Un journaliste français interpellé en Papouasie occidentale

JAYAPURA, 26 mai 2010 (Flash d'Océanie) – Un journaliste français de télévision a été interpellé mardi par les autorités indonésiennes alors qu’il filmait sur place, dans la province de Papouasie occidentale, une manifestation estudiantine en faveur des droits humains devant l’assemblée provinciale, rapporte la presse locale.


Baudouin Koenig, 54 ans, et son assistance Carole Lorthiois, 27 ans, tournaient dans cette région un documentaire pour le compte de la chaîne franco-allemande Arte.
Selon les autorités locales, ils filmaient après avoir obtenu une autorisation préalable, mais qui ne concernait, pour le journaliste français, que la couverture de manifestations « culturelles ».
Son assistance était entrée sur un visa de tourisme.
La société de production Mano a Mano, qui réalise ce documentaire pour le compte d’Arte, a toutefois précisé avoir pu joindre le journaliste français par téléphone.
Ce dernier aurait alors précisé qu’il était mardi assigné à résidence à son hôtel, en attendant d’être acheminé par avion vers la capitale nationale Djakarta pour de nouveaux entretiens avec les services de l’immigration et probablement déclaré persona non grata par les autorités.
La ville de Jayapura se situe en zone frontalière, toute proche de la partie orientale de l’île de Nouvelle-Guinée, constituée par l’État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
La Papouasie occidentale, également connue sous le nom d’Irian Jaya, est une ancienne province hollandaise annexée par l’Indonésie.
Depuis de nombreuses années, un mouvement séparatiste mélanésien (OPM), s’oppose violemment au pouvoir indonésien dans cette province, où se trouve aussi l’une des plus grandes mines d’or de la région, Freeport McMoran, dont les employés américains sont la cible d’attaques régulières, sur le mode de la guérilla de jungle, de la part des sécessionnistes.
Les dernières tensions remontent à août 2009, avec l’attaque d’un autobus par des tireurs embusqués, faisant au moins cinq blessés par balles parmi les occupants du véhicule, employés par la société minière.
Quelques jours avant, de précédentes embuscades avaient fait trois morts, dont deux ressortissants australiens employés de la mine.
La troisième victime, retrouvée au fond d’un ravin, était un policier indonésien.
Alors que le gouvernement indonésien avait rapidement attribué ces attaques au mouvement séparatiste de libération pro-mélanésien OPM, cette organisation a depuis farouchement démenti toute implication.
Depuis, les convois, dans cette région, sont sécurisés par un important dispositif de véhicules de sociétés de gardiennage et de protection des personnes.

Rédigé par PAd le Mardi 25 Mai 2010 à 14:30 | Lu 444 fois