Un label pour le whale watching en préparation


Le whale watching s'est considérablement développé en Polynésie française depuis quelques années, passant de cinq prestataires en 2006 à 30 en 2013. Il n'y en avait qu'un seul en 1992.
PAPEETE, le 9 janvier 2016. Les pays du Pacifique réfléchissent à la mise en place d'un label pour le whale watching, qui serait le gage du respect des baleines et des dauphins et de leur mise en valeur dans les cultures locales.

Les nations du Pacifique ont décidé de dédier l'année 2016 aux baleines. En juin dernier, les représentants de 15 pays de la région se sont réunis à Punaauia pour réfléchir à un « écotourisme bleu » et au respect des espèces marines. Pendant ce séminaire, ils ont défini des objectifs pour cette année consacrée à la baleine.
Les différents pays du Pacifique ont ainsi réfléchi à la mise en place d'un label (Whale heritage site qui permettrait d'identifier les destinations qui agissent de manière responsable avec les baleines et les dauphins (respect de leur habitat, mise en valeur de leur place dans les cultures locales…).
En septembre dernier, dans cette optique, les membres du Programme régional océanien de l'environnement (PROE) ont indiqué que l'objectif est "de créer des programmes de conservation des baleines et des dauphins en parallèle de l’industrie de whale watching. L’objectif est de rendre les activités compatibles. Un processus d’accréditation sera mis en place et le statut sera donné aux pays qui maintiennent un haut niveau de standards de responsabilité pour les dauphins et les baleines et qui célèbrent l’importance culturelle des dauphins des baleines."

La mise en place de ce label permettra ensuite la mise en place d'une "route de la baleine dans le Pacifique" et aussi d'attirer les touristes... La destination Polynésie a ainsi eu le droit récemment à un article dans le Figaro Magazine : "En Polynésie, l'homme peut observer et nager avec les mégaptères dans leur sanctuaire. Une expérience rare et réglementée, qui suscite autant l'émotion qu'elle éveille la conscience", écrivait le journaliste du Figaro.
Pour obtenir ce label, une meilleure connaissance des conditions de vie des cétacés sera incontournable, les différents acteurs du Pacifique ont ainsi noté qu'il faudra "réaliser des études d'impacts de l'exploitation minière marine profonde sur les cétacés" et "monter un atelier sur la gestion de l'enchevêtrement des baleines et dauphins pris dans les déchets marins".
Les différentes nations ont reconnu que les données sur les baleines étaient encore insuffisantes. Elles se sont donc fixé comme "objectif d'avoir une meilleure connaissance des populations des baleines pour informer les politiques de conservation dans la région les programmes éducatifs, de la valeur écologique et socio-économique des cétacés pour créer un sanctuaire régional marin". Elles aimeraient aussi réussir à définir la "valeur économique du whale watching".
La Polynésie est un sanctuaire pour les baleines et les dauphins depuis 2002, « un élément qu'on ne met pas assez souvent en avant », regrette Heremonana Maammatuiahutapu, ministre de l'Environnement. Des dauphins sont résidents toute l'année en Polynésie ce qui permet aux prestataires de faire des observations de janvier à décembre, les baleines sont, elles, présentes entre juillet et octobre.









Whale-watching : "Nette amélioration du comportement des plaisanciers"

La baleine à bosse adulte mesure entre 12 et 18 mètres et pèse entre 25 et 45 mètres. Elle réalise des apnées de 15 à 45 minutes et peut descendre jusqu'à 20 mètres de profondeur.
"C'est assez!" est un programme d'étude et de sensibilisation sur le thème des mammifères marins. Il a été mis en place en 2012. En 2014, Progrem a confié le programme à l'association Mata Tohora, mandatée par le ministère de l'Environnement. Cette opération a notamment pour mission de sensibiliser sur l'eau les usagers de la mer, de recenser les mammifères marins, suivre l'évolution du whale-watching et de recenser les baleines à bosse.
Depuis 13 ans, la réglementation précise comment les bateaux et les personnes doivent approcher les animaux. Pour rappel, une baleine et son baleineau doivent être observés à 100 mètres de distance et à 50 mètres s'il n'y a que des adultes. Selon Mata Tohora, les actions de sensibilisation commencent à porter leurs fruits. "Nous constatons une nette amélioration du comportement des plaisanciers par rapport à 2012, 2013 et 2014, respectant non seulement les règles d’approche mais surtout les cétacés", souligne l'association. Malheureusement, "les mises à l’eau et les nages avec les baleines entrainent des modifications de comportement des animaux, générées par la présence humaine", constate Mata Tohora.

Rédigé par Mélanie Thomas le Samedi 9 Janvier 2016 à 11:00 | Lu 1719 fois