Paris, France | AFP | mercredi 17/10/2018 - "On ne soigne pas seulement avec le médicament ou le bistouri": la Haute autorité de santé publie mercredi un guide pour faciliter la prescription de sport sur ordonnance pour des patients malades chroniques, y compris cardiaques ou diabétiques.
La loi de modernisation du système de santé de 2016 prévoit déjà la prescription de séances d'activité physique par les médecins traitants à leurs patients. L'intérêt est avéré: "même non remboursée, une activité physique est mieux suivie si elle fait l'objet d'une prescription écrite", a souligné Dominique Le Guludec, présidente de la HAS lors de la présentation du guide.
"Le bénéfice est largement démontré", ajoute-t-elle: dans de nombreuses affections, l'activité physique permet d'éviter le recours aux médicaments (cholestérol, diabète). Pour d'autres, comme le cancer, la pratique sportive aide à tolérer des traitements comme les chimiothérapies.
Le guide publié par la HAS détaille des recommandations précises pour 6 maladies chroniques: surpoids et obésité, diabète de type 2, hypertension artérielle, bronchopneumopathie chronique obstructive, maladie coronaire stable et accidents vasculaires cérébraux.
Le médecin a désormais des outils pratiques comme un questionnaire d'aptitude ou une grille d'évaluation des risques et de la condition physique.
Outre les bénéfices pour la santé, l'activité physique permet une meilleure estime du patient et recrée un lien social, a souligné Martine Duclos, médecin du sport et diabétologue.
Problème: "le sport fait peur", remarque le cardiologue François Carré. Le patient atteint d'une maladie chronique et son médecin craignent en tout premier lieu l'accident cardiaque, alors que "le risque est infime et les bienfaits largement supérieurs".
Le test d'effort, trop souvent prescrit, "n'est pas une assurance tout risque" et doit être réservé aux patients à risque cardiovasculaire élevé qui envisagent une activité sportive intense. - 60 villes pionnières -
"La question de l'intensité est importante. Il n'y a quasiment aucune contre-indication à une activité légère ou modérée telle que marche active ou vélo", souligne Alexandre Feltz, généraliste et adjoint au maire de Strasbourg en charge des politiques de santé.
Les marges de progression sont énormes: dans les grandes villes, la moitié des trajets se font sur moins de 3 km. "Nous passons en moyenne 12h par jour assis!" s'exclame Martine Duclos. L'OMS recommande 30 minutes d'activité modérée 5 fois par semaine, mais "déjà, avec dix minutes, on diminue de 15% la mortalité précoce".
Strasbourg a pris les devants en 2012 avec 350 généralistes qui prescrivent une activité physique à 2.500 patients grâce à un réseau d'associations, d'éducateurs du sport, de kinés, psychomotriciens etc. La première année de pratique est gratuite, et les deux suivantes à un tarif "solidaire lié au quotient familial". Le dispositif porté par la ville s'adresse aux personnes atteintes de diabète, obésité, cancers du sein et du côlon, hypertension, maladies cardiovasculaires, sida, ainsi qu'aux personnes âgées fragilisées.
Une soixantaine de villes françaises ( Biarritz, Caen, Dunkerque ...) fédérées dans le réseau des villes santé de l'OMS pratiquent la prescription de sport sur ordonnance. Mais "nous avons un problème de financement", souligne le Dr Feltz. Les villes demandent "que la sécurité sociale s'engage" avec les autres financeurs (collectivités territoriales, mutuelles, hôpitaux ...) comme c'est le cas à Strasbourg.
Le gouvernement apportera peut-être des réponses dans la "stratégie nationale sport santé" qui doit voir le jour en 2019.
De son côté, la Haute autorité de santé va étendre ses recommandations pour la prescription d'activité physique à d'autres pathologies comme les cancers, l'insuffisance cardiaque chronique et la dépression, ainsi qu'aux personnes âgées et femmes enceintes.
La loi de modernisation du système de santé de 2016 prévoit déjà la prescription de séances d'activité physique par les médecins traitants à leurs patients. L'intérêt est avéré: "même non remboursée, une activité physique est mieux suivie si elle fait l'objet d'une prescription écrite", a souligné Dominique Le Guludec, présidente de la HAS lors de la présentation du guide.
"Le bénéfice est largement démontré", ajoute-t-elle: dans de nombreuses affections, l'activité physique permet d'éviter le recours aux médicaments (cholestérol, diabète). Pour d'autres, comme le cancer, la pratique sportive aide à tolérer des traitements comme les chimiothérapies.
Le guide publié par la HAS détaille des recommandations précises pour 6 maladies chroniques: surpoids et obésité, diabète de type 2, hypertension artérielle, bronchopneumopathie chronique obstructive, maladie coronaire stable et accidents vasculaires cérébraux.
Le médecin a désormais des outils pratiques comme un questionnaire d'aptitude ou une grille d'évaluation des risques et de la condition physique.
Outre les bénéfices pour la santé, l'activité physique permet une meilleure estime du patient et recrée un lien social, a souligné Martine Duclos, médecin du sport et diabétologue.
Problème: "le sport fait peur", remarque le cardiologue François Carré. Le patient atteint d'une maladie chronique et son médecin craignent en tout premier lieu l'accident cardiaque, alors que "le risque est infime et les bienfaits largement supérieurs".
Le test d'effort, trop souvent prescrit, "n'est pas une assurance tout risque" et doit être réservé aux patients à risque cardiovasculaire élevé qui envisagent une activité sportive intense. - 60 villes pionnières -
"La question de l'intensité est importante. Il n'y a quasiment aucune contre-indication à une activité légère ou modérée telle que marche active ou vélo", souligne Alexandre Feltz, généraliste et adjoint au maire de Strasbourg en charge des politiques de santé.
Les marges de progression sont énormes: dans les grandes villes, la moitié des trajets se font sur moins de 3 km. "Nous passons en moyenne 12h par jour assis!" s'exclame Martine Duclos. L'OMS recommande 30 minutes d'activité modérée 5 fois par semaine, mais "déjà, avec dix minutes, on diminue de 15% la mortalité précoce".
Strasbourg a pris les devants en 2012 avec 350 généralistes qui prescrivent une activité physique à 2.500 patients grâce à un réseau d'associations, d'éducateurs du sport, de kinés, psychomotriciens etc. La première année de pratique est gratuite, et les deux suivantes à un tarif "solidaire lié au quotient familial". Le dispositif porté par la ville s'adresse aux personnes atteintes de diabète, obésité, cancers du sein et du côlon, hypertension, maladies cardiovasculaires, sida, ainsi qu'aux personnes âgées fragilisées.
Une soixantaine de villes françaises ( Biarritz, Caen, Dunkerque ...) fédérées dans le réseau des villes santé de l'OMS pratiquent la prescription de sport sur ordonnance. Mais "nous avons un problème de financement", souligne le Dr Feltz. Les villes demandent "que la sécurité sociale s'engage" avec les autres financeurs (collectivités territoriales, mutuelles, hôpitaux ...) comme c'est le cas à Strasbourg.
Le gouvernement apportera peut-être des réponses dans la "stratégie nationale sport santé" qui doit voir le jour en 2019.
De son côté, la Haute autorité de santé va étendre ses recommandations pour la prescription d'activité physique à d'autres pathologies comme les cancers, l'insuffisance cardiaque chronique et la dépression, ainsi qu'aux personnes âgées et femmes enceintes.