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Un grand maître international d'échecs à Tahiti


: Emmanuel Bricard, grand maître international français du jeu d'échec et Jean-Pierre Cayrou, responsable du club local du jeu.
: Emmanuel Bricard, grand maître international français du jeu d'échec et Jean-Pierre Cayrou, responsable du club local du jeu.
PAPEETE, le 26 octobre 2017 - Emmanuel Bricard qui compte parmi les rares grands maîtres internationaux partage aujourd'hui ses tactiques mais aussi son art du jeu au plus grand nombre. Il est l'auteur d'un livre, diffuse des vidéos en ligne et se déplace aux quatre coins du monde. Il vient d'arriver à Tahiti pour trois semaines d'échanges.

La présence d'Emmanuel Bricard sur le territoire répond à plusieurs objectifs. "Nous allons aller dans les écoles pour nous rendre compte de ce qui est fait ici sur le temps scolaire, nous allons rencontrer les directeurs d'écoles pour insuffler une émulation autour du jeu", liste Jean-Pierre Cayrou.

"Emmanuel va aussi participer à la préparation de la sélection de Tahiti pour les prochains championnats de France organisés en avril. Ils sont cinq ou six à partir. Enfin, des masters classes et stages pour les enfants et adolescents cette fin de semaine et pendant les vacances scolaires."

Plus qu'un jeu, l'échec est comme une leçon de vie. "Au début, on apprend la tactique, un peu comme un enfant après les lettres, la construction des phrases. Ensuite, au fil du temps, vient la stratégie. D'autres choses s'ajoutent petit à petit", explique Emmanuel Bricard qui ajoute, "comme une langue étrangère, il s'apprend à n'importe que âge".

"J'ai gagné assez rapidement."

Le grand maître international qui a commencé à l'âge de 6/7 ans, s'est accroché à ses premiers résultats. "J'ai gagné assez rapidement." Mais ce qui la tenu et continue à le tenir c'est tout ce qui s'est ajouté depuis, la stratégie. "C'est un jeu qu'on ne maîtrise pas, un jeu dont on n'a pas le contrôle même si on cherche à l'avoir. Certains, quand ils perdent le contrôle, sont perdus, d'autres cherchent des solutions."

Le jeu d'échecs n'est pas une récitation. "Il y a tant de possibilités que c'est impossible de connaître tous les coups." C'est un jeu en perpétuel mouvement, qui ne cesse d'évoluer car "tous les coups sont bons tant que ton adversaire n'a pas démontré l'inverse".

Le jeu d'échecs a "un aspect humain, on apprend de nos différences, on apprend à serrer la main à son adversaire. On rencontre des personnes de tout âge et toute catégorie sociale".

Toutes les facettes du jeu de stratégie séduisent déjà un certain nombre de Polynésiens. "On s'est approprié les échecs ici", glisse au passage Jean-Pierre Cayrou. "On joue dehors, dans les îles. Certains parient même de l'argent." Cette sensibilité commence tout petit. À l'école déjà où le Papeete olympique échecs se rend régulièrement (10 000 enfants sont atteints) et où le duo se rendra pendant le séjour d'Emmanuel Bricard.

À entendre Jean-Pierre Cayrou et Emmanuel Bricard, les avantages du jeu sont nombreux. "Au début, cela aide à construire la logique, cela développe l'imagination car il faut imaginer à l'avance les coups qui peuvent être joués par l'adversaire". Cela favoriserait la concentration. "Certains enfants hyperactifs ont pu changer grâce aux échecs."

Idée reçue

Mais, contre toute attente, cela ne demande aucune patiente. "C'est une idée reçue, ce sont les parents qui attendent leurs enfants qui doivent être patients car, entre deux coups, le joueur est occupé par mille choses."

Pour ceux qui n'auraient pas la possibilité de rencontrer Emmanuel Bricard, un livre est paru : Exercices de Stratégie chez Libris et des tutoriels sont disponibles en ligne. "Je crois que la transmission est une suite logique à mon parcours", explique l'ancien joueur professionnel.

Rendez-vous

Le Papeete olympique échecs organise des stages avec Jean-Pierre Cayrou. Vendredi 27 pour les adultes de 17 heures à 21 heures. Du 30 octobre au 3 novembre puis du 6 au 10 novembre pour les enfants et adolescents.
À Taunoa, face au supermarché Cécile.
Tél.: 87 77 24 11

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 26 Octobre 2017 à 11:43 | Lu 1293 fois