ne fait rien aujourd’hui, nos enfants ne verront pas tout ça". Mais l’initiative coûte cher. Le budget pour poser une clôture est estimé à 1 300 000 Fcfp. "Il faut payer le grillage, près de 600 mètres, les poteaux, on en a 120, le fil de fer barbelé, l’heure et demi d’hélicoptère pour monter plus d’une tonne de matériel…". Et ce n’est que la première étape du projet de protection et de restauration. Car la pose d’une clôture empêchera les chèvres et cochons sauvages de s’aventurer sur la parcelle de forêt naturelle. Il faudra ensuite dératiser, puis enlever les espèces invasives, surveiller l’espace, assurer un suivi…
L’association a cherché des fonds. Elle a obtenu un financement du Critical Ecosystem Partnership Found (CEPF) qui est une initiative conjointe de l’Agence française pour le développement (AFD), de Conservation International, de l’Union européenne, du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), du gouvernement japonais, de la fondation John D. et Catherine T. MacArthur et de la Banque mondiale. Cela a permis la venue d’experts de Nouvelle-Zélande et de Hawaii spécialisés dans la conservation et la restauration des milieux naturels pour valider la faisabilité du projet. Début 2016, l’association a aussi obtenu une aide des fonds pour l’environnement de la société Ford (deux projets sont validés chaque année).
L’association Te rau ati ati a tau a hiti noatu qui avance main dans la main avec l’association pour la protection de la vallée de la Punaruu et la mairie de Punaauia concrétise ce qui n’était, il y a 7 ans, qu’un espoir. Mais la route est encore longue. En chemin, de nouveaux espoirs sont nés. Et notamment, que cette initiative compte comme un exemple à dupliquer.